Les problèmes majeurs affectant adolescents et jeunes de la RDC
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Les adolescents et les jeunes (10 à 24 ans) constituent la tranche la plus importante de la population congolaise. Selon l’Organisation Mondiale de Santé (OMS), les » adolescents » sont des personnes qui appartiennent au groupe d’âge de 10 à 19 ans, alors les » jeunes gens » sont ceux appartiennent au groupe d’âge de 15 à 24 ans. Les deux groupes qui se recoupent forment le groupe de » jeunes » appartenant à la tranche d’âge de 10 à 24 ans.
Abordé récemment par » La Tempête des Tropiques « , le directeur du Programme National de Santé de l’Adolescent (PNSA), un programme spécialisé du ministère congolais de la Santé publique, M. Fidèle Mbadu Muanda, a présenté les problèmes majeurs qui affectent les adolescents et les jeunes en RDC.
Il a cité notamment le taux élevé de fécondité chez les adolescentes, la mortalité maternelle élevée des adolescentes et jeunes, les grossesses non désirées et à risque des adolescentes, la prévalence élevée des mariages des enfants (filles âgées de moins de 18 ans), la prévalence élevée des violences sexuelles subies par les adolescentes et la faible connaissance de leur état sérologique par les jeunes.
L’ampleur des maux qui touchent les adolescents et les jeunes
Selon les résultats de l’enquête démographique et de santé (EDS) menée en RDC en 2013-2014, le taux de fécondité chez les adolescentes est 138 pour 1000 alors que le taux moyen dans les pays émergents est de 60 pour 1000 et dans les Pays développés ce taux est de 8 pour 1000.
La même enquête indique que le taux de mortalité maternelle en RDC est 846 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes et que les adolescentes y contribuent pour plus ou moins 20%. Une étude menée par Pathtfinder en 2014 indique que 30% d’adolescentes en RDC ont déjà eu une grossesse.
La majorité de ces grossesses ne sont pas désirées. L’enquête démographique et de santé (EDS 2013-2014) renseigne aussi que 18% d’adolescentes sont mariées entre 15 et 19 ans et 54,2% le sont entre 20 et 24 ans. La même source renseigne que 10% d’adolescentes ont subi un acte de violences sexuelle au cours de 12 derniers mois précédant l’enquête. Seulement 14,1% de filles et 6,8% de garçons de 15 à 24 ans ont effectué un test de VIH et ont reçu le résultat, indique encore EDS 2013-2014.
Selon le Programme National de Santé de l’Adolescent (PNSA), les principaux facteurs qui favorisent ces problèmes qui ont une incidence négative sur la santé des adolescents et jeunes sont les suivants : faible niveau de connaissance en matière de santé sexuelle et de la reproduction, y compris les infections sexuellement transmissibles (IST) et le VIH ; insuffisance d’encadrement des adolescents et jeunes en matière de sexualité (d’où la survenue des grossesses non désirées, des IST et du VIH) ; faible niveau d’utilisation des méthodes de planification familiale ; comportements à risque des adolescents et jeunes (consommation des substances psycho actives, rapports sexuels non protégés avec de multiples partenaires, …).
Que faire pour limiter les dégâts ?
Pour sauver des millions d’adolescents et de jeunes de la RDC, le PNSA qui bénéficie de l’appui de certains partenaires dont le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) préconise notamment de leur fournir des informations dont ils ont besoin et une éducation à la vie familiale.
Il faudra aussi faciliter l’accès des adolescents et des jeunes aux services cliniques et de conseils et dépistages volontaires du VIH et des IST. Ils ont également besoin d’un environnement propice à leur épanouissement et des opportunités à participer à leur développement. Les secteurs de la vie nationale appelés à intervenir en faveur des adolescents et des jeunes sont ceux de la santé, de l’éducation, des médias, des Affaires sociales, du Genre,… .
Par Norbert TAMBWE