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Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement : Meeting empêché, cap sur le 19 novembre

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Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement : Meeting empêché, cap sur le 19 novembre

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Des manifestants dispersés à partir de Limete, la résidence de Tshisekedi encerclée, la ville de Kinshasa inondée de militaires et policiers, RFI coupée et radio Okapi brouillée… C’est dans ces conditions que les Kinois ont traversé la journée du 5 novembre

« Le meeting du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement n’est ni annulé, ni reporté, mais plutôt empêché… », a déclaré le secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Jean-Marc Kabund, après le rendez-vous manqué du 5 novembre pour le meeting de l’Opposition sur le terrain situé entre le boulevard Triomphal et l’avenue de l’Enseignement. Immédiatement, une réunion a été tenue pour évaluer la situation.

A la fin, un communiqué a été produit, disant que la manifestation empêchée aura finalement lieu dans deux semaines, soit le 19 novembre prochain, à un mois de la fin du mandat de Joseph Kabila, tel que le dit la Constitution que tout le monde, Opposition comme Majorité, jure de respecter.

Dès le vendredi 4 novembre, dans la soirée, des policiers ont pris d’assaut ce terrain où devait se tenir le meeting. Ils y ont passé la nuit. De même, toutes les grandes artères de la capitale inondées d’hommes en uniforme. Même des compatriotes qui n’étaient pas informés du rendez-vous du 5 novembre, ont finalement été alertés.

La tension était vive, au point de craindre des affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité. Car, le gouverneur de la ville, André Kimbuta, foulant au pied l’article 26 de la Constitution, avait formellement interdit la tenue de cette manifestation pacifique, malgré l’appel des Nations unies à respecter la liberté de manifester. Mais la population avait soif d’écouter le message d’Etienne Tshisekedi, principal orateur de ce meeting.

Raison pour laquelle la police s’est massivement déployée sur le lieu de la mobilisation et devant la résidence du leader du Rassemblement, à Limete. Des gaz lacrymogènes ont été tirés pour disperser des militants qui se sont rassemblés près de son domicile.

De son côté, le porte-parole de la Police nationale congolaise, le colonel Mwana Mputu, a dévoilé quelques stratégies mises en place pour empêcher cette rencontre : « tout rassemblement de plus de dix personnes sera dispersé ».

Ainsi, les attroupements autour du lieu où devait se tenir le meeting ont également été dispersés. Sauf des footballeurs qui ont mouillé leurs maillots de 7h00’ à 17h00’, entrain de taper sur le ballon.

Ceux-là n’ont pas été inquiétés. « Ce sont des militaires et des policiers en civil qui font semblant de jouer », ont dit des opposants qui surveillaient le déploiement des forces de sécurité. Situation dans la matinée : écoles, boutiques, magasins… fermés.

Circulation normale, mais timide au centre-ville

Quelques heures avant le meeting annoncé du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, la circulation était pourtant normale dans la ville du gouverneur Kimbuta, notamment sur le boulevard Lumumba, l’avenue de l’Université, Kasa-Vubu, Victoire, etc.

Néanmoins, le boulevard Triomphal était inaccessible du pont Kasa-Vubu jusqu’à la Cathédrale du Centenaire protestante. Quant au boulevard du 30 juin, comparativement à d’autres jours, la circulation y était timide.

Dans les communes de Kalamu et Limete, les élèves en uniforme bleu et blanc circulaient dans des avenues. « Pourquoi êtes-vous dehors ? », « On nous a demandé de rentrer à la maison », répondaient-ils.

Ainsi, à Limete par exemple, les écoles St Raphaël, St Marc, St André, Aurore, St Étienne, Les Compagnons, IPG… ont préféré retourner les enfants à la maison, sans pour autant avancer les raisons officielles. De même qu’au collège Monseigneur Moke, Lycée Boyokani, Ste Marie Goretti… à Kalamu.

Quant aux magasins et autres petits commerces, le rythme était normal au niveau de Limete 7e Rue, surtout à la Place commerciale où des candidats à la Loterie DV ont pris d’assaut plusieurs cybers-cafés. Mais à la Place Victoire, aucun magasin n’avait ouvert ses portes.

Les patrouilles de la MONUSCO à pied d’œuvre  

La Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) avait promis de renforcer ses patrouilles dans la ville de Kinshasa le 5 novembre dernier, et a tenu sa promesse.

Malheureusement, quelques véhicules ont été pris à partie par des militants, à côté du domicile d’Etienne Tshisekedi. « La police encercle le domicile du président, c’est ça qu’ils appellent préserver la démocratie ? Ils ne font rien », a rapporté un militant qui bloquait le véhicule de l’ONU.

Toutefois, après le rendez-vous manqué, un opposant a déclaré que le Rassemblement a réussi son objectif. « Le meeting d’aujourd’hui ne visait pas la mobilisation des masses.

Notre but était de faire voir à la communauté nationale et internationale la propension du gouvernement congolais à restreindre les libertés publiques et individuelles ».

De son côté, satisfait, le colonel Mwana Mputu a soutenu que la mission a été accomplie, le mot d’ordre respecté : « pas de morts, pas de blessés, pas de meeting ».

A noter aussi que la Majorité présidentielle a désapprouvé la position des Nations Unies sur la mesure d’interdiction des manifestations publiques à Kinshasa. Cette prise de position a été abondamment relayée par les médias proches du pouvoir pendant que le signal de RFI captée facilement à Kinshasa a été coupé et celui de Radio Okapi brouillé.

Par LM

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