Les Congolais déclarent faux les calculs de probabilité de la MP sur le maintien de Kabila au pouvoir
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Ils affirment par ailleurs qu’Etienne Tshisekedi, symbole de la résistance populaire, se portera comme un charme
Comme prévu par les protagonistes de ce forum qui laisse un goût de cendres à des millions et des millions de Congolais qui se disent déçus et insultés, la signature de l’accord venu couronner les pourparlers engagés entre la Majorité présidentielle et la partie de l’opposition inféodée à la cause de celle-ci est intervenue mardi 18 octobre dernier en début de soirée à la cité de l’Union africaine à Kinshasa !
A la veille de l’accomplissement de cette formalité d’usage qui s’est malheureusement dénuée de tout caractère inclusif parce que non représentative de la volonté de l’ensemble de la nation, une envahissante littérature sur les stratagèmes développés par la Majorité présidentielle pour le maintien de Joseph Kabila au pouvoir a fait de nouveau le tour des chancelleries diplomatiques à Kinshasa et dans le reste du monde !
De faux calculs de probabilité…
Manifestement destinée à faire croire à l’opinion nationale et internationale que l’accord de la cité de l’Union africaine vient accorder une nouvelle légitimité au Chef de l’Etat sortant pour » régner » sur le pays après l’échéance constitutionnelle du 19 décembre prochain, ladite littérature pèche de manière éhontée par ses affirmations fondées sur de faux calculs de probabilité qui ne reposent en fait sur aucune base sociologique, historique ou, tout au moins, émotionnel et sentimental !
Reflet de désirs exprimés par les bénéficiaires de l’accord signé le 18 octobre entre la Majorité présidentielle et la partie de l’opposition engagée aux côtés de celle-ci pour le besoin de la cause, la littérature dont il est présentement question annonce les événements qui se produiront avec certitude dans l’ordre ci-après : Joseph Kabila sera candidat de sa famille politique à la magistrature suprême du pays par l’effet de la magie d’une nouvelle Constitution à soumettre à un référendum en règle.
Etienne Tshisekedi sera totalement épuisé pour oser se présenter de nouveau à une élection présidentielle.
L’opposition au dialogue piloté par Edem Kodjo à la cité de l’Union africaine ne sera pas opérante faute d’un leader charismatique en son sein.
La configuration internationale qui s’oppose aux dérives totalitaires et antidémocratiques attribuées aux gouvernants actuels du pays aura radicalement changé.
Réponse du berger à la bergère ?
En réaction aux affirmations osées et gratuites ci-dessus qui tiennent du génie irréaliste du brain-trust de la Majorité présidentielle, les Congolais du pays et de la diaspora devenus politiquement matures ne réfléchissent plus comme en 2006, encore moins comme en 2011.
Debout, en effet, comme un seul homme, ils affirment sans crainte d’être contredits que les calculs de probabilité de la Majorité présidentielle sur le maintien de Joseph Kabila au pouvoir sont faux. Car rien ne se fera désormais sans eux après bien des années passées à l’école de privations sans cause, de sacrifices non librement consentis et de souffrances inutiles.
Les Congolais affirment par ailleurs qu’ils ont tiré des leçons modèles des événements sanglants des 18, 19 et 20 janvier 2015 et de ceux des 19 et 20 septembre 2016 sur lesquels des magistrats de la Cour pénale internationale viennent enquêter dans leur pays. Qu’ils soient déjà les bienvenus pour recueillir leurs témoignages.
Les Congolais affirment, enfin, être conscients de ce qui les attend au tournant de défis dans leur direction lancés par le pouvoir en place dans leur pays et se préparent à y faire face par la non-violence appuyée par les prières !
Pour les Congolais, le malheur qui tend à s’abattre sur leur pays vient des modèles totalitaires imposés aux peuples de leurs voisinages immédiats. Ils préviennent en indiquant que la RDC qui n’a pas de problèmes ethniques comme le Rwanda et le Burundi, restera soudée à travers ses composantes sociopolitiques afin de lutter efficacement contre les saboteurs de sa Constitution qui consacre l’unicité de sa nation et de son devenir.
Bref, les Congolais sont déterminés à se constituer en un front intérieur en vue de résister pacifiquement à toute forme d’oppression et d’arbitraire d’où qu’elle viendrait. Et ce, conformément aux prescrits de leur Constitution.
S’agissant de la personne d’Etienne Tshisekedi, les Congolais affirment que ce dernier est le symbole de la résistance populaire dans leur pays et qu’il continuera à se porter comme un charme jusqu’à l’établissement d’un Etat de droit en RDC !
En ce qui concerne l’opposition au dialogue piloté par Edem Kodjo à la cité de l’Union africaine qui n’aurait pas un leader charismatique en son sein, les Congolais se demandent comment la Majorité présidentielle avait négocié l’accord qu’elle a contresigné en l’absence d’un leader de ce qu’elle considéré comme » opposition » à ce forum. Par où pourrait donc passer ce dernier la veille de la prochaine présidentielle face à Kabila dont la candidature a été annoncée par sa famille politique ?
Il y a, enfin, la question à laquelle s’accroche tant la Majorité présidentielle qui est dans le collimateur de la communauté internationale : le changement de la configuration internationale.
Les Congolais pensent généralement que les stratèges de la famille politique du Chef de l’Etat sortant ont tapé à côté de la plaque en confondant les changements qui interviendront prochainement aux Nations-Unies avec l’élection du remplaçant de Ban Ki-Moon, du successeur de Barack Obama à la Maison blanche, de l’éventuel nouveau chef d’Etat français à la place de François Hollande, et tutti quanti !
Ce que la Majorité ignore, c’est que les élections dans les démocraties qui dirigent et contrôlent le monde appellent de nouveaux responsables politiques et pas nécessairement des changements au niveau de principes fondateurs des Etats.
Par Bamporiki Chamira