Des membres la société civile de la RDC en mission de lobbying en Occident
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Depuis le 6 mars 2017, une délégation de la société civile congolaise se trouve en mission de plaidoyer international. Cette équipe, composée de Paul Nsapu, président de la Ligues des Électeurs (LE) et secrétaire général adjoint de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), Me Jean-Claude Katende, président de l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO), Floribert Anzuluni et Carbone Béni Beya, respectivement coordonnateur et chargé du Réseau du mouvement citoyen Filimbi se poursuit en Occident.
Actuellement, elle est arrivée aux Etats-Unis, où ses délégués ont rencontré les diplomates accrédités aux Nations Unies, membres du Conseil de Sécurité, à New York, les officiels américains à Washington DC, les responsables des principales organisations internationales œuvrant en République Démocratique du Congo ainsi que la diaspora congolaise.
Du 6 au 10 mars de cette année, la délégation a échangé aux Nations Unies avec les diplomates accrédités de l’Union Européenne, la France, la Grande Bretagne, les États-Unis, la Belgique, le Japon, l’Éthiopie, l’Ukraine, les Pays-Bas, la Suède et l’Italie.
A New York, le groupe de Katende s’est rendu au Département des Opérations de Maintien de la Paix, le Département des Affaires Politiques et à l’Office du Haut-commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (OHCHR). A Washington DC, elle a visité le siège de la fondation américaine à but non lucratif « National Endowment for Democracy (NED) ».
Cette structure de droit américain a organisé une table ronde intitule « The New Year’s Eve Political Accord in the Congo: How to Achieve Peaceful Alternation of Power in 2017 (Accord Politique de la St Sylvestre au Congo: Comment atteindre une Alternance pacifique du pouvoir en 2017) ». Les membres de la délégation ont aussi échangé avec une vingtaine d’organisations internationales américaines sur la situation générale du pays, et en particulier la situation des Droits de l’Homme.
Regret
Les membres de la délégation ont le regret de constater que certains membres du Conseil de Sécurité, tels que la Chine et la Russie, continuent à refuser tout échange avec les représentants des organisations non gouvernementales sur les questions qui relèvent de la compétence du Conseil notamment des Droits Humains.
Au cours des échanges, les membres de la délégation et les diplomates rencontrés ont principalement échangé sur les violations des Droits de l’Homme, la grave crise politique que traverse la RDC ainsi que le mandat de la Mission des Nations Unies au Congo (MONUSCO).
Ces échanges ont été axés sur la situation des Droits de l’Homme en RDC qui est alarmante avec la dernière est principalement liée aux massacres qui se déroulent dans plusieurs parties du pays (Béni, Kananga et alentours, Tanganyika, Kongo Central…), à la restriction des libertés individuelles et la répression violente par le pouvoir en place des initiatives citoyennes et pacifiques en faveur de l’alternance politique.
Consternation
Pour elle, la situation grave que prévaut en RDC est étroitement liée à la grave crise politique que traverse le pays.
Mais les diplomates rencontrés ont à l’unanimité fait part de leur consternation face aux différentes vidéos récemment publiées montrant des militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) en train de massacrer des citoyens non armés, y compris des femmes et enfants.
Ils ont insisté sur le fait que le Conseil de Sécurité a exigé, à l’unanimité, qu’une enquête indépendante soit organisée par les autorités congolaises, au cas contraire une enquête internationale indépendante sera exigée.
Après que les membres de la délégation aient expliqué aux différents interlocuteurs les raisons pour lesquelles ils avaient décidé de ne pas prendre part aux différents dialogues, toutes les parties se sont accordées sur le fait que la crise actuelle, à la base de l’illégalité et de l’illégitimité de toutes les institutions de la République, est issue de la violation intentionnelle et violente de la Constitution par le régime Kabila.
Ainsi, du fait de sa signature par l’ensemble de la classe politique, l’Accord du 31 décembre 2016 est dorénavant la seule base qui pourrait garantir une certaine légitimité.
Pour elle, l’appui au processus électoral devrait mener à une alternance pacifique au plus tard en décembre 2017.
Par Godé Kalonji