Manœuvres politiciennes et clientélisme déconcertants : Ngoyi Kasanji provoque Kimbuta Yango
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Abandonnant sa population, Ngokas multiplie un activisme débordant à Kinshasa que
le premier citoyen de la Ville, de retour, est vraiment loin de tolérer
Alphonse Ngoyi Kasanji séjourne à Kinshasa, où il a été aperçu le 15 novembre au Palais du peuple, à l’occasion de l’adresse du Président de la République devant les Députés nationaux et les Sénateurs réunis en congrès. Sa présence doit avoir étonné Joseph Kabila et l’ancien Vice-Premier ministre, ministre en charge des Affaires intérieures à une manifestation non concernée par les autorités provinciales.
En clair, aucun gouverneur de province n’a été invité au congrès. On a vu aussi Ngokas prendre la tête d’une manifestation de soutien à Samy Badibanga Ntita, nommé le jeudi 17 novembre Premier ministre, sur base de l’Accord politique du Camp Tshatshi.
Il voulait en date du 19 novembre, pendant qu’Etienne Tshisekedi était sous surveillance policière, s’associer à la distribution des casques aux Motocyclistes, communément appelés » Wewa « . C’est en dernière minute que cette cérémonie a été annulée.
André Kimbuta Yango, à en croire de nombreux témoignages,a mal digéré l’activisme débordant de son collègue à Kinshasa. Ngoyi Kasanji a détourné l’action des » Wewa » qui se mobilisent pour l’allègement des mesures de circulation prises à leur endroit, en les amenant à une marche de soutien en faveur de Samy Badibanga. Ces motocyclistes ont toujours compté sur celui qu’ils appellent » Y’André » ou le » Haut sommet » pour faire entendre leur préoccupation.
L’exploitation servile des Wewa par Ngokas fait frémir, quand on sait que la plupart des motocyclistes ont fui l’ex Kasaï Oriental, mis depuis son avènement dans de très mauvaises conditions d’épanouissement. La situation a de nouveau empirée. Le couvre-feu installé depuis plusieurs mois, de 22 heures à 5 heures, n’a pas eu gain cause face à l’insécurité récurrente. Le journaliste Marc Lubala Kalala, de la RTNC/Mbuji-Mayi a été, la nuit du 14 au 15 novembre dernier, abattu à son domicile vers 1 h du matin.
Les cambriolages sont régulièrement enregistrés pendant les heures indues. Les marches de colère pour manque du courant, de l’eau et de la pauvreté en général sont organisées. La présence de l’Autorité dans sa province s’avère indispensable à ces instants, sauf en cas d’empêchement de maladie.
Il n’en est rien pour Ngokas, que l’on voit au contraire débordé de vitalité et multipliant les actions politiciennes sur le terrain d’autrui contrairement à son collègue Kande Mumpompa du Kasaï central qui a fait marcher ses administrés dans les rues de Kananga en faveur Badibanga Ntita dont le père avait exploité un débit des boissons dénommé » Samy bar » dans une commune de l’ex Luluabourg. Au niveau de la MP, la tendance est de voir Ngokas bien faire la part des choses.
Et avant de quitter la province, où certaines dragues privées continuent d’exploiter dans les concessions de la MIBA, il laisse le bâton de commandement ou le pouvoir à son homme, le ministre près le Gouverneur Hyppolite Mutombo Mbuebue, alors que le Vice-gouverneur Mutanda est sur place à Mbuji-Mayi.
Cette gestion peu orthodoxe de la province inquiète des Kasaïens de la Majorité présidentielle, qui préparent une pétition pour la démission de Ngoyi Kasanji, qu’ils accusent d’avoir abandonné sa population pendant longtemps pour prétendre, d’après eux, être à la fois Gouverneur du Kasaï Oriental et de Kinshasa. Les Bana Mbuji-Mayi, qui sont en colère, encouragent la finalisation rapide de ladite pétition.
D’autres observateurs attirent de leur côté l’attention de Samy Badibanga, qu’ils invitent à tirer le centre du pays de la pauvreté, à l’instar de Mapon, qui a fait changer la physionomie du Maniema. Ils demandent ainsi au nouveau promu d’éviter l’accompagnement des hommes qui sont aux affaires pour leurs propres intérêts, en dépit de tous les tapages qu’ils sont en train de mener à son endroit. Le risque est très grand de tomber sur les mêmes erreurs de pareils gens, conseille-t-on.
Par KerK