Face à la crise qui secoue la RDC : Plaidoirie de la Société civile en Occident
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Composée des représentants de l’ASADHO, FIDH, la Ligue des électeurs, et du Mouvement citoyen Filimbi, cette délégation effectue une tournée aux USA et en Europe pour solliciter l’implication efficiente de la communauté internationale et insister sur le renouvellement du mandat de la Monusco
Alors que la République Démocratique du Congo traverse une crise politique grave, suite à la non organisation des élections présidentielle et législatives qui devaient avoir lieu en 2016, une délégation de la Société civile congolaise composée de Paul Nsapu, Président de la Ligues des Electeurs (LE) et Secrétaire Général adjoint de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), Me Jean Claude Katende, Président de l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO), et Floribert Anzuluni et Carbone Beni Wa Beya, respectivement Coordonnateur et chargé du Réseau du mouvement citoyen Filimbi, effectue une mission conjointe de plaidoyer aux Etats-Unis et en Europe. Objectif : sensibiliser la communauté internationale sur la situation explosive qui sévit au Congo.
Cette délégation sera rejointe par Me Timothée Mbuya, Président de l’association des Droits de l’Homme Justicia, une ONGDH basée à Lubumbashi, dans le Haut -Katanga.
Quant à la mission de plaidoyer elle-même, elle a commencé depuis le lundi 6 et prendra fin le vendredi 24 mars 2017
Un grand lobbying
En effet, la situation politique, économique, sociale et sécuritaire en République Démocratique du Congo est chaotique, elle commande le recours à des moyens de pression concertés et efficaces, note un communiqué conjoint de ses organisations.
Pour les signataires, ce séjour consiste essentiellement en des rencontres avec les diplomates accrédités aux Nations Unies, membres du Conseil de Sécurité, à New York, les officiels américains à Washington DC et européens en Belgique, les responsables des principales organisations internationales œuvrant en République Démocratique du Congo, le Bureau de la Procureure de la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye au Pays-Bas, la presse internationale ainsi que la diaspora congolaise.
Au cours de cette mission, la délégation échangera en priorité sur des questions importantes portant sur la situation extrêmement préoccupante des droits de l’Homme en RDC caractérisée principalement par la restriction des libertés individuelles et la répression violente par le pouvoir en place des initiatives citoyennes et pacifiques en faveur de l’alternance politique.
Me Katende et ses pairs aborderont aussi la question liée à la grave crise politique issue de la violation délibérée de la Constitution qui est à la base de l’illégalité et de l’illégitimité de toutes les institutions de la République.
La situation sécuritaire et les graves massacres qui se déroulent impunément dans plusieurs coins du Congo, notamment dans les provinces du Nord-Kivu, à Beni-Lubéro, au Kasaï avec les miliciens de Kamwena Nsapu à Kananga et aux environs), au Kongo Central, et à Kinshasa avec la répression des adeptes de Bundu Dia Mayala et l’arrestation de son leader Ne Mwana Nsemi, et dans le Tanganyika avec les affrontements entre pygmées et Bantous. Tous ces points seront abordés par la délégation de la société civile avec ses hôtes en Europe et aux USA.
Le renouvellement du mandat de la MONUSCO aussi à l’ordre du jour
Aux Nations Unies, la société civile congolaise entend mener un plaidoyer en faveur du renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies au Congo (MONUSCO), du renforcement de la protection de populations civiles en général, des activistes de droits de l’homme, et des journalistes.
Il s’agira aussi d’insister sur la nécessité de formaliser un mécanisme permettant d’appliquer des sanctions ciblées à l’encontre des individus impliqués dans des cas de violations graves des Droits de l’Homme et d’atteinte aux libertés publiques, et qui entravent le processus électoral en cours censé aboutir à une alternance pacifique au sommet de l’Etat.
Par Godé Kalonji