Dans 9 jours, Tshisekedi à Kinshasa : Au cimetière de la Gombe, les travaux de construction du sépulcre avancent à grande vitesse
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Décédé il y a de cela un mois à Bruxelles, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba retourne à Kinshasa ce samedi 11 mars, dans son cercueil, en vue d’être honoré pour la dernière fois par les Congolais, avant d’être mis en terre pour son repos éternel.
Sauf changement de dernière minute, le « Père de la démocratie » atterrit à Kinshasa dans 9 jours. Visiblement, le gouverneur de la ville de Kinshasa prétend avoir trouvé une solution intermédiaire avec la famille biologique et politique du défunt pour organiser les obsèques.
André Kimbuta a même signé un arrêté la semaine dernière pour la construction d’un sépulcre au cimetière de la Gombe où 500 m2 sont aménagés pour recevoir le corps du Lider maximo. Les travaux avancent à pas de géant, une véritable course contre la montre.
Dans un communiqué publié hier mercredi 1er mars 2017 et signé par maman Marthe Kasalu Tshisekedi et Mgr Gérard Mulumba pour le compte de la famille biologique, il est clairement écrit : « nous acceptons que la dépouille du président Etienne Tshisekedi Wa Mulumba soit inhumée dans un premier temps à la Gombe…
Puis à l’endroit qui sera désigné pour ériger son mausolée dans les jours à venir. Nous avons pensé ramener le corps du président Tshisekedi Wa Mulumba à Kinshasa le samedi 11 mars 2017 ».
Selon le même communiqué, cette décision a été prise après concertations de deux familles biologique et politique. Bruno Tshibala fait appel à 10 millions de Congolais pour venir accueillir le corps de ce Grand Esprit qui a sacrifié toute sa vie en luttant contre la dictature, pour l’instauration d’un Etat de droit et de la démocratie, depuis les années Mobutu jusqu’au règne de Joseph Kabila, au point de mourir comme un « Combattant en chef », arme à la main. Des mesures de sécurité sont également sollicitées par la famille biologique le jour du rapatriement.
L’appel a été lancé à la Monusco, celle-ci a manifesté sa disponibilité aux côtés de la police nationale congolaise.
On comprend dès lors la rapidité avec laquelle les travaux sont exécutés au cimetière de la Gombe, suscitant ainsi un engouement de la population.
Toutefois, quelques combattants interrogés ne partagent pas totalement cet avis. Pour eux, si le gouverneur de la ville était animé de bonne volonté, il aurait pu, depuis longtemps, amorcé les travaux de construction d’un mausolée sur l’un des quatre sites ciblés par l’Union pour la démocratie et le progrès social ainsi que la famille.
« Si cela était fait, on ne parlerait pas à ce jour du cimetière de la Gombe ». Les plus durs vont jusqu’à soutenir que leur leader ne peut pas être enterré dans un cimetière comme un simple citoyen. « Il lui faut un espace à lui », soutiennent-ils !
Justement, c’est à titre provisoire qu’il reposera à la Gombe, tel que confirmé par Félix Tshisekedi. Donc, il faudra l’exhumer plus tard afin qu’il change de sépulcre. Cela prendra combien de temps ? Difficile de répondre à cette question à l’heure actuelle.
Toutefois, les observateurs constatent déjà une contradiction entre le gouverneur André Kimbuta qui rassure qu’après les obsèques, il y aura un mausolée qui sera érigé où reposera pour l’éternité le sphinx de Limete, alors que son conseiller technique parle d’un « monument », comme on l’a fait avec Kasavubu et Lumumba.
Or, en cas d’un monument, Tshisekedi restera au cimetière de la Gombe. On se demande dès lors si c’est l’Udps qui organisera les obsèques ou le gouvernement central. En plus, le lieu où sera exposée la dépouille pour les derniers hommages, on en parle de moins en moins. Permanence du parti, Palais du peuple… pas de précision à cet effet.
Toutefois, par prudence et précaution, le parti a déjà lancé un appel de fonds dont la collecte a été clôturée le 28 février dernier. Les fédérations extérieures et intérieures, les ligues des jeunes et des femmes, les anciens secrétaires généraux et autres cadres ont tous mis la main à la poche pour enterrer avec dignité l’icône de l’histoire politique de la République démocratique du Congo.
De l’autre côté, on constate un silence total au Rassemblement quant à l’organisation de ces funérailles. On s’obstine plutôt à trouver des mécanismes pour succéder, le plus vite possible, à l’illustre défunt, à la tête de cette structure.
Une bataille est rangée dans ce sens entre plusieurs prétendants au poste du président du Conseil des sages du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. D’ici quelques heures, la fumée blanche sera perceptible.
La commission dirigée par Kitenge Yezu fait de son mieux pour que tout se passe dans le calme et la sérénité, sans casse ni fissure. L’objectif est que le Rassemblement reste uni comme du vivant d’Etienne Tshisekedi.
Par LM