Quand la politique fait peur
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Le processus de la démocratisation, mis à mal en République Démocratique du Congo pour l’alternance au pouvoir, a engendré une psychose sans nom au sein de la population congolaise, particulièrement celle de Kinshasa, la capitale. A l’approche de la date du 19 décembre dernier, sanctionnant la fin du mandat constitutionnel de l’actuel président de la République, on avait comme l’impression de s’approcher petit à petit vers l’inconnu.
Tout peut arriver, s’imagine la population Kinoise pendant cette journée, étant donné que l’évolution de la situation politique n’est pas du tout rassurante. Pour preuve, les Kinois sont restés dans leur maison, les activités commerciales n’ont pas du tout tourné, les banques ont été fermées, les employeurs n’ont pas fait le déplacement pour leur lieu de travail, les transports en communs privés inexistants, à l’exception des bus de l’Etat qui circulaient, etc.
Des Congolais désorientés
Cela montre donc à suffisance que lorsque les gouvernants posent des actes non responsables, la politique fait peur à tout un peuple craignant des conséquences fâcheuses par la suite. Et puis l’avenir de toute une nation devient incertain, au point que les Congolais ne savent plus à quel saint se vouer. Raison pour laquelle, ces derniers tournent souvent son regard vers les pays des vielles démocraties concernant la défense de ses droits.
Des pays dont l’exercice du pouvoir est devenu un jeu démocratique devraient plutôt inspirer les politiques congolais qui veulent encore s’accrocher au pouvoir même au-delà du délai constitutionnel. Une attitude qui freine, malheureusement, l’élan du processus électoral déjà lancé il y a plusieurs années.
En plus, elle ne favorise pas la paix et la stabilité tant souhaitées pour le développement économique d’un pays. Aucun investisseur ne peut risquer de placer son capital dans un pays où la politique ne le rassure pas. Aussi longtemps que la politique suscitera toujours de la crainte en Rd Congo, rien ne pourra faire avancer les choses.
L’ambiance observée à Kinshasa
L’ambiance observée dans les différents marchés de Kinshasa avant la date précitée montre à quel point l’instabilité politique peut influencer négativement la marche du pays. C’est aussi une façon d’interpeller le pouvoir public pour une gestion responsable du pays.
Le samedi 17 décembre dernier, les ménagères avaient pris d’assaut les marchés pour s’approvisionner aux produits de première nécessité. Le but a été de pouvoir tenir le coup pendant quelques jours au cas où la situation pourrait dégénérer dans le pays. Heureusement que rien de tel n’a pu arriver pouvant occasionner un chaos généralisé dans le pays.
Ce qu’il faut rappeler est que l’on a été surpris de la manière dont ces ménagères ont acheté leurs provisions. Celles-ci reflétaient, en fait, la difficulté socio-économique traversée par bon nombre de foyers. Ces femmes sortaient du marché, sachets en mains, avec l’intention de tenir pendant au moins quelques jours. Pour être clair, beaucoup de Congolais ont souffert de la faim, par manque de provisions, si la situation était devenue incontrôlable.
Par TSM