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Enquête sur le massacre présumé de Mwanza-Lomba : Kinshasa refuse de collaborer avec l’ONU

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Enquête sur le massacre présumé de Mwanza-Lomba : Kinshasa refuse de collaborer avec l’ONU

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Pour les autorités congolaises qui veulent sauver la face après quelques déclarations contradictoires, les vidéos relayées par les réseaux sociaux seraient « un montage destiné à nuire à la RDC » !

La communauté tant nationale qu’internationale est encore sous le choc, après la diffusion le week-end dernier sur  les réseaux sociaux d’images d’une cruauté rare, présentées comme le film d’un carnage que les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) auraient commis sur des  miliciens de Kamuina Nsapu, à Mwanza-Lomba, un village de la province du Kasaï Central en proie à une insécurité récurrente depuis quelques mois.

C’est pourquoi, pour faire toute la lumière sur ce présumé massacre et établir éventuellement les responsabilités, les gouvernements américain viennent de joindre leur voix à celle du Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU qui a demandé, lundi dernier, à enquêter « sur ce qui apparaît comme un usage excessif et disproportionné de la force » et à mettre un terme « aux violations massives des droits de l’homme » dans le Kasaï.

Les demandes d’une enquête internationale et neutre faites par l’ONU, Washington et Paris sur cette présumée tragédie ont été immédiatement rejetées par le gouvernement congolais. Dans un communiqué officiel, Kinshasa affirme avoir réservé une fin de non recevoir à ces demandes, s’estimant « visé  régulièrement » par ce qu’il considère comme des « rumeurs malveillantes ».

Encore des contradictions !

Pour le Gouvernement congolais, « face à des images d’amateurs anonymes,  il ne lui revient pas de prouver l’innocence des FARDC , mais qu’il appartient aux accusateurs jusque(là inconnus de prouver ces faits, afin que tous les éléments incriminés en répondent conformément à la loi ».

Après  avoir qualifié la première vidéo de « montage grossier » samedi dernier, Kinshasa a tout de même reconnu que « des soldats congolais avaient pu commettre des excès en réprimant la rébellion de Kamuina Nsapu ». Contradiction au cours de laquelle les autorités congolaises affirmaient même que deux des auteurs de ces « excès », un officier et un sous-officier,  étaient poursuivis par la justice militaire !

Mais, 48 heures plus tard, soit le lundi 20 février, Kinshasa a radicalisé sa position en refusant d’accéder à la demande d’une enquête internationale, telle que l’exigent l’ONU, Washington, et Paris.

Pour l’ONU, les vidéos relayées abondamment par les réseaux sociaux « montrent ce qui pourrait être des scènes de la brutalité ordinaire que l’ONU dénonce depuis plusieurs semaines dans la répression de la rébellion Kamwina Nsapu au Kasaï, dans le centre de la RDC ». D’où la demande d’une enquête formulée par le Haut-commissaire aux droits de l’homme sur ce que l’Onu considère comme « un usage excessif et disproportionné de la force ».

Le département d’État américain a aussi abondé dans le même sens, la veille, en appelant Kinshasa à « lancer une enquête immédiate et complète » sur les suspicions de « graves violations des droits de l’Homme » nées de ces images.

Ce nouveau bras de fer entre Kinshasa et la communauté internationale intervient, alors que la RDC patauge dans une crise politique sans précédent, due non seulement à la disparition brutale du leader de l’UDPS et du Rassemblement, M. Etienne Tshisekedi wa Mulumba, mais aussi à la non application de l’Accord politique, conclu le 31 décembre 2016, sous la médiation de la Conférence Episcopale Nationale du Congo(CENCO).

La tragédie qui se déroule au Kasaï ne laisse pas sans voix le rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement. Dans un communiqué, le Rassemblement dénonce ce qu’il considère comme « une logique de  déni permanent de la part du gouvernement face aux massacres commis » en RDC, notamment au Kasaï, et exige « une enquête internationale indépendante » pour faire la lumière sur « les actes d’une cruauté révoltante » que révèlent ces images.

 Se confiant à l’AFP, André-Alain Atundu, porte-parole de la Majorité présidentielle, a déclaré qu’il ne réagissait « pas aux rumeurs » et attendait les « éléments qui seront fournis par le gouvernement » pour « déterminer le vrai et le faux » dans cette affaire.

Par DMK

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