De simple citoyen, Etienne Tshisekedi devenu une icône
Partager
Etienne Tshisekedi wa Mulumba était une tête bien pensante avec laquelle la RD Congo cheminait et a joué un rôle important dans l’histoire du Congo-Kinshasa comme l’un des auteurs de la Constitution de Luluabourg, qui avait conduit aux véritables élections de 1965.
Le » Lider Maximo » a conçu et rédigé le Manifeste de la N’sele qui est l’un des projets de société que le Congo ait conçus.
Elu député national en 1965 sur la liste Panaco-Conaco, il a dénoncé le massacre des étudiants en juin 1969 et prend ses distances de Mobutu. Il a été élu et réélu de 1970 à 1977 sans recourir à la corruption. En 1979, Etienne Tshisekedi a refusé d’acquérir les biens expropriés aux étrangers.
Ce qui n’est pas à la portée de plusieurs Congolais.
En 1979, le » Lider Maximo » a adressé, avec d’autres courageux, une lettre au président Mobutu pour dénoncer les graves violations des droits de l’homme à la suite des massacres des creuseurs de Katekelayi et de Luamuela.
Homme d’un courage exceptionnel, Etienne Tshisekedi fut l’un des instigateurs de cette lettre de 52 pages adressée au président Mobutu où il avait soulevé un débat national sur les déviations du régime Mobutu.
Dans cette correspondance, il réclamait déjà une réforme politique profonde mettant en œuvre le principe selon lequel tout zaïrois doit être réellement protégé dans ses biens contre l’arbitraire du pouvoir, la Constitution et les lois du Zaïre doivent s’imposer effectivement à chacun quelle que soit sa fonction et son rang social.
Le 15 février 1982, Etienne Tshisekedi créa avec d’autres Congolais courageux l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) pour canaliser la lutte contre la dictature et mobiliser la masse populaire pour l’instauration du pluralisme politique.
Le 17 Janvier 1988, le Sphinx de Limete brava la dictature de Mobutu en tenant un meeting à la place Pont Kasa-Vubu. C’était des pressions qui ont conduit au discours du 24 avril 1990 et à la tenue de la Conférence Nationale Souveraine (CNS).
Mains propres
La qualité de conférencier et la profondeur des travaux, la rigueur des analyses, l’excellence des interventions, la pertinence des résolutions et les recommandations assorties d’actes appropriés on fait de la CNS un véritable chef d’œuvre sans autres références, avec les deux commissions sensibles, l’Assassinat et Biens mal acquis qui n’ont trouvé aucun dossier à charge d’Etienne Tshisekedi.
Ce qui a fait que le » Sphinx de Limete » fut élu premier ministre à la CNS à la majorité écrasante.
Etienne Tshisekedi était un visionnaire politique. A chaque moment, les Congolais faisaient confiance en lui et lui donnait raison. De son vivant, le leader charismatique a subi des tortures, humiliations, prisons et relégations.
Par Godé Kalonji