RDC : les élections hypothétiques en 2017 !
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Par son ministre en charge du Budget, le gouvernement Samy Badibanga qui joue aux prolongations en attendant l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre s’avoue incapable de mobiliser 1 milliards 800 millions us nécessaires à la tenue des scrutins cette année
Alors que les Congolais misent sur l’application de l’Accord politique signé le 31 décembre dernier qui doit aboutir à la formation du vrai gouvernement d’union dont la mission principale sera d’amener le pays aux élections en 2017, l’exécutif national qui expédie les affaires courantes sous la conduite du Premier ministre Samy Badibanga vient de jeter un pavé dans la marre en avouant son incapacité de mobiliser les fonds nécessaires à l’organisation des élections cette année !
« Je vais être sincère sur cette question, tenant compte des indications actuelles, il est impossible, je dis bien impossible, de mobiliser les 1 milliards 800 millions exigés pour la tenue des élections…je ne veux pas faire de la politique politicienne…
Il est impossible que nous puissions mobiliser cet argent…nous sommes devant une réalité, il sera difficile de mobiliser les 1 milliards 800 millions de dollars cette année », a notamment déclaré Pierre Kangudia, ministre d’Etat en charge du Budget, devant la presse le mercredi 15 février 2017.
Ce ministre s’accroche à quelques raisons qui, selon lui, empêcheraient le gouvernement Badibanga d’accomplir cette mission. Et ces raisons sont notamment le déficit de mobilisation des recettes, le niveau des recettes faible….
Faisant l’état de lieu des finances publiques, Pierre Kangudia note pourtant « une légère amélioration de la mobilisation des recettes », avant d’affirmer :« Nous avons convenu de nous concerter sur les dépenses à payer sur basse caisse….la situation est fragile, mais il faut consolider les acquis….
Nous allons travailler sur l’augmentation de la pression fiscale, il ne s’agit pas d’augmentation d’impôt… », a- t-il ajouté indiquant en outre que des mesures incitatives pour augmenter les recettes de l’Etat ont été prises.
Selon lui, le gouvernement Samy Badibanga a hérité des « casseroles trouées » !
Tollé de protestations au sein de la population
Réagissant à la déclaration faite par le ministre d’Etat en Charge du Budget, le président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), Mme George Kapiamba fait remarquer sur Actualité.cd que « l’actuel gouvernement n’a aucune légitimité pour statuer sur la question du financement des élections ».
Selon le président de l’ACAJ, le gouvernement Badibanga est réputé démissionnaire et n’a de ce fait aucune légitimité pour décider sur le sort des élections dont les modalités sont fixées par l’Accord du 31 décembre dont doit émaner le nouvel exécutif.
D’après cet avocat et défenseur des droits de l’homme, l’Accord du 31 décembre est une base qui a résolu notamment la question de la tenue et du financement des élections à la fin de cette année. Et de rappeler que : « Selon l’Accord du 31 décembre, seul le gouvernement qui en est issu a, avec les autres partenaires extérieurs, et la CENI, le statut de se prononcer sur la question des élections », a-t-il poursuivi.
Pour rappel, l’Accord conclu le 31 décembre dernier prévoit l’organisation de la présidentielle, des législatives nationales et provinciales à la fin de cette année.
Nombreux sont les observateurs qui voient dans la déclaration faite par le ministre d’Etat Kangudia une fuite en avant pour couvrir une absence de volonté politique dans le chef des dirigeants actuels du pays pour amener les Congolais aux élections.
D’aucuns voient aussi dans cette déclaration une légèreté dans la façon de présenter des chiffres de la part d’un ministre en charge du Budget, quand on sait que la fameuse cagnotte de 1,8 milliards Us a déjà connu un début affectation avec notamment l’apport de la communauté internationale en termes d’importants moyens logistiques (avions cargos) et de prise en charge d’un certain nombre d’agents pour les opérations d’enrôlement d’électeurs actuellement en cours dans quelques provinces du pays.
Pendant que les Congolais attendent de porter en terre le leader de l’UDPS et Président du Rassemblement, M.Etienne Tshisekedi, décédé brutalement à Bruxelles, les déclarations faites par le ministre de Samy Badibanga risquent de faire monter encore la tension au sein de la classe politique, en lieu et place de la cohésion nationale tant recherchée.
Par GKM