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Mise en œuvre de l’accord du 31 décembre : Joseph Kabila verrouille davantage le passage

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Mise en œuvre de l’accord du 31 décembre : Joseph Kabila verrouille davantage le passage

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La rencontre très attendue entre le président Joseph Kabila et les évêques catholiques membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (Cenco) a eu lieu lundi dernier et la réponse du chef de l’Etat en rapport avec le mode de désignation du futur premier ministre ne donne aucune chance au processus d’avancer.

Malgré ce qui est dit dans l’accord, Joseph Kabila a, à son tour, demandé, comme ses délégués aux négociations, une liste de trois noms des candidats « primaturables », quitte à lui d’user de son pouvoir discrétionnaire pour désigner la personne de son choix. En plus, le chef de l’Etat complique davantage la situation en exigeant que ce soit le président du Conseil National de Suivi de l’accord (CNSA) qui lui amène cette liste, et que ce dernier soit désigné par consensus.

Or, tout le monde sait que, non seulement il n’existe pas encore de successeur de Tshisekedi à la tête du CNSA, mais aussi il y a risque d’un nouveau blocage quant à trouver un consensus à cette question entre la Majorité, l’Opposition et la société civile.

De blocage en blocages, cet accord issu des négociations entre ces deux familles politiques est plus que jamais dans une impasse depuis la mort d’Etienne Tshisekedi le 1er février à Bruxelles, en Belgique.

A cette allure, le mois de février sera perdu comme celui de janvier, avec toutes les incertitudes quant à mars. On aura donc perdu trois mois, ce qui aura sans nul doute des répercussions sur l’organisation des élections prévues au dernier trimestre de l’année 2017 en cours.

Une grave violation selon Jean-Claude Vuemba

Quelques heures seulement après la rencontre Kabila-CENCO, l’opposant Jean-Claude Vuemba est monté au créneau pour dénoncer la violation dudit compromis par le président de la République.

« Exiger deux ou trois noms, c’est une grave violation de l’accord », a-t-il précisé, se disant très choqué de constater que c’est l’autorité morale de la Majorité elle-même qui constitue le blocage de l’accord.

L’élu de Kasangulu a rappelé comme tout le monde que nulle part dans l’accord, il est stipulé qu’on doit présenter trois candidats au poste de premier ministre. Pour lui, le Rassemblement ne devra présenter qu’un seul nom.

Un piège, selon Patrick Egboyo

Le fait que Kabila exige au Rassemblement de lui présenter une liste de trois noms pour la désignation du futur premier ministre, est un piège, à en croire le secrétaire fédéral du Parti Démocrate chrétien Patrick Ebgoyo qui estime que si les membres du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement tombent dans ce appât, cela devient la jurisprudence. « Au moment de la mise en place du gouvernement, a-t-il ironisé, Joseph Kabila demandera 6 noms par portefeuille pour la nomination des ministres ».

L’avenir de l’Accord du 31 décembre 2016

Pour les uns, la position de la Majorité présidentielle compromet déjà l’accord de la Saint Sylvestre, et que son avenir n’est plus certain à cause de cette panoplie de violations. Pour les autres, si la Majorité présidentielle continue à bloquer le processus, le Rassemblement sera obligé de mettre fin à ces négociations sous l’égide des évêques, et de demander au peuple congolais de se prendre en charge comme la Constitution le lui autorise. Surtout que Joseph Kabila a déjà perdu sa légitimité, constitutionnellement parlant, depuis le 19 décembre dernier.

Par Thony Kambila

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