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Agnès Rubenga : « Nous voulons redynamiser le football féminin…»

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Agnès Rubenga : « Nous voulons redynamiser le football féminin…»

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C’est depuis son jeune âge qu’Agnès Rubenga Bihango est passionnée de football. Cet amour pour ce sport l’a conduit  jusqu’à la tête du Secrétariat Provincial du football féminin/ville de Kinshasa. Mère de trois enfants, elle est licenciée en Sciences infirmières.

Femme à plusieurs casquettes, Agnès Rubenga est, à ces jours, infirmière à l’hôpital militaire central du camp Kokolo, syndicaliste à l’Union Nationale des Infirmières et infirmiers du Congo (UNIC), membre au sein de l’équipe TP Alvic/Kilimani et de la Commission de suivi des recettes de l’As V.Club.
La Tempête des Tropiques : Comment voyez-vous l’avenir du football féminin en République Démocratique du Congo ?

Agnès Rubenga Bihango : Personnellement, j’ai de l’espoir parce que ça promet. Nous travaillons, et d’ici quelques années on parlera du football féminin en Rd Congo. Je vous assure qu’on est entrain de monter petit à petit.

LTDT : Que pouvez-vous dire aux filles qui ont envie de jouer au football ?

ARB : Elles peuvent nous contacter ou encore les équipes féminines se trouvant dans leurs communes. En plus, j’encourage les mécènes qui veulent créer des équipes féminines de pouvoir le faire et de venir s’affilier sans aucun problème à notre siège qui se trouve à la Fédération Confolaise de Football Association (FECOFA).

LTDT : Qu’est-ce que vous rencontrez comme difficultés ?

ARB : En premier lieu, il s’agit des moyens financiers. Deuxièmement, les équipes avec lesquelles nous travaillons n’ont pas assez de ressources et cela nous cause énormément de problèmes.

Troisièmement, nous avons un problème de terrains pour que les joueuses puissent s’entraîner, et aussi pour livrer des matches. Il n’ y a pas assez de terraine pour les filles. Maintenant, nous sommes entrain de jouer notre championnat au terrain annexe du stade des martyrs, malheureusement ce terrain est devenu vraiment impraticable avec beaucoup d’herbes.

Nous avons cru qu’avec la construction des stades municipaux, ça allait être facile pour nous, pourtant c’est très compliqué parce qu’avec la gestion du Bureau Central de Coordination (BCECO), nous devons payer alors que n’avons pas suffisamment des moyens. La situation, nous est difficile puisque, jusque-là, on n’a pas encore des sponsors pour nous soutenir.

LTDT : Plusieurs personnes ne s’interessent pas au football féminin. Que faites-vous pour susciter de l’engouement ?

ARB : L’engouement viendra, étant donné que nous collaborons déjà avec la presse dans le but de promouvoir le football féminin. Je pense que nous allons y parvenir. Je vous avoue que parmi nos objectifs, nous voulons redynamiser le football féminin dans la ville-province de Kinshasa.

LTDT : Pouvez-vous nous parler du championnat qui est en cours ?

ARB : Sauf imprévu, nous allons commencer avec la phase retour le 13 mars prochain. Notre championnat prendra fin au plus tard le 15 mai prochain, afin de permettre aux deux premiers de participer à la Coupe du Congo.

LTDT : Pensez-vous que la parité est possible dans toutes les disciplines sportives congolaises ?

ARB : Biensûr que oui. Actuellement, les filles sont présentes dans toutes les disciplines sportives (karaté, judo, taekwondo, etc.). Nous demandons aux autres femmes d’oser et de ne pas hésiter de pratiquer n’importe quel sport du moment, où elles se sentent capables. Tous ces sports concernent tout le monde pas seulement les hommes.

TDT : Qu’est-ce qui vous a amené dans le monde sportif ?

ARB : En fait, je suis née passionnée de football, et mon père fut également joueur au sein de l’équipe Virunga de Goma. Depuis mon jeune âge, en commencant à l’école primaire jusqu’à l’université, je ne jouais qu’au football. Seulement, je n’ai pas pu devenir professionnelle parce que mes parents étaient stricts quant à mes études. J’ai notamment pratiqué le handball et le basket-ball.

LTDT : Partagez-vous l’avis de ceux qui disent que les filles pratiquant les sports font peur aux hommes ?

ARB : Non ! Il s’agit peut-être de l’apparence. De part mon expérience, je vous assure qu’au contraire, les filles qui pratiquent les sports sont disciplinées, et vous pouvez même vous renseigner auprès des personnes qui cotoient ces sportives. En outre, je dirai qu’il y a aussi le problème d’éducation de base.

LTDT : Un mot par rapport à la journée internationale de la femme à l’endroit des sportives ?

ARB : Je leur demanderais de valoriser ces sports et de prouver à la jeunesse et au monde que pratiquer le sport n’est pas un tabou. Ce n’est pas parce qu’on pratique les sports qu’on doit devenir une femme légère. Il faut plutôt garder sa personnalité et sa forme derrière le sport.

Propos recueillis par TANTIA SAKATA

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