Kongo Central : Franc succès de la Journée « sans circulation routière » à Matadi
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A l’initiative de Fabrice Puela, député national élu de la circonscription électorale de Matadi, capitale de la province du Kongo Central, une journée dite « sans circulation routière » a été décrétée, le mardi 7 février dernier, à travers toutes les trois communes composant cette ville. Ce, pour réclamer du Gouvernement provincial du Kongo Central la réhabilitation totale de la voirie urbaine, dont le degré de dégradation laisse pantois plus d’un observateur, qui crie au scandale.
Dès les premières heures de la matinée de cette journée, qui a connu un succès sans précédent, la ville portuaire de Matadi présentait la physionomie d’un désert et ce, jusqu’aux premières heures de la soirée. Aucun taxi et taxi-bus assurant régulièrement le transport en commun n’a été visible à travers les principales artères de cette ville.
Leurs propriétaires et conducteurs, ayant préféré suivre le mot d’ordre leur lancé de bouche à l’oreille par Fabrice Puela, ont gardé leurs engins, de peur qu’ils ne soient l’objet de saccage ou mieux de destruction méchante de la part de nombreux habitants de Matadi en colère qui, au jour le jour, réclament la réhabilitation de fond en comble de leurs routes.
Et cela, en dépit de la campagne de sensibilisation des usagers de la route menée la veille par les autorités tant provinciales qu’urbaines de cette contrée. A l’occurrence Me Bob Bavuidi Bonazebi et Jean-Marc Nzeyidio Lukombo, respectivement ministre provincial en charge des transports et voies de communication et maire de Matadi, mais sans pour autant convaincre leurs interlocuteurs.
A noter que les précités croyaient bien faire en conviant la population à vaquer normalement à leurs occupations quotidiennes, afin de faire échec à l’appel de Fabrice Puela. Mais contre toute attente, leurs arguments n’ont convaincu personne. Ils ont tous été rejetés sans autre forme de procès. La ronde faite sur le terrain par nos fins limiers l’a prouvé à suffisance.
La preuve : de l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud de Matadi, il y avait l’absence de la quasi-totalité des taxis et taxis-bus sur toutes les routes ; à l’exception bien sûr de quelques motos-taxis et véhicules de particuliers. Ce qui, à en point douter, a rendu la circulation difficile dans la ville.
Conséquence inévitable, tous ceux qui tenaient à tout prix à atteindre leurs lieux de travail et qui n’ont pas voulu risquer des désagréments en prenant place sur une moto ont en effet recouru à la marche à pieds. C’est ce qui a fait que l’on puisse compter beaucoup de retardataires parmi les agents et travailleurs des diverses entreprises de la place. Aussi, de nombreux parents ont même décidé de ne pas envoyer leurs enfants à l’école, avec toutes les conséquences fâcheuses sur le calendrier scolaire, devenu maintes fois l’objet de retouches.
Tout compte fait, le peu que l’on puisse dire de cette journée est quelle n’avait pas connu d’embouteillages monstres, comme il en est d’habitude ces derniers temps à Matadi, c’est qu’elle s’est passée sans incident. Car la police, dans le souci de mieux sécuriser les personnes et leurs biens, a déployé ses éléments dans presque tous les carrefours de la place et le tout s’est passé sans anicroche.
Par Olivier Bilonda Kamwanya