Pour Corneille Nangaa, «Comment briser le plafond de verre pour les femmes candidates aux élections en RD Congo» est un signe évident que la lutte pour la promotion du genre et la représentation des femmes dans les Assemblées législatives n’est plus uniquement un combat des femmes!

«Comment briser le plafond de verre pour les femmes candidates aux élections en RD Congo» est le titre de l’ouvrage de plus de 10 chapitres écrit par Dieudonné Mirimo, et qui vient d’être porté sur les fonds baptismaux par la représentante du Fond des Nations Unies pour la Population (FNUAP) en RD Congo, KEITA.

L’auteur de cet ouvrage scientifique est un ancien rapporteur de la défunte Commission Electorale Indépendante (CEI), sous la présidence de feu abbé Apollinaire Muholongu Malumalu (2003-2011).

Ce qui a permis de mettre autour d’une même table   plusieurs associations féminines militant pour l’engagement de la femme congolaise à des postes de prise de décisions, des professeurs des universités, des députés nationaux et sénateurs ainsi que plusieurs experts électoraux parmi lesquels le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Corneille Nangaa Yobeluo.

Ainsi, le président de la centrale électorale congolaise qui a remercié l’auteur de l’ouvrage, a relevé que la publication est tombée à point nommé surtout pendant cette période de la révision du fichier électoral. Pour lui, cet ouvrage est un signe évident que le combat pour la promotion du genre et la représentation des femmes dans les Assemblées législatives n’est plus uniquement un combat de femmes. La parution de l’ouvrage signifie que les femmes luttent pour que soient traduites en actes les dispositions de l’article 14 de la Constitution de la RDC qui consacrent la parité hommes-femmes.

«Briser le plafond de verre» est pour Corneille Nangaa un appel à la mobilisation pour faire disparaitre les freins, les sournois quasi indicibles mais insurmontables stipulés par le préfacier du livre, Madame, autrement dit, l’ensemble des obstacles rencontrés par les femmes pour accéder à des postes élevés dans la hiérarchie professionnelle.

Statistique à l’appui, le numéro un de la Ceni a stigmatisé les progrès lents et décevants notamment de l’absence de mesures contraignantes pour exiger la parité des listes aux partis politiques. Il a reconnu cependant qu’il y a encore du chemin à parcourir pour que la voix des femmes soit entendue et leurs intérêts représentés à juste proportion dans la sphère politique.

Pour lui, l’auteur rappelle à cet effet qu’aux élections de 2006, 1.320 femmes étaient candidates à la députation nationale dont seulement 42 ont été élues, soit 8,4% ; 1.531 femmes étaient candidates à la députation provinciale dont seulement 43 ont été élues, soit 6,8%. Cependant ? 52,2% des électeurs enrôlés en 2006 étaient des femmes et la participation féminine aux élections évaluées à 72,2% sur un taux général de participation de 70,3%.

Un véritable paradoxe qui se confirme actuellement avec l’opération de la révision du fichier électoral. Corneille Nangaa promet que son institution ne dort pas sur ses lauriers. Elle continue d’explorer, avec ses partenaires impliqués dans la promotion du «gender», les voies et moyens pouvant permettre une plus grande représentativité des femmes dans toutes les phases du cycle électoral, dont l’étape d’identification et d’enrôlement des électeurs revêt une importance particulière.

Saisissant cette opportunité et surtout avec la présence de plusieurs structures des femmes présentes lors de ce vernissage sur une publication qui touche le domaine électoral, Corneille Nangaa les a alertées sur le faible taux d’enrôlement des femmes par rapport aux hommes, constaté dans la province pilote du Nord-Ubangi et dans les aires opérationnelles 1 et 2 où l’enrôlement est en cours.

Une manière pour lui de les inciter à la sensibilisation surtout de la femme congolaise à cette opération, gage d’obtention de sa nouvelle carte d’électeur. Toutefois, la Ceni examine à cet égard la possibilité d’adopter des mesures incitatives, y compris celles relevant de la discrimination positive.

Bien avant le président de la Ceni, le directeur de la Division électorale de la MONUSCO, Simon Pierre Nanitelamio ainsi que Le professeur Esambo, membre de la Cour constitutionnelle, ont encouragé l’auteur pour cette initiative tendant à la promotion de la participation des femmes à l’engagement politique. Car, pour eux, cela est une garantie pour une démocratie inclusive.

L’auteur du livre a remercié, en quelques phrases, tous ceux qui ont concouru à sa matérialisation et rehaussé de leur présence la cérémonie avant d’annoncer que cette publication est le fruit d’une longue et patiente observation de l’implication de la femme dans la vie politique congolaise. Il introduit un profond débat, va-t-il conclure. Une publication dédiée à feu abbé Apollinaire Malumalu.

Par Lucien Kazadi T.