Nombreux sont les Congolais qui ne sont pas près d’oublier les souffrances physiques et morales ainsi que les humiliations subies de son vivant par Etienne Tshisekedi wa Mulumba de la part des régimes politiques qui se sont succédés en RDC, simplement parce que celui-ci était farouchement opposé à la dictature, à l’oppression de la population, à l’injustice, à l’inégalité sociale et au pillage systématique des richesses nationales. Ces Congolais sont très choqués par l’explosion subite d’attentions des bourreaux d’hier du leader de l’UDPS, à l’occasion de son décès !

En effet, alors que de son vivant Etienne Tshisekedi avait cessé d’être un homme libre condamné à rester cloitré dans sa modeste résidence de Limete, alors que pour ses moindres déplacements à destination de l’étranger d’inacceptables entraves étaient éhontément placées sur son chemin, alors que tout lui était formellement interdit pendant que la liberté de ses contacts avec la base de son parti était garantie par la constitution, toutes les facilités sont aujourd’hui curieusement accordées à sa famille. Y compris l’affrètement d’un avion aux frais de l’Etat en vue du rapatriement de son corps !

Le but poursuivi par le pouvoir dans ce jeu cynique de vouloir récupérer les obsèques, serait d’organiser des funérailles cosmétiques destinées à faire oublier le mépris entretenu à  l’endroit d’Etienne Tshisekedi, au cours de sa longue lutte pour l’instauration d’un Etat de droit en RDC !

Eviter des incidents…

Pendant que des organisations rivalisent d’ardeur en Belgique et sur place au pays pour le transfert et l’accueil de sa dépouille mortelle, Etienne Tshisekedi fait l’objet d’un débat très passionné à travers les villes et campagnes de la RDC, où des millions de compatriotes continuent de s’interroger sur l’ambiance qui régnera dans la capitale lorsque l’avion transportant le corps du sphinx de Limete se posera sur le tarmac de l’aéroport international de N’Djili.

Quels dispositifs auraient été  préalablement pris, afin d’éviter des incidents malheureux semblables à ceux ayant prévalu lors du retour à Kinshasa, en novembre 2011, d’Etienne Tshisekedi, à l’issue de sa campagne électorale pour la présidentielle à l’époque ?

Plusieurs compatriotes ne cessent d’évoquer déjà la question du déficit de confiance existant entre la population et les agents de l’Etat chargés du maintien de l’ordre et de la sécurité de personnes et de biens. D’où la question ayant trait à la présence des troupes de l’ONU au nom de leur stratégie de prévention au profit de la population civile non armée.

Face à tout ce qui se dit présentement au sujet du retour du corps d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa, l’homme de la rue pense quant à lui au transport de celui-ci à bras le corps de l’aéroport international de N’Djili jusqu’à l’endroit où la dépouille sera exposée.

Le gouverneur de la ville de Kinshasa et son équipe chargée des préparatifs d’accueil de la dépouille mortelle de l’illustre disparu ont-ils intégré cette option de l’homme de la rue au programme global apprêté par eux au nom de l’Etat ? Qu’en pense la haute direction de l’UDPS qui doit être au courant des aspirations de ses combattants face à l’événement ?

Ces questions doivent être prises en compte dans la préparation des obsèques du Lider maximo, si l’on veut éviter des frustrations qui risquent d’engendre des violences.

Par Bamporiki Chamira