Selon le 1er ministre, ces poursuites permettront au Gouvernement de lutter contre la corruption, la contrebande  et la fraude qui entravent la mobilisation des ressources nationales, malgré une forte pression fiscale

Le 1er ministre a exprimé, jeudi 22 décembre, sa détermination à poursuivre les responsables de détournements de fonds publics, lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale consacrée à la présentation du programme et à l’investiture de son Gouvernement.

Samy Badibanga Ntita a expliqué que ces poursuites permettront au Gouvernement de lutter efficacement contre la corruption, la contrebande et la fraude qui empêchent la mobilisation des ressources nationales au service du progrès social et de la croissance inclusive, en vue de consolider l’état de droit qui est le pilier de la démocratie.

Normaliser le secteur informel

Pour en finir avec les scandales de détournements de fonds publics et l’impunité, d’une part, et assurer la transparence et l’efficacité dans la gestion des finances publiques, le 1er ministre a insisté respectivement sur la nécessité de mettre en place la coordination et le pilotage des services, et de développer une meilleure coordination entre les régies financières de l’Etat, auxquelles des objectifs à atteindre seront assignés.

Il a démontré que les détournements constituent un obstacle à la mobilisation des ressources qui est en dessous du potentiel fiscal minimal dans le contexte congolais marqué par une fiscalité complexe, illisible, imprévisible et inefficace, en dépit d’une forte pression fiscale.

 « A cette fin, mon Gouvernement travaillera à la simplification des règles fiscales, ainsi qu’à l’élargissement de l’assiette de l’assiette fiscale, par l’harmonisation et la baisse des taux de prélèvement.

Compréhensible et identifiable par toutes et tous, notre fiscalité simplifiée sera un coup porté à la corruption et aux détournements de fonds publics », a renchéri le 1er ministre, promettant de prendre des mesures incitatives, dans une démarche de concertation et de consultation, pour amener le secteur informel à rentrer dans le secteur formel, afin d’accéder aux crédits bancaires, de développer ses activités et de participer à la diversification de l’économie.

Apurer l’immense dette intérieure

De son avis, ces actions vont aboutir à l’augmentation des recettes budgétaires qui donnent à l’Etat les moyens de conduire ses politiques et de payer des salaires décents aux enseignants, au personnel médical, aux forces de sécurité, aux militaires, aux magistrats et aux autres agents de l’Etat.

Les mêmes moyens faciliteront aussi l’apurement de l’immense dette intérieure et de mobiliser l’épargne privée pour la reconstruction. Dans cette perspective, le Gouvernement encouragera l’augmentation du taux de bancarisation de la population et soutiendra le Fonds National de Microcrédit.

Sur le plan social, Samy Badibanga a promis d’organiser la redistribution des richesses aux « oubliés de la croissance », afin de « partager les fruits de la croissance », en utilisant ces richesses nationales pour renforcer le pouvoir d’achat et répondre aux besoins de la population.

Parmi ces besoins, Samy Badibanga considère l’éducation comme le meilleur investissement pour l’avenir du pays et s’est engagé à concrétiser la gratuité de l’enseignement primaire, afin de relever les taux de scolarisation et éradiquer l’analphabétisme.

Il a également promis d’assurer la gratuité des soins aux enfants de moins de 5 ans d’âge et la gratuité des accouchements sur l’ensemble du territoire national.

Dialogue permanent

Avant ces détails, le 1er ministre a rappelé les objectifs assignés à son Gouvernement, notamment consolider la cohésion nationale, organiser les élections et répondre à la crise économique et sociale.

Il a démontré que, pour relever le défi de la consolidation de la cohésion nationale, son Gouvernement va, grâce à un dialogue permanent avec et entre toutes les couches sociales et politiques, rassembler la société congolaise autour des valeurs de la nation, comme le démontre déjà la composition la composition de son équipe gouvernementale ; œuvrer pour la décrispation de la vie politique, la pacification des esprits ; et promouvoir le dépassement de soi, pour convaincre tous les Congolais à converger vers les valeurs communes, telles que l’amour de la patrie, la démocratie, la justice, la paix, le travail et la tolérance.

Le chef de l’exécutif national a précisé que l’organisation des élections se fera avec la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et rappelé le déroulement des opérations menées  par cette institution d’appui à la démocratie à cette fin, ainsi que son engagement à militer pour le retour à la paix dans tous les coins et recoins du territoire national.

Par Marcel Tshishiku