Tabu Ley Rochereau dit « Seigneur », une des références de la musique congolaise, est décédé le 30 novembre 2013 à Bruxelles, en Belgique, après une longue maladie qui l’a immobilisé pendant plus d’une année.

Le 7 décembre de la même année, un régulier de Brussels Airlines a ramené la dépouille de l’illustre disparu à Kinshasa, pour y être inhumé lundi 9 décembre au cimetière de nécropole « Entre terre et ciel ». Et le 8 décembre, les obsèques ont eu lieu au siège du Parlement.

De passage au Palais du peuple, Etienne Tshisekedi est allé pleurer son ami avec qui il partageait le même quartier. Curieusement, il a semé la panique parmi les acteurs politiques de la Majorité présents sur les lieux. Plusieurs d’entre eux ont préféré vider les lieux, plutôt que de serrer la main à cet opposant historique, lorsqu’ils ont appris son arrivée au lieu du deuil. Seul Modeste Bahati Lukwebo a pris le courage de le saluer.

Moins d’une heure après, Tshisekedi a déposé sa gerbe de fleurs avant de regagner sa résidence de Limete, sous le cortège des combattants venus l’accompagner pour honorer la mémoire de Rochereau.

 Bien avant le sphinx, la famille politique proche du chef de l’Etat et d’autres personnalités politiques ont rendu un hommage mérité au chanteur Pascal Tabu Ley. Tour à tour, Evariste Boshab, Vital Kamerhe… ont signé le registre de condoléances et se sont inclinés devant la dépouille de l’illustre artiste musicien exposée au Palais du peuple.

Les ministres Bahati, Banza Mukalayi, Geneviève Inagosi… Kimbembe Mazunga, les acteurs de l’opposition Gabriel Mokia, Bomanza… étaient également présents. Transformé en un lieu des retrouvailles, les funérailles de Tabu Ley a permis de mettre Majorité et Opposition ensemble. Une vraie cohésion nationale.

Tabu Ley est décédé à 73 ans à Bruxelles après une longue et riche carrière de plus de 50 ans, avec un répertoire de plus de 2 000 tubes à succès. Député national, vice-gouverneur, député provincial, il a occupé son dernier poste politique comme ministre provincial en charge de la Culture.

Quant à Etienne Tshisekedi, il tire sa révérence à 84 ans d’âge, d’une mort inopinée, toujours à Bruxelles comme son ami artiste musicien. L’unique héritage matériel qu’il lègue au peuple congolais c’est son parti politique, l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps). Un autre héritage, c’est le combat, la résistance à la dictature, la lutte pour l’instauration d’un état de droit.

Les deux grands esprits se sont, sans nul doute, déjà rencontrés, selon certaines croyances, dans l’au-delà, après trois ans de séparation physique sur la terre. Personne ne sait s’il sera enterré à côté de la tombe de Tabu Ley, au cimetière de Nécropole Entre terre et ciel.

Par LM