L’Ong « Na Lingi Congo » sensibilise les médias sur la fièvre jaune
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En perspective du lancement de la campagne de sensibilisation en faveur de la prévention de la fièvre jaune à Kinshasa prévue le samedi 10 décembre prochain, l’Ong « Na Lingi Congo » (J’aime le Congo) a organisé, hier mercredi 7 décembre 2016 à Gombe, un atelier à l’intention des professionnels des médias.
L’objectif consiste à pouvoir impliquer les médias dans la sensibilisation de masse contre la fièvre jaune. Ainsi, plusieurs thèmes ont été développés, au cours de cette rencontre, pour notamment informer ces professionnels des médias sur la maladie afin d’être en mesure de passer la vraie information.
Dans son intervention sur « fièvre jaune pathologie et calendrier vaccinal », l’épidémiologiste, Dr Annie Iko Abikaa, a premièrement fait savoir que la République Démocratique du Congo (RDC) est un pays à risque d’épidémie de fièvre jaune à cause de son écosystème qui favorise la présence des moustiques Aèdes, vecteurs de la fièvre jaune.
Cette fièvre hémorragique virale, dit-elle, doit être éradiquée étant donné que toutes les zones de santé de la ville de Kinshasa sont touchées, et les moustiques Aèdes peuvent se retrouver dans nos jardins. Actuellement, le bilan enregistré dans la capitale sur la fièvre jaune fait état de 1.491 cas dont 13 décès.
Faute d’un traitement curatif, Dr Annie Iko insiste sur une prise en charge précoce pour sauver la vie de la personne touchée par ladite fièvre. Elle appelle la population à la vigilance étant donné que, dans un premier temps, la personne infectée par la fièvre jaune développe les mêmes symptômes (vomissements, maux de tête, faiblesse, manque d’appétit, etc) que la personne atteint du paludisme.
Cependant, dans un stade avancé, le malade devient jaune (yeux, paume des mains…). Selon l’intervenante, ce virus qui a une durée d’incubation de 3 à 7 jours, est à craindre puisqu’elle attaque le foie, causant le saignement du nez et de la bouche, ainsi que les reins pouvant conduire jusqu’à l’insuffisance rénale. Dans le cas d’espèce, a martelé le Dr Iko, il serait difficile de récupérer le malade.
Pour lutter contre ladite fièvre, l’épidémiologiste a rappelé notamment que le pays a eu à organiser les campagnes de sensibilisation et de vaccination à travers la ville de Kinshasa. Dans la lutte anti vectorielle, elle recommande l’assainissement de l’environnement pour améliorer nos milieux et favoriser l’efficacité de la lutte contre le virus.
Il faudrait détruire toutes les zones susceptibles de favoriser le développement des moustiques vecteurs de la maladie. Tous les malades doivent dormir sous la moustiquaire afin d’éviter la propagation du virus.
Consultant au Fond des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), Henry Mutuza s’est appesanti sur le « plaidoyer auprès des responsables des médias : campagne de sensibilisation en faveur de la prévention de la fièvre jaune ». Il a informé que l’adhésion des médias à cette campagne de prévention de la fièvre jaune est d’une importance capitale puisque le problème concerne tout le monde.
« Ensemble, nous devons intensifier la communication sur le sujet pour notamment amener le changement de comportement, contribuer à la prévention et à la réduction des risques de la fièvre au sein de la communauté à Kinshasa. La population doit abandonner le comportement à risque susceptible de favoriser la contamination de la maladie et à se protéger contre la fièvre », a-t-il dit.
Et d’affirmer également, « nous sommes dans une situation d’accalmie puisque le problème n’est pas encore résolu, et nous devons éviter le retour de la flambée du virus. Nous devons donc conjuguer nos efforts ». De ce fait, il sollicite de la part des médias un large écho sur la fièvre jaune pour que ce changement de comportement soit effectif dans le chef de cette population.
Enfin, le thème « plage sur la surveillance à base communautaire » a été développé par le Coordonnateur-Rapporteur, Willy Kenda. Ce dernier a fait un plaidoyer sur le renforcement d’un partenariat entre les communautés locales et les services de santé (publics et privés) pour la réussite de toutes les initiatives en matière des activités des soins de santé primaire notamment la mise en œuvre de la surveillance à base communautaire.
Il pense que tout dépend des personnes impliquées dans la sensibilisation des communautés et de l’accompagnement des communautés locales par les zones de santé.
« Il faut stimuler la participation communautaire, promouvoir des meilleures pratiques familiales dans le cadre de la lutte contre les maladies épidémiques, renforcer les capacités des acteurs communautaires impliqués dans la lutte en matière de surveillance… », conclut-il.
Notons que le Directeur de Studio des indépendants, Patrick Vergeynst, a indiqué que « Na Lingi Congo » (J’aime le Congo) est le label de campagne multimédia de promotion et sensibilisation sur la RDC.
Il a aussi rassuré qu’au cours de cette campagne de sensibilisation, plusieurs séries d’événements seront initiées en faveur de différentes catégories sociales. Bien avant cet échange avec les professionnels des médias, des rencontres ont eu lieu avec les bourgmestres des toutes les communes de Kinshasa et les acteurs de la société civile.
Par Tantia Sakata