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Etienne Tshisekedi : On ne pleure pas un héros, on continue son combat

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Etienne Tshisekedi : On ne pleure pas un héros, on continue son combat

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Le père de la démocratie termine sa mission spéciale lui confiée sur terre. Il a su lutter avec force pour que l’on comprenne que la dictature n’a pas sa place dans la société congolaise

Etienne Tshisekedi vient de mettre un terme à 35 ans de combat pour l’instauration d’un Etat de Droits en République démocratique du Congo. De 1982, date de la création de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), à 2017, il fallait avoir des nerfs solides pour combattre trois dictatures d’affilée.

Aujourd’hui, c’est un héros qui tire sa révérence. Celui-là même qui incarnait l’espoir de tout un peuple. Un peuple meurtri, appauvri, clochardisé, abandonné à son triste sort par des dirigeants monstrueusement riches, aux appétits égoïstes, décidés à se pérenniser au pouvoir.

La date du 1er février restera à jamais gravée dans les annales de l’histoire politique de la République démocratique du Congo. La nature avait, pourtant, donné un signe que le commun des mortels ne pouvait comprendre immédiatement. La pluie a commencé à tomber à l’heure exacte où le sphinx a rendu l’âme. C’était un message de la nature qui était déjà entrain de pleurer ce grand esprit.

Pour les uns, il ne s’agissait que d’une énième rumeur sur la mort de Ya Tshitshi. Mais cette rumeur devenait de plus en plus persistante. Des téléphones ne cessaient de sonner dans tous les sens pour vérifier cette terrible nouvelle. Et la toile a explosé.

Vers 18h00, certaines sources confirmaient déjà la triste nouvelle, alors que d’autres démentaient encore. La confusion était totale. C’est finalement vers 19h00 que des sources fiables ont confirmé le départ définitif de ce baobab. Curieusement, alors que tous les médias internationaux balançaient déjà cette scoop, la télévision nationale congolaise n’y faisait nullement allusion, elle qui se dit « au milieu du village ».

Sous la pluie, des gens ont commencé à pleurer. Pour eux, l’espoir est perdu. Ils estiment que le « vieux » est parti au moment crucial où le peuple avait encore grandement besoin de lui. Le choc était dur, une pilule amère à avaler. Du coup, toute la ville de Kinshasa était consternée.

Officiellement, il a été annoncé que Tshisekedi est décédé suite à une embolie pulmonaire. Pour de nombreux kinois, le « vieux » serait victime d’un empoisonnement. Mais ils sont incapables d’approuver cette thèse que seuls les médecins pouvaient démontrer. Et des commentaires dans ce sens ont gagné la ville.

La République démocratique du Congo est en deuil. Le pays vient de perdre un grand esprit. Une grande perte pour la nation. Mais la lutte continue et son combat se poursuit jusqu’à la victoire. Car, un héros, on ne le pleure pas. On continue son combat.

Le père de la démocratie a sans nul doute terminé sa mission spéciale lui confiée sur terre. Il a su lutter avec force pour que l’on comprenne que la dictature n’a pas sa place dans la société congolaise. Il mérite donc tous les honneurs possibles.

Le baobab s’écroule. Le père de la démocratie s’en va. Il a tracé le chemin pour le peuple congolais à qui il avait demandé le 31 juillet dernier, sur le boulevard Triomphal, de se prendre en charge. D’ailleurs, le seul héritage qu’il lègue aux Congolais, c’est « le peuple d’abord ». Il a combattu jusqu’à la mort, il ne reste qu’à la population de remplir sa part du contrat.

Franck Diongo, Eugène Diomi Ndongala… sont aujourd’hui orphelins. En prison pour leurs prises de position politique, ils sont restés fidèles à leur Maître jusqu’au dernier moment. Tshisekedi s’en va, mais d’autres Tshisekedi sont là pour plaider la cause du peuple congolais. Car un mythe comme celui de Tshisekedi ne meurt jamais.

Le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement doit faire preuve de beaucoup de sagesse pour rester uni autour d’un idéal commun. Car l’objectif est l’alternance au sommet de l’Etat au dernier trimestre de cette année en cours.

Ce n’est que de cette façon que cette méga plateforme de l’Opposition rendra véritablement un vibrant hommage à celui-là même qu’il avait désigné comme président du Conseil des sages, et plébiscité président du Conseil national de suivi de l’accord, fonction qu’il n’existera pas, alors que les bureaux étaient déjà prêts.

Hier jeudi 2 février 2017, Félix Tshisekedi a pris son avion pour Bruxelles où se trouve le corps de Tshisekedi, son père. D’ici quelques jours, les Congolais seront informés du programme officiel des obsèques, ainsi que de la date exacte du rapatriement de la dépouille à Kinshasa.

En attendant, même si les drapeaux ne sont pas en berne sur toute l’étendue de la République, les Kinois ont planté des rameaux devant leurs avenues en signe de deuil. De même, la plupart des chauffeurs qui ont arboré les mêmes rameaux devant leurs véhicules.

Par LM

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