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Mme Mado Safi Djoko : « Aucune de mes chansons n’est composée en dehors de la Bible»

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Mme Mado Safi Djoko : « Aucune de mes chansons n’est composée en dehors de la Bible»

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Artiste-musicienne chrétienne, Mme Mado Safi Djoko a, dès le bas âge, commencé à interpréter des chansons religieuses dans son Eglise. Lorsqu’elle s’est tenue pour la première fois devant son Assemblée, elle n’avait que 12 ans. Depuis, elle a pris goût.

Aujourd’hui, elle est devenue artiste-musicienne professionnelle au service de son Seigneur. Fondatrice de l’orchestre dénommé « Dieu fait grâce », Mme Mado Safi Djoko a déjà réalisé un album intitulé « Libungutulu » (Zéro) et se trouve présentement au studio d’enregistrement pour un deuxième tube.

Graduée en Comptabilité à l’Institut Supérieur de Commerce (ISC), la musicienne travaille également dans une institution de la capitale. Malgré ses multiples occupations, cette chanteuse sait partager son emploi du temps pour une meilleure harmonie.

La Tempête des Tropiques : Pourquoi et Comment avez-vous commencé à chanter pour le Seigneur ?

Mado Safi Djoko : Je chante pour le Seigneur en vue de lui témoigner ma reconnaissance pour le souffle de vie dont je bénéficie gratuitement. Je n’ai rien à lui donner, sinon lui donner ma vie et le servir.

Concernant la façon dont j’ai commencé à chanter pour Dieu, je dirais que tout est parti dans mon Eglise. Je me souviens qu’un dimanche, quand je suis allée m’inscrire pour la toute première fois afin de chanter un cantique individuel, le modérateur du jour m’avait soumis à une série d’interrogatoires du genre : « as-tu déjà chanté devant une assemblée ?

Est-ce que tu as déjà tenu un micro ? Tu sauras chanter devant les gens ? ». Toutes ces questions m’ont été posées parce que j’étais encore très petite, et me tenir en face de grandes personnes pouvait me faire peur.

Finalement, j’ai été acceptée malgré mon jeune âge. Et lorsque j’ai interprété la chanson de Fr Blaise Sakila, c’est comme si j’avais chanté depuis longtemps, sans aucune gêne. Je vous assure que tout le monde a été content de ma prestation.

A partir de ce jour-là, chaque dimanche je devais interpréter une chanson parce que mon nom figurait toujours sur la liste. Cela a fait que je sois approchée par d’autres personnes pour que je chante avec eux. Mais mes parents m’avaient refusé cette collaboration.

Leur refus m’avait fait très mal et j’ai pleuré abondamment derrière notre maison. N’étant pas contente de l’attitude de mes parents, j’avais pris la décision de ne plus chanter pour le Seigneur et je me suis résolue donc de me lancer dans la musique mondaine.

Cependant mes paroles n’avaient pas plu au Seigneur parce que la nuit, Dieu m’a visité à travers un rêve. J’ai vu un homme habillé en blanc et me donnant un verset de la Bible. Il s’agit de Luc 4 : 18-20. Bien avant, ce verset ne m’a jamais été prêché à l’Eglise. En le lisant, vous comprendrez ce que Dieu a mis en moi.

Après cette vision, je suis revenue à ma décision. Le dimanche, pendant que j’interprétais une chanson de Lifoko du ciel, les yeux fermés, toute l’église criait. En ouvrant les yeux, le modérateur était par terre et les gens pleuraient. Personnellement, je n’en revenais pas, une terreur s’est emparée de moi.

J’avais l’impression qu’on m’avait jeté de l’eau et j’ai vite refermé les yeux, en larmes, incapable de voir un tel spectacle. C’est ce jour-là que la femme de mon pasteur m’a rassurée de son soutien. A la fin du culte, j’ai été entourée par des mamans et papas qui cherchaient à comprendre pourquoi est-ce que, moi une petite fille, arrivait à faire couler leurs larmes pendant ma prestation.

Je leur ai répondu que ce n’était pas moi, mais c’est plutôt Dieu lui-même qui a tout réalisé comme miracle. Toutefois, de mon côté, je savais que le verset que Dieu m’avait donné (Luc 4 :18-20) avait déjà des effets en moi, et les conséquences se faisaient sentir dans la vie des fidèles à l’église.

TDT : Pourquoi avoir intitulé votre premier album « Libungutulu » ?

MSD : Je me suis référée à la victoire de Jésus-Christ sur le diable à la croix de Golgotha. Selon la Bible, Jésus étant mort, il a arraché entre les mains de Satan la clé de notre bénédiction. En plus, tout le pouvoir qui lui a été donné, Christ nous l’a aussi donné pour vaincre l’ennemi. Donc, à cause de cette victoire, Satan a obtenu la mention « zéro » qui veut dire en lingala « Libungutulu », et il n’a aucun pouvoir sur nous.

TDT : Comment est-ce qu’il s’est comporté sur le marché ?

MSD : Il a été bien accueilli et apprécié sur le marché. Cet album est sorti en 2010 sur cassette et Cd. En 2015 nous avons lancé le Dvd sur le marché. Seulement, il s’est posé un problème de distribution parce que je n’avais pas un distributeur capable d’amener les supports partout où le besoin se faisait sentir. Voilà ce qui me freine encore.

Beaucoup de personnes le réclament aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, mais je suis limitée à mon niveau. Malgré que je reçois plusieurs demandes, l’évacuation des produits pose toujours problème jusqu’alors.

TDT : Vous êtes en studio, pouvez-vous nous parler de votre deuxième album ?

MSF : Effectivement, je suis en plein studio pour la réalisation de mon deuxième album dont je tais encore le nom. C’est un disque de 10 titres avec une chanson sur le mariage, contrairement au premier qui n’en avait que 6 seulement. A vrai dire, j’étais obligée de garder certaines chansons du premier album dans le tiroir, faute de moyens financiers.

TDT : D’où vient votre source d’inspiration ?

MSD : Je trouve mon inspiration dans la Bible. C’est pourquoi j’ai l’habitude de beaucoup lire les Saintes Ecritures. Aucune de mes chansons n’est composée en dehors de la Bible. Et puis, je peux aussi observer ce qui se passe dans le monde en me référant à l’évangile pour me conformer aux écrits.

C’est difficile à expliquer mais par moment, j’attends des personnes chanter dans mes oreilles, et je retiens la mélodie ainsi que le rythme pour enfin les jouer avec mes musiciens. Si vous écoutez mes chansons, vous comprendrez que je ne les copie pas quelque part, mais plutôt mon propre cachet.

TDT : Votre orchestre est constitué de combien de musiciens ?

MSD : Actuellement, ils sont au nombre de 14. Mon orchestre s’intitule « Dieu fait grâce » et notre siège est situé dans la commune de Matete au quartier Tomba, précisément à l’Eglise de réveil « Jésus est venu libérer » (JEVEL). C’est là que nous faisons nos séances de répétition tous les après-midis de samedi.

TDT : Quelles sont les difficultés rencontrées ?

MSD : La première difficulté, je l’ai déjà évoquée ci-haut. Le fait que je n’ai pas de distributeur pour l’instant, constitue un sérieux obstacle pour moi. En outre, je suis également butée au problème de promotion pour la visibilité de mon album dans nos différentes chaînes de télévision et radio.

Je vous informe qu’au début, j’étais seule, sans producteur. Je ne savais même pas par où faut-il commencer. Malgré cela, j’avais la conviction que le Dieu qui donne une mission donne aussi la provision. Grâce à Dieu, je me suis rencontrée dans mon lieu de travail, avec mon actuel producteur.

Il a pris la décision de me produire, sans hésitation, après avoir écouté ma maquette. Je n’ai pas cherché un producteur parce que Dieu a pourvu à sa manière. Pour dire, derrière moi, j’ai Jésus qui continue toujours à m’ouvrir les portes et baliser mon chemin. Ce n’est pas par ma force. Dieu fait grâce à qui il veut, comme il veut et quand il le veut.

TDT : Jusque-là quel meilleur souvenir gardez-vous ?

MSD : Premièrement, je dirais que beaucoup de personnes ont cru au Seigneur Jésus au travers de moi. C’est le meilleur souvenir parce que la Bible dit qu’il y a une grande fête dans les cieux lorsqu’une seule personne se convertit. Je peux gagner beaucoup de choses dans ce monde mais si je ne gagne pas d’âmes pour le Seigneur, cela ne sert à rien. Deuxièmement, au travers de mon album, Dieu m’a bénie par le mariage.

TDT : Vous êtes chantre, employée et mariée, comment conciliez-vous vos tâches ?

MSD : Je sais tout simplement bien utiliser mon temps. En tant qu’artiste-musicienne, mes musiciens et moi répétons seulement le samedi après-midi. Donc, je m’organise l’avant-midi pour faire mes travaux ménagers. Alors que quand je quitte mon travail, je passe au marché pour faire mes achats et préparer pour ma famille. En tout cas, je fais de mon mieux pour remplir convenablement mes tâches afin d’éviter qu’il y ait des réclamations de part et d’autre.

TDT : Vous avez un orchestre, est-ce que vos musiciens peuvent composer aussi ou l’exclusivité vous revient toute seule ?

MSD : Ce n’est pas mal. Si un de mes musiciens veut composer une chanson, je ne peux pas le lui refuser. Pour preuve, je leur laisse de l’espace dans mes albums parce que je ne chante pas toute seule. D’ailleurs, pour mon deuxième album, un musicien aura à chanter une chanson du début à la fin.

TDT : Vos projets d’avenir ?

MSD : Ma mission est d’aller partout dans le monde pour prêcher la bonne nouvelle. Dieu m’a montré le globe terrestre, il faut que je puisse sillonner le monde entier pour annoncer la bonne nouvelle. Jusque-là, je n’ai pas encore parcouru l’univers. J’ai un ministère international, raison pour laquelle je suis obligée d’aller partout où le Seigneur m’amènera, mêmes aux villages tout simplement pour sauver les âmes.

Propos recueillis par Tantia Sakata

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