Goalkeeper du club Bilenge : Ruth Bondo plaide pour le soutien au football féminin
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Gardienne de but au sein de l’équipe féminine de football « Bilenge » depuis 2010, Ruth Bondo a commencé à jouer au football dès son jeune âge avec les amis de son quartier, ainsi que ses condisciples. Elle a fait savoir qu’en réalité, le goût de ce sport lui est venu pendant que le domicile familial se trouvait dans la même parcelle que la permanence de du club « Bilenge ».
Et de poursuivre « j’étais contente de voir les joueuses, et puis j’ai commencé à les suivre, toutefois, mon père s’y opposait. Lorsque, nous avons eu à tourner un film avec une équipe de blancs, j’étais rémunérée, et j’apportais tout l’argent perçu à mes parents. Voyant cela, mon père m’avait finalement autorisé à évoluer dans cette équipe ».
Etudes et football
Finaliste en 6ème année secondaire (Commerciale et administrative), Ruth Bondo combine les études avec le football sans aucune difficulté. A la question de savoir si le sport n’handicape pas ses études, la gardienne a signifié qu’elle sait tout simplement faire la part de choses. « Nous avons également le soutien de notre président afin de poursuivre notre parcours professionnel. Ainsi, nous sommes parfois obligés de rater certains matchs pendant que nous préparons des examens ».
Ruth Bondo rêve de devenir également informaticienne. Cependant, lorsqu’il s’agira de choisir un seul métier, elle optera pour le football. « Pour moi, le football est un don, sinon je n’allais pas exercer cette profession. J’ai grandi dans le milieu sportif depuis mon jeune âge. C’est pourquoi, je continue malgré les vents et marées », indique-t-elle. Suite à l’amour porté à sa passion, elle rêve d’aller encore plus loin en jouant dans l’équipe espagnole de Barcelone.
Soutenir le football féminin
Cette joueuse plaide pour le soutien du football féminin en République Démocratique du Congo. En observant le football féminin à Kinshasa, l’athlète a fait savoir que, contrairement dans d’autres pays, le football féminin de Kinshasa, particulièrement est vraiment mis à l’écart.
Malheureusement, le traitement n’est pas le même par rapport au football masculin. « Nous gagnons des compétitions sans enveloppe. Nous sommes trois fois championnes de Kinshasa, mais nous ne recevons que la coupe et le brevet », a-t-elle informé. Elle désapprouve notamment le non engouement du public sur ce sport au lieu d’y adhérer dans le but de les soutenir.
Par ailleurs, elle en a profité pour lancer un appel auprès des autorités du pays de pouvoir disponibiliser aussi des ressources pour leur discipline. Question de leurs permettre de se retrouver financièrement, comme celles qui évoluent sur le continent européen.
La jeune gardienne pense que ce soutien du gouvernement sera important pour l’avancement du football féminin puisqu’il y a beaucoup de joueuses congolaises préférant évoluer sous d’autres cieux.
Malgré qu’elle fût également sollicitée, cette gardienne de 18 ans avoue qu’elle résiste encore tout simplement pour l’amour de sa profession. Elle a été, en 2015, élue meilleure gardienne du tournoi Airtel Congo, organisé à Lubumbashi.
Mariage et profession
Concernant sa vision du mariage, cette sportive révèle qu’elle aspire à fonder un foyer stable et d’avoir des enfants. Pour dire qu’elle restera toujours femme, quand bien même qu’elle pratique sa discipline. Jouer au football ne fait pas d’elle un homme. « Je dis toujours il faut que je me marie », a-t-elle insisté.
Interrogé sur le fait que les femmes sportives sont accusées d’être des lesbiennes, Ruth Bondo rejette cette allégation en renseignant que « Il n’est pas dit que toutes les femmes sportives doivent à tout prix devenir des lesbiennes. C’est faux ! Cela dépend de chaque personne. Dans notre équipe, notre président est contre ce genre de pratiques ».
Par Tantia Sakata