Initiative du BLP en partenariat avec de Counterpart International et NDI dans le cadre du mois de la femme : Le législateur et les pouvoirs publics invités à promouvoir l’égalité et la parité homme-femme
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Une tribune d’expression populaire qui s’est fixé comme objectif de susciter une réflexion critique sur les droits des femmes, leurs sous-représentativité aux postes politiques et le rôle qu’elles peuvent, elles-mêmes, jouer en vue d’améliorer leur condition dans l’espace politique en RD Congo!
Le Bureau de Liaison avec le Parlement (BLP), qui est une structure de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo), a célébré à sa manière «la femme», en ce mois qui est lui dédié, au cours d’une tribune d’expression populaire organisée le 10 mars dernier au Centre Interdiocésain de Kinshasa.
Le BLP a organisé cette rencontre en partenariat avec le Counterpart International et NDI (National Democracy International) ainsi qu’avec l’appui financier des organisations USAID, UKAID et MISEREOR. Ce qui a permis aux participants d’inviter le législateur et les pouvoirs publics à prendre des dispositions pour la promotion de l’égalité et de la parité homme-femme
L’objectif fixé a été «de susciter une réflexion critique sur les droits des femmes, leur sous-représentativité aux postes politiques et le rôle qu’elles peuvent, elles-mêmes, jouer en vue d’améliorer leur condition dans l’espace politique en RD Congo».
Il faut préciser que la structure NDI travaille avec les femmes politiques congolaises alors que le Counterpart travaille avec les organisations de la société civile congolaise. Les deux catégories de femmes; les politiques et celles des organisations de la société civile ont pris une part active à cette tribune d’expression populaire.
Le directeur du BLP, l’abbé Jean-Pierre Muhingisa a, dans son intervention, déclaré : «nous devons libérer la moitié de la race humaine, les femmes, afin qu’elles puissent nous aider à libérer l’autre moitié». Aussi, l’illusion a été faite à la convocation de Pankhurst, une militante du droit de vote des femmes, qui partant d’un constat amer pour indiquer le grand écart entre la reconnaissance légale des droits fondamentaux aux femmes et le respect de la parité entre homme et femme dans les assemblées élues de la RD Congo.
Pour résoudre ce problème de grand écart, le BLP a fait recours à un certain nombre de femmes d’expérience. Parmi ces femmes, Marie Désanges Keta, membre de l’Assemblée plénière de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) qui, au nom du président Corneille Nangaa Yobeluo, a procédé à l’état des lieux de l’enrôlement et de la participation des femmes dans l’opération de révision du fichier électoral pour le moment les 12 provinces des Aires opérationnelles 1 et 2.
C’est ainsi qu’elle a rappelé les mesures incitatives prises par la CENI pour encourager l’enrôlement des femmes en faisant référence à la «Note circulaire N°005/SEN/2017» qui décrète «le dimanche comme une journée dédiée en priorité à l’enrôlement des femmes».
Maître Fifi Solange Bamowongo est l’autre intervenant qui a retracé «le cadre légal de la participation politique de la femme en RD Congo», pendant que la ministre honoraire Geneviève Inagosi a planché sur «les stratégies pour l’émergence politique de la femme en RD Congo».
Elle a formulé, à la fin, un certain nombre de suggestions pour encourager l’instruction et l’éducation des filles dès les bas âges et dans toutes les filières, d’impliquer les garçons et les hommes dans la lutte contre les inégalités de sexe et de renforcer la solidarité entre les femmes en surmontant la peur.
Pour sa part, la députée nationale Eve Bazaiba Masudi, secrétaire générale du MLC (Mouvement pour la libération du Congo), qui a partagé les joies et les peines de la femme en politique, a exposé sur «la pratique des droits de la femme en RD Congo».
Elle a mis à nu l’écart entre l’évolution de l’arsenal juridique et le très peu d’efforts consentis pour permettre aux femmes de briser le plafond de verre. Eve Bazaïba a soutenu, en outre, que la Cour constitutionnelle qui est composée de 9 magistrats, tous hommes, et qui est sensée statuer sur la constitutionalité des lois, viole, elle-même, de par sa composition, les dispositions de la Constitution du pays.
Pour des raisons de parité, des hommes ont été également sollicités, parmi lesquels Ferdinand Kapanga qui a présenté «une étude contrastive des systèmes électoraux dans le monde» pour permettre à l’assistance de se faire sa propre idée sur le système électoral qui «favorise le mieux la représentation politique de la femme».
Edifiés par les différentes interventions, les participants ont, pendant les échanges, reconnu la nécessité de procéder à une réforme courageuse de certains textes de loi pour que les femmes jouissent effectivement de leurs droits. Ils ont invité le législateur et les pouvoirs publics à prendre des dispositions pour la promotion de l’égalité et de la parité homme-femme.
Le mot de la clôture a été prononcée par l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, qui a qualifié de «louable cette initiative qui témoigne de l’intérêt que les Congolaises et Congolais portent à la construction de la démocratie inclusive en RD Congo».
Par Lucien Kazadi T.