L’élu de Lukunga et président national du parti d’opposition MLP croupit au local 4
du pavillon I de l’ex-CPRK, alors que son état de santé reste très critique, selon ses avocats

Comme ses avocats le craignaient déjà, la Cour suprême de justice (CSJ) a condamné le député national Franck Diongo Shamba  à 5 ans de prison ferme, le mercredi 28 décembre 2016. Un verdict qui risque d’avoir des incidences sur la poursuite des négociations directes entre le pouvoir et l’opposition qui se tiennent au Centre interdiocésain, à Kinshasa, sous les auspices de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).

En attendant que l’on soit fixé sur ce qu’il en sera de la clôture de ces travaux prévue pour ce vendredi 29 décembre, le député de l’opposition Franck Diongo est coffré à la Prison centrale de Makala, pavillon I local 4 depuis le jeudi 28 décembre.

En effet, après la sentence prononcée par la Cour malgré deux exceptions en inconstitutionnalité soulevées par ses avocats, Franck Diongo a aussitôt pris place à bord d’une ambulance, le même mercredi, pour le ramener à la clinique Ngaliema pour des soins, avant d’être acheminé le lendemain à l’ex Cprk. Joint hier jeudi dans les après-midi, un de ses avocats l’a confirmé.  » nous venons d’arriver à la Prison centrale de Makala « , a déclaré l’avocat, alors que l’état de santé de Franck Diongo inquiète.

Cohabitation
          crispation-décrispation

Au moment où la classe politique se réunit au centre interdiocésain pour, notamment, la décrispation du climat politique en République démocratique du Congo, en vue de mieux gérer la période du dépassement du mandat de Joseph Kabila jusqu’à l’organisation des élections, on constate malheureu-sement que tout est mis en œuvre pour torpiller la voie du dialogue.

Chaque jour,  on assiste à Kinshasa à des arrestations, mieux, des enlèvements des jeunes parmi lesquels des membres de mouvements citoyens Lucha et Filimbi, des opposants au régime ainsi que des activistes des droits de l’homme qui prônent le respect des textes.

Pas plus tard que mardi 27 décembre, le patriarche Gabriel Kyungu a perdu son immunité pour être jugé et condamné. La justice reproche à l’ancien président de l’Assemblée provinciale de l’ex-province du Katanga d’avoir tenu des propos offensants à l’endroit du président de la République. Le jour suivant, Franck Diongo est condamné à cinq ans de prison ferme.

Pendant ce temps, les sept prisonniers  » emblématiques  » dont le Rassemblement de l’Opposition réclamait la libération n’ont toujours pas quitté leurs cellules, tel que l’exigent les délégués de l’Opposition aux négociations directes.

Présent mercredi à la Cour suprême de justice pour soutenir Franck Diongo, Félix Tshisekedi a déclaré que  » les cas Diongo et Kyungu risquent de compromette la suite des pourparlers du centre interdiocésain « . L’opinion attend aussi de connaître la réaction des élus de la ville de Kinshasa sur le verdict qui condamne leur collègue dont on n’a pas levé l’immunité parlementaire !

Pour rappel, le député national Diongo Shamba a été arrêté le 19 décembre 2016. La plainte déposée contre lui à la Cour suprême l’accuse d’avoir séquestré et tabassé trois éléments de la Garde Républicaine à son domicile. Torturé le jour de son arrestation,  Diongo a été conduit presqu’inconscient et ensanglanté à la clinique Ngaliema avant de comparaitre, en flagrance, devant la Cour suprême de justice.

C’est à l’audience du 28 décembre, après celle du 23 décembre, que la Cour l’a condamné à cinq ans de prison ferme et conduit à la prison de Makala, alors que son état de santé reste critique.

Par Stone