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Une insurrection d’un genre particulier qui gagne du terrain

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Une insurrection d’un genre particulier qui gagne du terrain

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L’insurrection déclenchée en août 2016 par un chef traditionnel du territoire de Dibaya, dans la nouvelle province du Kasaï Central issue du démembrement de l’ex-province du Kasaï Occidental, au centre de la RDC, s’est répandue assez rapidement dans les provinces voisines du Kasaï, du Kasaï Oriental et de Lomami.

Malgré la liquidation physique du chef coutumier Kamuina Nsapu, tout au début de son insurrection contre le régime du président Joseph Kabila, le nombre de jeunes et d’enfants enrôlés dans la milice qui se réclame de lui ne cesse d’augmenter, voire même loin de l’épicentre (Dibaya et Tshimbulu au Kasaï Central) de cette rébellion d’un genre particulier, qui dépasse l’entendement de ceux qui gouvernent le pays.

La semaine dernière, des miliciens fidèles à Kamuina Nsampu ont fait irruption à Kamako, un territoire de la province du Kasaï, à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central et à Mwene Ditu, une ville de la province de Lomami. A Kananga, ils ont proféré des menaces mercredi à l’endroit des élèves du grand collège Saint Louis, alors qu’à Mwene Ditu, des témoins font état de violents affrontements vendredi avec les forces de l’ordre, qui auraient fait plusieurs morts.

Depuis le mois d’août 2016, ces miliciens qui porteraient des amulettes qui les rendraient invulnérables aux balles après leur passage par des rites mystiques, ont attaqué des symboles de l’Etat et des agents de l’ordre à Dibaya, Tshimbulu, Kananga, Dimbelenge (Kasaï Central), Kabeya Kamuanga (Kasaï Oriental), Tshikapa, Kamako (Kasaï) et Mwene Ditu (Lomami).

Toutes les stratégies et les méthodes utilisées jusqu’ici pour mettre fin à cette insurrection ont échoué. Les autorités provinciales et nationales sont même tombées dans un piège en utilisant la force d’une manière très disproportionnée pour mater cette rébellion qui manipule des jeunes et des enfants par des croyances magico-religieuses, en leur faisant croire  qu’ils sont invulnérables aux balles.

Plusieurs centaines de morts sont comptés en six mois parmi ces jeunes et ces enfants qui se battent avec des bâtons, des machettes et des fusils de chasse contre des policiers et des militaires munis  d’ armes de guerre. Comme ils recourent à la stratégie de guérilla, ces miliciens se camouflent dans la population et tendent des guets apens aux soldats et aux policiers, tuant certains d’entre eux.

Le gouvernement central avec son Armée, sa Police et ses Services de renseignements feraient mieux de déceler les véritables causes de cette drôle d’insurrection qui, en dépit d’une répression très sanglante, ne fait que se répandre en augmentant le nombre de ses adeptes loin de sa base d’origine (territoire de Dibaya). Les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Une de principales causes de cette insurrection serait la non reconnaissance officielle par le ministère de l’Intérieur de l’autorité coutumière de Kamuina Nsapu, un jeune médecin venu d’Afrique du Sud, pour occuper le trône laissé vacant par son père. Une autre cause serait le chômage des jeunes et la misère généralisée.

Par N.T.

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