Femme et journaliste de formation,Roliane Yulu : « Tout le monde a droit à l’éducation… »
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Licenciée à l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC), option : Multi médias, Roliane Yulu Massah s’occupe actuellement de la communication externe dans une entreprise de télécommunication à Kinshasa. Bien avant cela, elle a, en tant que journaliste de formation, travaillé dans quelques radios de la capitale. Elle a notamment collaboré avec la MONUSCO en faisant des reportages pour son unité vidéo. Roliane Yulu a marqué enfin son passage dans une agence de communication où elle apprendra la Relation publique, c’est-à-dire comment gérer l’image d’une entreprise. Une tâche qu’elle assume depuis maintenant 3 ans au sein de cet opérateur de télécommunication.
La Tempête des Tropiques : Parlez-nous brièvement de votre travail ?
Roliane Yulu Massah : Je m’occupe principalement de la gestion des relations entre mon entreprise et les médias ainsi que de la communication institutionnelle de mon entreprise.
Plusieurs autres tâches me sont confiées, notamment, la motivation des agents, la communication interne, l’organisation des évènements et la gestion du volontariat des agents.
TDT : Que représente votre travail pour vous ?
RYM : J’ai trouvé dans ce travail une mission. Au début c’était un challenge parce que je ne connaissais pas grand-chose en Relations Publiques, je n’avais que les notions du journalisme, il me fallait absolument relever ce défi. L’apprentissage m’a pris quelques temps ; et aujourd’hui, ce travail est devenu une mission, vision qui cadre avec ma foi chrétienne.
Travailler dans la motivation des agents me rappelle souvent la marche des enfants d’Israël de l’Egypte vers Canaan. Bien que le chemin fût parsemé de plusieurs obstacles, il leur fallait surmonter ces épreuves, apprendre à compter sur Dieu, et cela, sans murmures ni plaintes pour arriver à la terre promise.
Je reste convaincue que des agents démotivés et plaintifs n’atteignent jamais leurs objectifs et finissent par écrouler l’entreprise dans laquelle ils travaillent et regretter plus tard. Dans la relation avec les medias, je joue quelques fois le rôle de médiation avec l’entreprise, parce que, croyez-moi, les deux parties ont beau travaillé ensemble, mais ne connaissent pas toujours.
A chaque fois, je suis tenue d’expliquer les réalités de l’entreprise aux medias et les réalités des medias à l’entreprise pour une bonne harmonie. Et je trouve cela vraiment extraordinaire parce que j’ai réussi à gagner la confiance des deux parties. Bref, je dirai, bien que travaillant souvent sous grande pression et stress, je suis très épanouie dans ce métier.
LTDT : Vous avez évolué pendant quelques années dans la presse. Quel souvenir gardez-vous de cette profession ?
RYM : Ce que je suis aujourd’hui, je le dois à la presse. En réalité, j’ai été recrutée à ce poste grâce à mon expérience dans les médias. Je gère les journalistes parce que j’étais avec eux. Je les comprends ainsi que les réalités des medias.
Il faudrait passer par là pour comprendre le rôle des journalistes dans la communication externe et dans la gestion de la réputation d’une entreprise, afin de mener des actions qui pourront répondre aux vrais besoins de la compagnie.
J’ai des bons souvenirs du journalisme qui était une passion pour moi. Je garde encore le souvenir du micro, des moments de partage avec des personnes abordées pour mes reportages, etc. Nous avons certes, une déontologie qui nous régit, mais c’est un métier où l’on s’exprime librement, il n’y a pas trop d’hiérarchies, étant donné que nous sommes tous des confrères et des consœurs.
Tel n’est pas le cas dans une compagnie. En tout cas, au début j’avais du mal à m’adapter aux procédures internes. Je trouvais cela inhumain. Mais aujourd’hui, je me suis adaptée et je dirai que tout va bien.
LTDT : Vous assumez une fonction complexe, quelles sont vos plus grandes difficultés ?
RYM : Je dirai tout de suite, la crise économique qui frappe le pays a une incidence sur le bon déroulement des actions car nous sommes tous tenus de réduire le budget.
LTDT : Quelle est votre réaction face aux parents qui négligent la scolarisation de leurs filles ?
RYM : Ces genres des parents existent encore sur cette terre? A mon avis, cet âge-là est dépassé. De toutes les façons, c’est aux parents de choisir.
S’ils veulent que leurs filles ne fassent rien dans la vie et que leur passage sur la terre ne laisse pas de trace, ils peuvent les garder à la maison. Mais s’ils pensent qu’elles peuvent faire énormément de choses et que le pays a besoin d’elles, qu’ils les envoient à l’école.
Tout le monde a droit à l’éducation : filles et garçons. Nous sommes tous des humains et faisons en sortes que nous soyons tous instruits. Mêmes les chrétiens doivent notamment avoir cette notion de l’éducation au lieu de s’enfermer dans les églises sans apprendre.
C’est mal connaître Dieu. Pour moi, étudier, c’est donner à Dieu la possibilité de nous utiliser pleinement. Si nous n’apprenons pas, nous ne ferons que régresser. Les parents doivent absolument envoyer leurs enfants à l’école et ceux qui sont à l’école doivent parfaitement apprendre et ceux qui apprennent sont obligés d’assimiler leur connaissance en profondeur et devenir des personnes outillées.
LTDT : Vos projets d’avenir ?
RYM : Etendre la plateforme dénommée ’’les awards gagnés avec Jésus-Christ’’ que j’ai mise en place depuis le mois de septembre dernier. J’aimerai l’implanter dans tous les pays d’Afrique et du monde. L’objectif est de permettre aux enfants de Dieu de se rencontrer pour raconter les merveilles de Dieu dans leur vie et partager leurs témoignages.
Nous sommes justement convaincus qu’à chaque fois que nous partageons les expériences vécues avec le Seigneur, nous aidons les autres à croire qu’il est possible d’avoir de réelles victoires avec Dieu. Si personne ne raconte ce que Dieu fait, le monde sombrerait dans le désespoir et cela limiterait l’action de Dieu dans l’homme, car la foi aura disparu.
Et si l’homme oublie ce que Dieu a déjà fait pour lui dans le passé, il oubliera qu’il peut faire encore plus pour lui dans le présent et dans l’avenir. Enfin, il ne faut jamais oublier les bienfaits de l’Eternel.
Propos recueillis par Tantia Sakata