Nord-Kivu : Les tueries à répétition des populations et des chefs coutumiers révoltent la mutuelle Bushenge
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La chefferie de Bwito, en territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, fait l’objet depuis quelques mois d’attaques en séries et d’actes de violences inouïs perpétrés sur les populations autochtones Hunde par des groupes armés Hutu Nyatura et Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) instrumentalisés par des acteurs politiques. Cette déplorable situation a été dénoncée par la mutuelle Bushenge lors de la messe d’action de grâce célébrée le weekend dernier à la paroisse Notre-Dame de Fatima à Kinshasa.
En effet, des massacres, incendies volontaires, maisons brulées et kidnappings se multiplient dans tous les groupements de cette chefferie. Nul doute que les victimes toujours froidement abattues sont ciblées du fait de leur appartenance à la communauté Hundu.
Sans compter d’autres notables dont un agronome, un greffier et un secrétaire administratif de la chefferie ainsi que 14 chefs coutumiers assassinés. Des maisons incendiées (plus de 600), des vols et pillages des biens des populations innocentes perpétrés par des bourreaux armés poussant de la sorte les ménages dépossédés à l’errance.
Des massacres avec trois objectifs majeurs
Dans cette vague d’insécurité, on dénombre également plusieurs femmes ainsi que des filles qui ont subi des actes de violence. Le cas le plus récent est l’attaque de Bwalanda en groupement Mutanda, dans la nuit de jeudi 22 décembre 2016. Plus de 30 personnes ont été tuées, et plus de 6 autres blessées.
Trois objectifs majeurs sont poursuivis par les commanditaires de ces actes de barbarie à savoir : Priver les populations Hunde de leur élite coutumière, le pouvoir coutumier constituant le dernier rempart contre les forces d’occupation ; chasser les autochtones Hunde de leurs terres ancestrales et les remplacer par des peuplades immigrées des pays voisins ; En cette période où le processus électoral vient d’être lancé au Nord-Kivu, désorganiser l’électorat Hunde en forçant les populations à quitter leur milieu d’origine pour qu’elle ne puissent pas se faire enrôler et ainsi priver notre peuple de la possibilité d’avoir des députés nationaux et provinciaux.
La mutuelle dénonce ce génocide qui se commet sur le peuple Hunde dans un silence opaque. Elle se réserve aussi le droit de saisir les instances judiciaires nationales et internationales.
Au gouvernement, elle demande d’assumer ses responsabilités et de prendre toutes les dispositions pour faire cesser ces tueries. A cet effet, il parait urgent de diligenter une enquête judiciaire afin de déterminer les coupables de ces meurtres sur des agents officiels de l’Etat et de les mettre hors d’état de nuire. Car ces meurtres ne devraient pas rester impunis.
Renforcer en nombre et en équipement les effectifs des FARDC ainsi que de la PNC
Plus encore, elle demande au gouvernement de restaurer l’autorité de l’Etat en renforçant, en nombre et en équipement, les effectifs des FARDC et de la PNC dans la région, étant donné que le commandement des FARDC et de la PNC dans cette partie du pays est constitué d’anciens membres des rébellions RCD, CNDP… par conséquent très contesté par la population ; de veiller à un déploiement des éléments non originaires de la province du Nord-Kivu ; de s’assurer du retour des populations autochtones dans leurs villages d’origine avant le déploiement de kits d’enrôlement et d’identification, de peur d’ouvrir les portes des institutions du pays aux génocidaires et autres FDLR et de prendre des mesures pour venir en aide aux populations sinistrées victimes d’une barbarie qui ne dit pas son nom.
Par G.O