Evoluant au sein de Transco : Rachel Tambu, une mécanicienne passionnée de son métier
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C’est contre toute attente que Rachel Tambu avait informé ses parents de son intention de devenir un jour mécanicienne. Une nouvelle qui n’avait pas du tout plu à à ses parents, parce qu’elle était une femme. Cela paraissait même étrange aux yeux de ses amies qu’elle puisse se tourner vers la mécanique.
Selon elle, comme elle avait appris qu’il y avait des femmes mécaniciennes à Asda, elle rêvait de devenir leur emboiter le pas. Et de révéler « je me disais que cette génération des femmes mécaniciennes ne peut pas disparaître dans notre pays. Raison pour laquelle, je me suis inscrite à l’Institut technique de Kasa vubu pour obtenir mon brevet en cycle court en 1990, section :
Mécanique-technique. Au-délà de tout, pour moi, j’avais compris que c’était un don que Dieu m’a donné. Pour preuve mes deux frères aînés ont également étudié la mécanique, pourtant, ils ont dû abandonner pour devenir commerçants tout simplement parce que cela n’était pas leur don ».
Parcours d’une femme
Actuellement, Rachel Tambu figure parmi les trois femmes mécaniciennes prestant à la Société de Transport Congolais (TRANSCO). Bien avant, elle a travaillé dans plusieurs garages de la capitale et bénéficié aussi de l’expérience des maîtres mécaniciens reconnus à l’époque dans la ville de Kinshasa. Elle se retrouvera aussi à la Force Navale, pendant un temps, pour réparer leurs véhicules. Un travail qu’elle continue toujours de faire avec beaucoup d’abnégation et de passion.
Quand elle était encore écolière, Rachel Tambu pratiquait déjà ce métier. Question de concilier les matières reçues à la pratique. Raison pour laquelle, après avoir obtenu son papier, elle n’est jamais restée à la maison. Cette mère de cinq enfants, présentement veuve, exerce son métier de mécanicienne depuis plus de 20 ans.
« Je vous assure que pour bien faire un travail technique, il faut d’abord commencer par l’aimer. Moi, je l’ai choisi, c’est pourquoi je continue de l’exercer sans aucun problème. Sans cette volonté, tu ne sauras jamais le pratiquer. En d’autres termes, on n’envoie jamais quelqu’un faire de la technique contre sa volonté », a-t-elle indiqué.
A la question de savoir ce qu’elle ressent lorsqu’elle attire la curiosité dans l’exercice de son travail, cette mère de cinq enfants n’a pas hésité de dire « ça me fait énormément du bien. En plus je suis ravie parce que Dieu m’a donné un travail qui fait que je sois toujours remarquée. Je ne me sens jamais gênée même en tenue du travail, étant donné que je suis très à l’aise. D’ailleurs mes enfants sont fiers de moi, et n’hésitent pas notamment à dire à leurs amis que leur maman est mécanicienne ».
Souvenirs et inconvénients du métier
Concernant les souvenirs gardés, elle dit en avoir plusieurs. Toutefois, elle garde comme mauvais souvenir le décès de mari. Ce qui l’a obligée à prendre elle-même en charge ses enfants grâce à son métier. « Ma fille aînée vient déjà de décrocher son diplôme de graduat et les autres étudient également », dit-elle d’un air rassurant. Aussi, grâce à son travail, elle a pu construire une maison. Sans compter notamment certaines libéralités dont elle a bénéficié de la part des personnes de bonne volonté.
Concernant les inconvénients, elle déplore le fait que certaines personnes puissent la voir comme une femme extra, avant de poursuivre que « il y a beaucoup de dérangement du côté des hommes qui veulent à tout prix vous avoir pensant que vous êtes forte en tout. C’est un inconvénient pour moi alors que je suis une femme comme toutes les autres femmes. Il n’y a rien d’extraordinaire ». Rachel Tambu estime qu’être mécanicienne n’enlève pas du tout, en elle, ses qualités de femme.
Message lancé en ce mois de la femme
Cette mécanicienne a profité de la célébration de la journée du 8 mars pour appeler les femmes qui passent leur temps à ne rien faire de pouvoir chercher une occupation en apprenant n’importe quel métier. « Je soutiens qu’il n’y a pas des métiers réservés seulement aux hommes ; et celles qui pensent encore de la sorte doivent bannir de telles idées.
Toute femme qui se sent capable d’apprendre un métier, peut le faire calmement parce que j’ai vu des femmes maçonnes, ingénieurs, etc. Par rapport à mon travail, j’encourage beaucoup les femmes qui voudraient devenir mécaniciennes comme moi de pouvoir apprendre afin de devenir utile dans la société », déclare-t-elle. Elle conclut son message en manifestant son rêve d’ouvrir un jour un grand centre pour permettre aux femmes d’apprendre aussi la mécanique.
Par TANTIA SAKATA