Violences des 19 et 20 décembre 2016 : Kinshasa conteste et rejette le rapport du BCNUDH
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Pour Lambert Mende, il y avait plutôt 31 morts et non 40 sur l’ensemble du territoire national
Le gouvernement central de la République démocratique du Congo conteste et rejette le dernier rapport du Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme (BCNUDH) publié le 1er mars dernier, sur les violences ayant caractérisé plusieurs villes de la République démocratique du Congo les 19 et 20 décembre 2016, mettant en cause les forces de défense et de sécurité de la République démocratique du Congo. Selon le BCNUDH, l’usage excessif de la force a causé 40 morts et 147 blessés dans plusieurs villes du pays.
Faux ! rétorque Lambert Mende Omalanga, qui a tenu un point de presse hier jeudi 2 mars par rapport à ce sujet. Pour lui, il y avait plutôt 31 morts et non 40 sur l’ensemble du territoire national. « Ce rapport qui est politiquement motivé, contient des contre-vérités. Il est confectionné sur base de rumeurs », décrie-t-il.
« Nous constatons que le BCNUDH se limite à dresser des statistiques macabres indéterminées », estime le porte-parole du gouvernement, qui rappelle qu’en fin 2016, une tentative d’insurrection sanglante avec risque de guerre civile, préparée et programmée de longue date dans le pays, a effectivement été déclenchée aux dates « fétichisées » des 19 et 20 décembre 2016.
« Devant le professionnalisme des forces nationales de sécurité, cette action avait vite viré à des pillages et des règlements de compte d’une rare violence par des bandes peu ou pas contrôlées par ceux qui les avaient chauffées à blanc dans une bruyante eschatologie du grand soir entretenue avec fracas par la plupart des médias dits globaux », explique le ministre des Médias.
Retour au rapport de la Police
Mende rappelle que le rapport produit par la police au lendemain de ces violences fait état, en tout et pour tout, de 31 morts violentes (et non 40) sur l’ensemble du territoire national pendant la période susvisée parmi lesquelles il faut compter 9 morts à Kinshasa (dont 1 policier du commissariat de Kimbanseke lynché par des manifestants et 1 adolescente tuée par une balle tirée par des agents de sécurité du Chemin de fer dont le train urbain avait été bloqué par des moellons entreposés par des inciviques sur les rails à Bikanga, à hauteur de Kisenso à Kinshasa) ; 9 tués lors d’une attaque de la prison centrale de Butembo au Nord-Kivu le 19 décembre (soit 5 assaillants, 1 policier, 1 militaire FARDC, un autre militaire sud africain de la MONUSCO et 1 civil) ; 8 personnes tuées à Lubumbashi dont 4 par balles, 3 trois lynchées et une dame poignardée par un inconnu la nuit du 18 au 19 décembre ; 3 pillards morts à la suite d’affrontements avec des vigiles d’une boulangerie, de dépôts et de boutiques à Matadi le 21 décembre, 2 personnes tuées par balles lors du pillage du Tribunal de Paix de Boma.
Au total donc, poursuit Mende, sur les 31 pertes en vies humaines enregistrées sur toute l’étendue du territoire national au cours de ces tristes événements, 15 (pas 40) font encore à ce jour l’objet des enquêtes de la justice militaire congolaise pour en déterminer la responsabilité et les auteurs. « On est cependant loin, bien loin de 40 personnes tuées par la Police et la GR alléguées par le BCNUDH qui ne reflètent donc aucune réalité et semblent n’avoir été évoquées que dans le but d’émouvoir l’opinion ou des décideurs quelque part ».
Aussi, pense-t-il, « le BCNUDH n’est ni outillé, ni attitré pour poursuivre et sanctionner ces crimes qu’il dénonce sans les documenter auprès des technostructures de l’ordre judiciaire congolais. Il oppose invariablement au gouvernement et aux instances judiciaires le principe de la confidentialité pour se dérober aux questionnements essentiels sur les preuves susceptibles d’étayer les graves accusations portées contre le personnel des forces de défense et de sécurité de la RDC et de permettre subséquemment d’engager des poursuites contre leurs auteurs présumés ».
Hommage à Donald Trump
Le porte-parole du gouvernement a profité de ce point de presse pour saluer l’avènement à la tête de la première puissance mondiale, les Etats-Unis d’Amérique, du « très atypique » nouveau président Donald John Trump « qui n’a pas non plus la réputation de se laisser manipuler outre mesure par ces fabricants de légendes infamantes dans des médias qui trafiquent ainsi leur respectabilité ». L’orateur a conclu son speech en soulignant qu’en matière de justice et des droits humains, la vérité reste une exigence incontournable.
Par LM