Médias : les espoirs des radios communautaires sur la nouvelle loi sur la presse
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La Fédération des radios de proximité du Congo(FRPC) a organisé, avec l’appui d’Internews, une journée de réflexion à Kinshasa sur le statut des radios communautaires face à la proposition de loi sur la presse en examen à l’Assemblée nationale. C’était l’occasion pour les délégués des radios communautaires venus de tous les coins du pays d’exiger aussi d’avoir droit au chapitre à travers cette proposition de loi sur la presse.
Les radios communautaires affirment jouer un rôle important par le fait qu’elles favorisent un large dialogue et la démocratisation, font la promotion du développement et du progrès social, la diversité des voix et d’opinions à l’antenne, reflètent et promeuvent l’identité et la culture locales, offrent une diversité de programmes et de contenus, encouragent et accroient le rôle de la société civile…
Selon Modeste Shabani Bin Sueni, Coordonnateur de l’Union des radios communautaires et associatives du Maniema (URCAM), les radios communautaires se caractérisent par la participation de la communauté à la gestion de la station, aux décisions sur la programmation, le contenu et la production des programmes.
La différence réside dans le fait que ces médias donnent une voix à la communauté qu’elle dessert à travers des programmes dans les langues locales, dans le respect de la culture, des traditions et des intérêts communautaires.
Modeste Shabani Bin Sueni fait savoir aussi que les radios communautaires facilitent le dialogue au sein de la communauté, tandis que sur le plan national elles favorisent la diversité, la créativité et la participation des populations aux processus de démocratisation.
Une lutte de longue haleine
Pour rappel, en mars 2015, le député national, Kizito Mushizi, a déposé à l’Assemblée nationale, pour examen et adoption, une proposition de loi relative à l’exercice de la liberté de la presse en République démocratique du Congo.
Le texte déposé au parlement est le résultat d’une série de discussions et travaux techniques que des experts du domaine des médias et des droits de l’homme ont tenus depuis 2014, avec notamment avec l’appui technique et financier de l’Organisation américaine INTERNEWS.
Il vise à corriger les lacunes de l’actuelle loi qui fixe les modalités d’exercice de la liberté de la presse en République démocratique du Congo qui non seulement se trouve dépassée par le contexte, et qui est aussi incomplète, notamment pour ce qui est des médias associatifs et communautaires ainsi que la presse en ligne.
pour rappel, l’actuelle loi qui fixe les modalités d’exercice de la liberté de la presse en République démocratique du Congo ne contient aucune disposition sur les médias associatifs et communautaires.
Pour pouvoir déposer et accompagner l’adoption de ce texte au parlement, le choix de Mushizi a tout d’abord été justifié par le fait qu’il est Député national. Il été justifié ensuite par sa grande connaissance du domaine des médias et son engagement en faveur de la défense des droits humains en République démocratique du Congo.
Il sied de souligner que l’article 113 de cette proposition de loi pose le principe de base selon lequel » les médias associatifs, communautaires et confessionnels ne poursuivent aucun but lucratif et ont une essence culturelle, sociale, éducative, apolitique et citoyenne.
Aux termes de l’article 116 de ce texte, les médias associatifs et communautaires bénéficient des privilèges particuliers.
Par Godé Kalonji