Une nouvelle habitude prend de plus en plus forme, depuis quelques temps, dans la musique congolaise. Jour après jour, constate-t-on, plusieurs chanteurs préfèrent insérer des chiffres dans des titres de leurs albums. Est-ce pour accrocher le public ?

Les titres contenant des chiffres sont-ils faciles à retenir ? Y-a-t-il des raisons occultes ou mystiques à cela ? Autant de questions que se posent des mélomanes et amoureux de la musique congolaise.

13e Apôtre

13e Apôtre, c’est l’intitulé du dernier album du Quadra Koraman Koffi Olomidé, sorti le 13 octobre 2015. Un titre qui a suscité beaucoup de polémiques surtout chez les chrétiens. Car, Jésus Christ n’avait que 12 apôtres. « Se présenter comme le 13e apôtre de Jésus, c’est torpiller la bible », note un jeune évangéliste, la vingtaine révolue.

Quant à une choriste, « des titres pareils démontrent qu’il s’agit de la fin du monde qui approche, car le diable ne se cache plus pour détourner les âmes des enfants de Dieu ».
13e Apôtre a captivé l’attention de la planète entière, surtout grâce à son générique intitulé « Selfie », avec la danse « Ekoti te ».

Chiffre 9

« Chiffre 9 » c’est le maxi single d’un jeune artiste musicien qui monte en puissance, Robinho Mundibu, transfuge de Wenge Musica Maison Mère du Phénomène Werrason.

En vente depuis le mois de juillet dernier, cette oeuvre occupe aujourd’hui le top des hits parades à Kinshasa. Grâce à une très bonne promotion à la télévision, les Kinois ont aussitôt adopté ce tube qui met en exergue des danses telles que « Tia nanu boye », « Mapeka Épaulettes » ou encore « Sukola Mata Coin », exhibées aussi bien au stade des Martyrs qu’à Tata Raphaël, en dehors des boites de nuit, terrasses et autres lieux de jouissance.

46664

Le Karmapa fait peur avec son prochain album qui, sauf imprévu, sera lancé sur le marché au premier semestre de cette année. Son titre c’est 46664. Aucune explication n’a, jusque-là, été donnée par son auteur pour expliquer son sens. Le Karmapa demande à ses fans de patienter jusqu’à la sortie de ce tube pour comprendre le sens de son intitulé.

7 Jours de la semaine

A première vue, ce titre du prochain album de Ngiama Makanda dit Werrason ne demande pas d’explication, tellement qu’il est clair.

Selon un des porte-paroles d’Igwe Le Roi de la Forêt, il y a des chansons qui s’intituleront « Lundi »,  » Mardi », « Mercredi »,  » Jeudi »…

Mais bien des Congolais superstitieux voient derrière ce titre des formules magiques. 7 Jours de la semaine sera disponible sur le marché dans deux ou trois mois, selon Limousine, un des musiciens du groupe Wenge Musica Maison Mère.

19 minutes

Il s’agit d’un vieux tube de Jossart Nyoka Longo et son Zaïko Langa Langa Nkolo Mboka, sorti il y a de cela près de dix ans, alors que le groupe s’apprêtait à regagner la capitale Kinshasa après les élections de 2006. Pour rafraîchir la mémoire de ses fans, Y’a Jossart a fait une compilation de tous ses cris à succès, dans une animation susceptible de les retenir 19 minutes durant sur le podium. Le patron de Zaïko a réussi son coup car cette œuvre est demandée jusqu’à présent dans toutes les fêtes.

112

112 est un cri créé par Bercy Muana, un des grands animateurs de ce pays, alors qu’il faisait partie du groupe cher au Roi de la Forêt. « 112 eh, nani ako bwaka na Bercy ya Muana  » pour défier quiconque pouvait lui faire face à cette époque où son plus grand rival était son propre collègue de travail, l’animateur Lobeso dit Honorable.

6600 phases de danse

Plusieurs Congolaise se souviennent encore de Radja Kula, créateur de beaucoup de danses qui ont emballé les jeunes vers les années 80. Patron du groupe Station Japan, l’homme prétendait détenir 6600 phases de danses qu’il exécutait une à une lors de ses spectacles. Aujourd’hui à la retraite, Radja Kula ne fait plus parler de lui, mais a un enfant qui a suivi ses traces. Ce dernier, leader de son propre orchestre, évolue au Kenya.

Par LM