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Une rébellion qui ne dit pas son nom prend forme au Nord-Kivu

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Une rébellion qui ne dit pas son nom prend forme au Nord-Kivu

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A quoi donc a servi ce forum s’il n’a pas réussi à mettre tous les congolais d’accord

De nombreux appels de correspondants de notre journal basés à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, ont fait état le mercredi dernier d’une rébellion, qui ne dit pas nom, dans cette partie névralgique du pays. En effet, lesdits correspondants, qui affirment ne rien savoir des tenants et aboutissants de ce nouveau mouvement insurrectionnel qui se manifeste juste à la fin du deuxième et dernier mandat de Joseph Kabila, ponctué de la démission du premier ministre Matata Ponyo et fiévreuses tractations devant aboutir à la formation d’un gouvernement d’union nationale de transition, attestent qu’il s’agit là d’un avertissement de pires moments pour la partie orientale du pays étant à venir.

On pouvait penser que les commanditaires et bénéficiaires de cette nouvelle rébellion au Nord-Kivu est le fait de forces résiduelles issues d’anciens mouvements insurrectionnels en quête de leur place au soleil, à la faveur  de l’annonce d’un gouvernement d’union nationale.

Il n’en n’est rien de toutes les façons, car le gouvernement n’est pas encore constitué pour que d’éventuelles pressions des uns et des autres sur la majorité présidentielle et son autorité morale qui nomment soient pleinement justifiées. Quels seraient donc les mobiles à la base de cette nouvelle rébellion qui prend naissance au Nord-Kivu, avec le risque de s’étendre à toutes les contrées voisines, respectivement le Sud-Soudan, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi.

Une nouvelle rébellion

Entretemps, des discours se multiplient au fil des jours, faisant l’apologie de la majorité présidentielle, qui aurait réussi à imposer ses marques en arrachant la tenue d’un dialogue politique dont l’aboutissement serait la cohésion nationale.

Mais voila qu’une rébellion vient d’éclater au Nord-Kivu. A quoi aura donc servi ce forum dont on disait qu’il était celui de la dernière chance pour le pays s’il n’a pas réussi à mettre tous les Congolais d’accord et à jeter les bases d’une véritable cohésion nationale.

La nouvelle rébellion qui vient d’éclater au Nord-Kivu vient apporter de l’eau au moulin du rassemblement de forces politiques et sociales acquises au changement qui continue à soutenir à juste titre que le dialogue piloté par le Togolais Edem Kodjo à Kinshasa n’a pas été inclusif et que l’accord conclu après les assises de celui-ci n’engage finalement que la majorité présidentielle et ses alliés, dont Joseph Kabila est l’incontestable maitre à penser.

Contrairement à ce qu’a affirmé ce dernier dans son discours mardi dernier devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès, l’AFDL a trouvé un pays uni à son arrivée au pouvoir. La preuve en est que cette rébellion est entrée dans toutes les villes du pays sans combats, grâce à la cohésion de la population autour de son désir d’être libérée de la dictature du régime instaurée par Mobutu.

Bon an mal an, les gouvernements mis en place par l’AFDL se sont ingéniés à miner la cohésion qui caractérisent la population du pays en procédant par des divisions successives dans tous les secteurs de la vie nationale. Qu’en reste-t-il des provinces solides et viables héritées par l’AFDL de Mobutu ? 26 provincettes qui tendent toutes à disparaitre, faute de cohésion nationale.

Après le départ de Joseph Kabila, la rébellion qui sévit déjà au Nord-Kivu prendra une ampleur imprévisible parce que le discours d’inclusivité plusieurs fois répétés par les forces politiques et sociales acquises au changement n’aura  pas été compris. Que faut-il faire ?

Il faut qu’un véritable dialogue inclusif soit organisé pour que toutes les forces politiques et sociales en présence au pays puissent s’exprimer, y compris ces rébellions dont on parle maintenant et la crise politique actuelle sera résolue au nom de la concorde nationale.

Par Bamporiki Chamira

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