Le péché cardinal du chef de Bundu dia Mayala : avoir convolé en justes noces avec Joseph Kabila
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L’entourage politique et religieux de celui que les adeptes Kongo appellent affectueusement « Tata N’longi » ; chef spirituel de la secte Bundu dia Mayala et président national du parti politique Bundu dia Kongo (BDK), croit fermement que ce dernier est poursuivi par un signe indien.
Jusque fin janvier 2017, le député élu de la Funa n’avait de démêlés ni avec les services secrets, ni même avec la police nationale congolaise (PNC). Mi-février cependant, tout d’un coup, le tout a dégénéré. Sa résidence de Ngiri-Ngiri a été ciblée par des éléments de la PNC.
L’affrontement avec les combattants du parti a fait quelques blessés et causé des dégâts matériels non moins importants. Ne Muanda Nsemi, qui jusque là était oublié par les médias, après les fameux massacres de ses « Makesa », entendez des jeunes coriaces du parti, intervenus dans les années 2010, était sorti de sa réserve pour battre campagne au bénéfice de la tenue du dialogue.
Joseph Kabila, fin mandat et faute de n’avoir pas organisé les élections, avait besoin d’un stratagème pour justifier le glissement tant souhaité. Ne Muanda Nsemi, qui s’était rallié à la cause perdue de Kabila, avait contre toute attente suggéré une transition de trois ans.
La proposition de celui qui, durant tout le temps, s’était montré hostile au régime en place, avait provoqué un tollé dans les rangs de l’opposition, plus particulièrement dans sa province du Kongo central, où les habitants de Moanda l’avaient caillassé au moment d’aborder la fameuse durée de la transition. En dépit de sa bonne foi pour venir à la rescousse du chef de l’Etat fin mandat, le chef mystico religieux était plutôt payé en monnaie de singe par celui là même qui lui avait promis monts et merveilles.
S’étant finalement rendu à l’évidence ; après avoir été driblé, l’homme qui de tout temps était adulé dans sa province d’origine n’avait pas trouvé mieux que de rendre à Kabila la monnaie de sa pièce. Il avait fait une déclaration à l’emporte pièce que la majorité présidentielle a taxée de « propos outrageants envers le chef de l’Etat ».
Depuis lors, il est entré en clandestinité, faisant l’objet d’une chasse à l’homme qui a abouti à son arrestation après que sa résidence de Mbinza télécom ait été encerclée et le quartier quadrillé durant plus d’une semaine par la police lourdement armée. Depuis le weekend end dernier, il croupi à la prison centrale de Makala.
Un ancien opposant au régime de Mobutu avait déclaré qu’il est plus prudent de se munir d’une longue cuillère lorsqu’on partage un repas avec le diable. Ne Muanda Nsemi avait perdu de vue cette sage recommandation.
Ainsi donc pour avoir convolé en justes noces avec celui qu’il croyait devenir son ami, l’élu de la Funa en paye le prix. Oubliant qu’en politique, tous les coups sont permis. En dépit de tout, que la justice fasse montre de clémence à ce digne fils bien aimé dans la province du Kongo central en dépit de l’imprudence ou de la faute commise.
Par G.O