Limete,Ngaba,Kinkole : Le commerce des briques en vogue
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La crise économico-financière qui frappe de plein fouet la République démocratique du Congo, particulièrement la capitale Kinshasa, n’épargne pas le petit peuple, sans emploi, vivant dans une pauvreté cruelle.
Les activités exercées par de nombreux Kinois au quotidien sont plus liées à leur gagne–pain. Le commerce de briques est l’une des activités qui refont surface dans plusieurs quartiers et communes de la capitale. Ce commerce n’est pas exigeant quant au sexe de ceux qui l’exercent.
Femmes et hommes se lancent dans cette débrouillardise pour nourrir leurs foyers. L’activité obéit à un certain nombre d’opérations qui part de l’achat de camions de sable jusqu’à la fabrication des briques proprement dite. Les camions de sable se négocient actuellement à 106 000 FC, équivalent à 100 $US. L’achat du sable opéré, on passe vite aux briquetiers.
Une activité très lucrative, grâce au boum immobilier dans cette agglomération où Flats,hôtels et autres immeubles de plusieurs niveaux poussent comme des champignons. Dans la commune de Ngaba, il est difficile de traverser une ou deux avenues sans apercevoir un endroit où l’on vend des briques. Le prix de ces matériaux de construction tourne autour de 1200 FC, soit 1,3 $US.
A la question de savoir si le commerce enregistre également de perte, Gradi-Bibi précise que « dans toute activité lucrative, il faut s’attendre soit à une perte, soit à un bénéfice ». Pour le cas de son commerce de briques, on peut enregistrer une perte lorsque les matériaux ne sont pas fabriqués dans des conditions requises. C’est-à-dire, les briques ne sont pas de bonne qualité. En plus, lorsqu’ils ne sont pas bien conservés pendant les intempéries, on perd tout.
A Limete, l’une des communes où ce commerce prend des allures galopantes, précisément dans les quartiers Mombele et Kingabwa, les affaires marchent généralement bien. Des cas de pertes énormes ne sont pas tellement enregistrés, et les clients ne se plaignent pas de la qualité de ces produits. De ces côtés là, une Brique se négocie à 1500 FC, soit 1,7 $US. Les vendeurs précisent que le tarif des ces matériaux de construction est fixé en fonction des dépenses engagées.
Mais, la plus forte raison qui explique cette majoration de prix est liée au coût de transport d’un camion de sable. Par exemple, la course d’un camion qui s’approvisionne à Kinsuka se fixe à 120.000 FC, équivalent à plus de 100 $US. Et le sable en soi coûte 90.000 FC (80 $US).
Quant aux véhicules qui s’approvisionnent à Mpasa, le tarif de la course est de 116.000 FC, et le sable à 70.000 FC. C’est à peu près l’évaluation de la transaction de ce commerce dans les deux coins de la ville qui reflète la réalité dans l’ensemble de la ville de Kinshasa.
On peut également constater que les quartiers résidentiels, les briques coûtent beaucoup plus cher que dans les quartiers moyens et pauvres. Malgré son ampleur, ce petit commerce n’est pas soutenu, ni reconnu par le pouvoir en place. Cette activité lucrative qui se développe dans l’informel pourrait être encadrée par l’autorité en vue de bénéficier de taxes et renflouer les caisses de l’Etat.
Par Guylain Imbula