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Human Rights Watch avance le chiffre de 34 personnes tuées à travers le pays

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Human Rights Watch avance le chiffre de 34 personnes tuées à travers le pays

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Human Rights Watch (HRW) a confirmé que les forces de sécurité congolaises ont tué au moins 34 personnes lors des manifestations de mardi 20 décembre dernier, dont 19 à Kinshasa, 5 à Lubumbashi, 6 à Boma et 4 à Matadi.  «Nous avons reçu un certain nombre d’informations supplémentaires que nous continuons de vérifier » a écrit Ida Sawyer, Directrice pour l’Afrique centrale sur son compte Twitter.

Une famille de Kinshasa  a confirmé à HRW la mort d’un certain  Jacob, un chauffeur habitant la commune de Masina, qui est sorti de chez lui vers une heure du matin pour prendre un appel téléphonique, une heure après le terme des deux mandats constitutionnels du président Joseph Kabila, alors que beaucoup se trouvaient déjà descendus dans les rues pour clamer que le règne de Kabila était révolu, à l’aide de sifflets et en tambourinant sur des pots et des casseroles.

Rapidement, des militaires sont apparus, accusant Jacob de « parler aux rebelles qui planifiaient une attaque contre Kinshasa », avant de l’arrêter. Plus tard, la famille de Jacob s’est rendue à la base militaire se trouvant près de son domicile pour tenter de négocier sa remise en liberté.

Mais les militaires leur ont conseillé de rentrer chez eux et de « pleurer sa mort ».  Peu de temps après, les voisins ont trouvé le corps de Jacob dans un trou au bord de la route, à environ 200 mètres de son domicile.

Balles perdues

Le bureau des Nations Unies aux droits de l’homme a également signalé qu’au moins 19 personnes ont été tuées mardi à Kinshasa, alors que le porte-parole de la police  soutenait que le nombre de morts s’élève à 9 personnes à Kinshasa, fauchées selon lui par des balles perdues.

Dans l’ensemble du pays, a-t-il déclaré, 22 personnes avaient été tuées lors de manifestations entre le 18 et le 21 décembre, dont 3 à Matadi, 2 à Boma et 8 à Lubumbashi. Le porte-parole a également affirmé que plus de 270 personnes avaient été arrêtées.

A Goma, la police a arrêté 19 activistes du mouvement de jeunes pro-démocratie LUCHA, alors qu’ils tentaient de faire un sit-in pacifique devant le bureau du gouverneur. Un journaliste étranger observant la manifestation a été détenu plusieurs heures durant. Au moins cinq journalistes internationaux ont été détenus, puis remis en liberté, à Kinshasa et à Goma.

Sept activistes de LUCHA et un passant ont également été arrêtés à Mbuji-Mayi, alors qu’ils discutaient de leurs prochaines activités. Deux d’entre eux ont été présentés au bureau du procureur, les six autres libérés.

Selon HRW, au moins 14 activistes des mouvements de jeunes LUCHA, Filimbi et Réveil des Indignés ont été arrêtés lors d’un sit-in devant l’assemblée provinciale de Bukavu. Ils ont été ensuite remis en liberté.

A Oïcha, dans l’est de la RD Congo, plusieurs dizaines de personnes, pour la plupart des jeunes, ont été arrêtées le lundi 19 décembre dans la soirée après avoir appelé Kabila, usant de sifflets et de casseroles, à quitter ses fonctions.

Des activistes locaux de la société civile ont indiqué à HRW  que beaucoup d’entre eux avaient été maltraités en détention. Enfin de compte, ils ont été remis en liberté  le mardi dernier.

Etat policier

Certains habitants de la commune de Ngaba, à Kinshasa, qui tentaient de manifester ont été rapidement dispersés par la police. Dans la commune de Matete, des fouilles porte à porte par des militaires ont été signalées, de même que de nombreuses arrestations en l’absence de mandat. Des arrestations avaient également été signalées dans de nombreuses parties de Kinshasa.

Des manifestations plus petites et des coups de feu sporadiques ont été signalés à Lubumbashi. Mardi dernier, des manifestants ont saccagé ou brûlé un certain nombre de locaux gouvernementaux, notamment des établissements de santé et de l’environnement, un tribunal, des postes de police, et un bureau de l’administration locale.

Des stations-service, le « Stade Joseph Kabila » et des véhicules privés ont également été visés. Human Rights Watch a été alertée de nombreuses arrestations de jeunes dans les quartiers de Gécamines et de Katuba. La situation est plus calme à Lubumbashi, mais la peur est palpable dans cette ville, assurent les activistes locaux.

Dans plusieurs régions du pays, HRW signale des tensions récurrentes sans que leurs liens avec la crise politique nationale soient clairement établis.

Par GKM

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