En marge de la 40ème journée internationale de la Femme : Les réalités féminines du Congo profond qui incitent à la révolte !
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Des femmes qui travaillent à la cueillette du thé dont elles ne consomment pas une seule tasse par jour, des femmes qui marchent pieds nus sur des tonnes d’or et de coltan, qu’elles transportent à se rompre les os sans contrepartie pour le compte de sociétés capitalisées, etc.
Comme chaque année, après son officialisation en 1977 par l’organisation de Nations Unies, la journée internationale de la Femme a été célébrée le mercredi 08 mars dernier par tous les Etats du monde libre ayant souscrit au prescrit de la charte de l’organisation universelle.
Ainsi qu’il avait été annoncé plusieurs jours auparavant par les médias de la République démocratique du Congo, cette journée a été célébrée avec le concours visiblement très intéressé du gouvernement de Samy Badibanga et de l’accompagnement justifié de la Mission de l’Organisation de Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO), à laquelle est venue se joindre ONU-FEMME (une branche spécialisée du système de Nations Unies en charge des questions qui intéressent les femmes dans le monde).
Conformément au programme préalablement arrêté, de manifestations de ce jour-événement, il y a eu la cérémonie solennelle de lancement au complexe du Shark Club, situé à proximité du Pullman Grand Hôtel Kinshasa, dans la commune de la Gombe.
Outre des officiels du gouvernement et de la MONUSCO présents sur les lieux, on a remarqué dans le décor planté, la présence de plusieurs leaders d’organisations de la société civile, auxquels sont venus se joindre environ 3.000 femmes venues de différents horizons socioprofessionnels pour les besoins de la cause ! Toujours en rapport avec le programme préétabli, la journée internationale de la Femme célébrée au Complexe Shark Club à Gombe a été meublée par les allocutions de circonstance.
Trêve de mensonges…
La journée internationale de la Femme est une journée de manifestations au cours de laquelle il est donné au public féminin et même aux gouvernements des Etats de faire un bilan sur la situation de femmes. En règle générale , les organisations de défense de droits de femmes conduisent des manifestations en vue de fêter les victoires et les acquis de femmes, de faire entendre les revendications de celles-ci afin d’améliorer leur situation.
Comme on peut le constater à travers le flot d’informations véhiculé par les médias, la 40ème journée internationale de la Femme a été célébrée avec pompes à Kinshasa mais juste pour cacher les réalités féminines du Congo profond qui incitent à la révolte !
En effet, que dire de ces milliers de femmes congolaises qui travaillent toute leur vie à la cueillette du thé, dont elles ne consomment pas une seule tasse par jour, faute d’argent pour s’acheter quelques grammes de sucre de canne !
Que dire des femmes qui marchent pieds nus sur d’immenses réserves de tonnes d’or, dont elles ne portent pas une alliance, faute d’argent. Que dire de ces femmes qui marchent sur d’immenses réserves de Coltan, mais qui ne possèdent pas un simple téléphone portable pour communiquer avec leurs enfants à l’étranger, faute d’argent ?
On peut multiplier les questions qui traduisent les énormes difficultés des femmes qui contredisent étrangement les beaux discours des officiels, qui font croire aux naïfs que la RD Congo est en voie de devenir un paradis terrestre pour ses femmes des villes, qui se comptent en milliers et ses femmes des campagnes, qui se comptent en millions !
Trêve donc de mensonges au nom de ces millions de femmes de la RDC, qui ont été même incapables de répondre à la question de savoir « quel était le thème central de l’année 2017 pour les femmes à la recherche de leur mieux être » !
Un petit rappel à l’intention des femmes qui désirent se rafraichir la mémoire :
la journée internationale du droits des femmes trouve son origine dans les luttes des ouvrières et suffragettes du début du 20ème siècle en Amérique du Nord et en Europe pour de meilleurs conditions de travail et le droit de vote !
Par Bamporiki Chamira