Le Bureau de l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la région de Grands Lacs, avec le soutien de la Monusco et de l’Onu-Femme, a organisé les journées portes ouvertes sur les femmes, à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, du 31 janvier au 2 février 2017.

C’était à l’Hôtel Cap-Kivu en présence de 30 femmes leaders de cinq pays de la région de Grands lacs, notamment le Burundi, la RDC, le Rwanda, le Soudan du Sud et de l’Ouganda, les ministres en charge du Genre, leurs représentants ainsi que les hauts représentants des Nations Unies, de l’Union Africaine (UA) et de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL).

Dans son discours d’ouverture, l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies dans la Région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, a souligné le rôle important que jouent les institutions nationales et régionales pour faire progresser la participation effective des femmes dans le processus politique et de paix.

« A travers des événements comme celui qui nous réunit aujourd’hui, nous voulons impliquer non seulement les femmes leaders, mais aussi les gouvernements de la région et leurs institutions ainsi que les partenaires régionaux, en particulier l’UA, la CIRGL et la SADC, sur la question de l’implication réelle et effective des femmes dans le processus politique et de paix.

Seules une volonté politique et une allocution suffisante de ressources par les acteurs concernés garantiront des avancées réelles en matière de participation des femmes au processus politique et de paix », a dit Saïd Djinnit.

Pour une participation significative des femmes leaders congolaises dans le processus politique
Se référant à la situation en RDC, le chef de la Monusco, Maman Sambo Sidikou, a souligné le rôle primordial que les femmes congolaises ont joué pour promouvoir une société pacifique, cohésive et prospère.

« Aucune société ne peut être gérée avec succès sans la participation active des femmes. Il a indiqué que la Monusco est prête à soutenir les efforts visant à garantir une représentation et participation significatives des femmes leaders dans le processus politique et de paix.

Evaluer la Résolution 1325

Ces journées portes ouvertes ont été organisées dans le cadre de la plateforme des femmes pour l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la Coopération pour la RDC et la Région des Grands Lacs dans l’objectif de renforcer les capacités des femmes leaders, leadership, lobbying et participation au processus politique et de paix, offrir aux femmes leaders et activistes de la paix une plateforme leur permettant de partager leurs expériences, y compris les défis rencontrés dans leurs efforts de promotion de la paix et de la sécurité dans la région des grands lacs.

Ces journées portes ouvertes ont été également une occasion pour les participants d’évaluer la mise en œuvre du pilier « participation politique » de la Résolution 1325 (2000) de l’ONU dans la région.

Exigence pour la mise en œuvre du plan stratégique 2017-2018

Au terme de ces journées portes ouvertes, les participantes ont formulé une série de recommandations. Elles exigent aux garants et signataires de l’Accord-cadre de soutenir sur le plan financiers et technique le forum régional des femmes de la CIRGL et la mise en œuvre de son plan stratégique 2017-2018 et garantir un siège aux assises du Comité d’Appui Technique et du Mécanisme Régional de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la Coopération pour la RDC et la Région des Grands Lacs.

Elles ont lancé un appel aux ministres en charge des questions du genre et aux organisations régionales et internationales, à mobiliser et allouer davantage des ressources techniques et financières suffisantes pour renforcer les capacités techniques des femmes afin de leur permettre de participer efficacement au processus politique et de paix.

Enfin, les participantes ont plaidé pour rendre opérationnelles les politiques régionales et continentales sur le Protocole de Maputo, politique Genre de l’Union Afrique, le plan d’action régional de la Résolution 1325… pour assurer une participation des femmes dans le processus de médiation, de négociation et de gestion de conflits, en mettant en place un mécanisme de suivi et d’évaluation de ces politiques.

Par Godé Kalonji