Les artistes plasticiens congolais sont bel et bien engagés dans la lutte contre la pauvreté.  C’est la quintessence du message que l’on peut tirer de la journée scientifique  de l’ABA 2016, organisée vendredi dernier à l’Académie des Beaux Arts  dans la ville de Kinshasa.

Tenue avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD),  vieux de cinquante ans, la journée a eu pour thème :  » La lutte contre la pauvreté ».  Compte tenu toutefois du fait que la communication du  Président de la section congolaise de l’Association Internationale des Critiques d’Art,  faisant le bilan de la journée , a revêtu un double avantage à savoir d’une part, fixer l’opinion sur l’utilité de l’artiste congolais dans sa société, et d’autre part, souligner à l’endroit du public l’engagement de l’artiste congolais dans la lutte contre la pauvreté, le thème , pour cette  raison, a été requalifié et formulé comme suit :  » L’art comme acte d’intervention pour lutter contre la pauvreté.  Etude de cas.  » Le sujet a été subdivisé en deux sous points : Brève réflexion sur l’engagement ou l’intervention des artistes ; et  Cas d’espaces alternatifs ou d’engagement en RD Congo.

Le  Président de la section congolaise de l’Association Internationale des Critiques d’Art, qui est en même temps chef des travaux à l’ABA, Charles Tumba Kekwo  l’a si bien souligné dans son message.  Ceux qui pensent que l’art plastique ne contribue pas à la résolution des problèmes sociaux majeurs et que l’artiste plasticien congolais en général, est parent pauvre dans l’engagement social pour l’amélioration des conditions de vies des citoyens,  font fausse route a-t-il souligné.

Contre cette croyance erronée, il a opposé un argumentaire selon lequel individuellement ou en collectif, les artistes plasticiens congolais sont bien engagés dans la lutte contre la pauvreté.  C’est indéniablement une façon de contribuer au changement positif de leur société  à partir des possibilités des leurs moyens d’expression professionnels.

Partant du premier sous- point sus indiqué,  l’orateur a précisé que l’art est un mode d’expression de l’homme.  Cette expression peut être celle de susciter l’admiration et la contemplation du public, soit celle de susciter la prise de conscience sur des faits de société, sur les problèmes qui déchirent la conscience de  l’humanité.

Il cite le courant de pensée dite la sociocritique et l’autre dite l’Ecole de Francfort  (en Allemagne) pour corroborer  le fait que l’artiste n’est plus cet ange du désintéressement, car l’art permet de faire le procès de l’histoire et que l’artiste joue un grand  rôle dans l’affirmation de la culture et le développement socio-économico-politique de la société.

L’art étant devenu l’instrument ou la matière de la critique sur l’économie, la politique, la société, les idéologies.. permet la restauration de l’humanité. Bref l’art et la culture sont un moyen de lutte contre l’insularité et les intégrismes et par conséquent un instrument de promotion de la compréhension interculturelle.

Dans le second sous-point, Charles Tumba a témoigné qu’en RDC, il existe des artistes et groupes d’artistes (structures) qui contribuent à la création des cadres d’intervention, constitués des festivals, biennales ou rencontres,  d’agissement pour le bien -être de la population et le développement.  Parmi  les collectifs engagés dans la lutte contre la pauvreté on peut citer  Sadi (Solidarité des artistes  pour le développement intégral) depuis 2006  avec leur concept   Art SS contre les maux sociaux, le CATPC (cercle d’art des travailleurs des plantations congolaises ), l’AFAB (Association des Femmes Artistes des Beaux Arts)

Par G.O