Les taxis « ketch » continuent de faire des ravages à Kinshasa
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Une activiste des droits humains victime d’un enlèvement
Une activiste des droits de l’homme a été enlevée, le mardi 22 novembre, par des hommes armés. Membre du Réseau d’Organisation des Droits Humains et d’Education Civique d’Inspiration Chrétienne (RODHECIC), que nous nommerons « Frisette » venait d’une course de service sur l’avenue des huileries.
Après sa course, l’activiste des droits de l’homme s’est rendue au rond-point des Huileries pour se procurer son transport jusqu’à son bureau, situé dans la commune de Lingwala, avenue Buta.
A l’arrêt, elle a pris un taxi, communément appelé « Ketch » par les Kinois, qui se rendait au Rond Point Mandela en passant par l’avenue du 24 novembre. Elle devrait descendre au niveau de la commune de Lingwala pour regagner son bureau. Dans la voiture, il y avait le chauffeur et un client assis sur le siège à côté du chauffeur.
Chose bizarre, après que Frisette ait pris place sur le siège arrière de la voiture, le client qui était avec le chauffeur est descendu du véhicule pour se mettre à côté de l’activiste des droits de l’homme. Une fois au volant, le chauffeur s’est excusé pour s’approvisionner en essence au niveau de la station située au croisement des avenues des Huileries et Kigoma, toujours dans la commune de Lingwala.
Une complicité dévoilée
Après avoir acheté de l’essence, le chauffeur s’excuse encore pour se rendre vers l’avenue Kabambare, afin de prendre un autre client. « Frisette » s’est retrouvée au milieu des deux soit disant clients. L’autre siège à côté du chauffeur était vide.
Quittant le lieu à vive allure, le chauffeur a verrouillé toutes les portières et les glaces. Il a également augmenté le volume de la musique filant toujours vers Kabambare, au lieu du Rond- point Mandela, la destination de l’infortunée.
Ainsi l’activiste des droits de l’homme a compris qu’il s’agissait de malfaiteurs. Les deux faux clients assis à côté d’elle avaient sorti leurs armes la menaçant de la tuer si elle osait crier.
A bord du véhicule, les deux délinquants n’avaient cessé de donner des coups à leur victime. La voiture roulait vers une destination inconnue. C’est après quelques heures de route que ces bandits l’ont abandonnée au niveau du quartier Mokila, vers la rivière N’Djili à Kingabwa point chaud, dans la commune de Limete.
Là, une personne de bonne volonté lui a prêté son téléphone pour alerter son bureau et sa famille de la situation. C’est seulement vers 18 heures qu’elle a pu atteindre un de ses collègues.
Le Secrétaire Exécutif, Paul Kabeya Mukenge, a rapidement dépêché une délégation sur place pour la chercher. Ainsi la dame a été retrouvée avec quelques œdèmes des coups reçus. Son visage était fortement gonflé.
Les malfrats lui ont pris tout ce qu’elle avait, hormis ses habits. Paul Kabeya Mukenge, dénonce avec énergie cet acte qui aurait pu coûter la vie à un de ses membres et invite les autorités compétentes à plus de responsabilité pour la sécurisation des citoyens dans le pays.
Par Carroll Madiya