Tenue des élections et relance de l’économie : La solution proposée pour la mobilisation des recettes
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En plus de l’assainissement, Jonas Tshiombela conseille la diversification de l’économie et l’activation des relations avec la communauté internationale
Une période de transition est en train d’être dessinée en République Démocratique du Congo voulue par l’ensemble de la classe politique et la société civile congolaises conformément à l’«Accord politique du 31 décembre 2016» issue des «négociations politiques directes» facilitées par les Evêques de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo).
Une transition d’une année, soit de janvier à décembre 2017, qui est en train déjà d’être entamée en ce moment avec les travaux sur «l’Arrangement particulier» en cours au Centre Interdiocésain, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa, pour gérer cette période de 12 mois.
C’est dans ce cadre qu’un gouvernement doit être mis sur pied, et dont les priorités sont la tenue des élections et la relance de l’économie du pays qui est dans un état de précarité très avancées. Comment alors mobiliser les ressources financières pour réaliser ce pari difficile en l’espace d’une année?
Le coordonnateur de la NSCC (Nouvelle Société Civile du Congo), Jonas Tshiombela, a proposé sa «recette magique» et a présenté le profil de la personne appelée à diriger le gouvernement pendant la période de transition.
Une chose est vraie, ce que cet acteur de la société civile craint ne pas voir l’économie congolaise être relancée pendant la période de transition. Ainsi pour éviter que les objectifs fixés par les travaux de la CENCO pour cette période de transition ne soient réalisés, Jonas Tshiombela donne, selon lui, des orientations à suivre.
Mesures d’assainissement
D’entrée de jeu, il faut prendre, en premier lieu, des mesures d’assainissement afin de cadrer la chute, à l’heure, du franc congolais qui ne cesse de baisser pavillon face aux devises étrangères, a dit le coordonnateur Tshiombela, craignant de voir l’inflation de la monnaie nationale se poursuivre.
Il faut, en outre, diversifier l’économie. Ce que les institutions de Bretton Woods, comme la Banque mondiale, ont toujours suggéré au gouvernement congolais. Surtout que l’économie congolaise a toujours été basée sur les matières premières, dont les cours sont en baisse pour le moment au niveau international.
Pour cet acteur de la société civile, l’Etat doit s’appuyer sur plusieurs secteurs importants pour relancer son économie. Cela, non pas seulement pour mobiliser les recettes qui vont permettre l’organisation des élections dans le délai fixé, mais aussi permettre la survie de la population ainsi que d’assurer la sécurité territoriale du pays. «Ce sont-là des aspects importants: les élections, le social et la défense des territoires pour le gouvernement voulu conformément à l’Accord politique de la Saint Sylvestre», a-t-il soutenu.
Jonas Tshiombela a relevé une autre proposition pour réussir les objectifs fixés pendant la période de transition, celle d’activer les relations avec la communauté internationale afin d’assister le pays dans la tenue des élections, mais aussi sur le plan économique. Cette communauté internationale qui a toujours été d’un apport important pour la RD Congo.
Le politique congolais imprévisible!
Aussi pour le coordonnateur de la NSCC, «l’homme politique» constitue lui-même le problème dans la gestion de la chose publique. Il est imprévisible. Il risque de mobiliser les fonds non pas pour la situation du pays, mais pour ses propres intérêts, pour sa propre campagne électorale. C’est ainsi qu’à la NSCC, un «Front pour la surveillance et le contrôle citoyen de transition» a été mis en place. L’objectif est donc de surveiller les acteurs politiques congolais pendant la transition de manière que les fonds affectés aux élections et au social de la population le soient bien réellement.
Timing imparti pour mobiliser les fonds
Il se pose, par ailleurs, un autre problème de timing fixé pour la mobilisation des recettes afin de procéder, à la fois, à l’organisation des élections et à la relance de l’économie. Jonas Tshiombela a parlé plus de la «volonté politique» qui permettra d’obtenir les bons résultats.
A cela, il faut associer la communauté internationale qui va contribuer dans l’encadrement des ressources financières qui doivent être gérées de manière optimale, dans le respect des règles de bonnes pratiques pour arriver aux objectifs assignés dans l’accord de la CENCO. Il regrette cependant que le timing fixé soit déjà entamé sans mettre en place les institutions qui doivent assurer la transition.
Le numéro de la NSCC déplore l’«incise» dans l’Accord relative à une éventuelle prolongation en cas où le délai imparti n’est pas tenu. Il dénonce les différentes tergiversations jusqu’à ces jours du fait de leur répercussion sur le timing imparti. «C’est qui est dangereux», a sonné la sonnette d’alarme cet acteur de la société civile.
Profil d’animateur de la transition
Jonas Tshiombela a présenté le profil de l’animateur de la transition, soit le Premier ministre appelé à diriger le gouvernement pendant la transition, même les membres de cet exécutif national. Le prochain animateur du gouvernement de la transition, selon le coordonnateur de la NSCC, « doit être un homme réellement libre, neutre, avoir un esprit d’ouverture, être indépendant, intelligent et politique pour gérer une transition qui va être politique!».
Il faut que cette personne soit acceptée dans les deux camps politiques de la Majorité et de l’Opposition. C’est qui est pareil pour son équipe. Bien qu’il ait fixé le profil pour l’animateur du gouvernement de la transition, le coordonnateur de la NSCC, Jonas Tshiombela, donne moins de chance à la relance économique congolaise pendant la période de transition.
Par Lucien Kazadi T.