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Violences des 19 et 20 septembre : Une équipe de la CPI déjà à Kinshasa

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Violences des 19 et 20 septembre : Une équipe de la CPI déjà à Kinshasa

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Fatou Bensouda précise que sa délégation rencontrera notamment les dirigeants congolais, les responsables et membres de partis politiques, la société civile ainsi que la presse, dans le cadre des enquêtes

Dans sa déclaration publiée hier lundi 17 octobre 2016, la procureur de la Cour pénale internationale (CPI) se dit profondément préoccupée, depuis plusieurs semaines, par la situation critique et les épisodes de violence récents en République démocratique du Congo (RDC), en particulier des atrocités des 19 et 20  septembre derniers à Kinshasa. Car, pour elle, cela est susceptible de constituer des crimes de la compétence de la Cour pénale internationale (CPI).

Ainsi, faisant suite de sa déclaration du 23 septembre 2016 sur ces récentes violences à Kinshasa, Fatou Bensouda a envoyé  une délégation de son Bureau en RDC. Elle y séjourne du 16 au 20 octobre 2016, et rencontrera notamment des représentants officiels de la RDC, les membres de partis politiques, la société civile et la presse.

L’objectif de cette mission est de réitérer l’appel à toutes les parties potentiellement impliquées et à tous les acteurs congolais, quelle que soit leur qualité officielle ou affiliation politique, de faire preuve de retenue et de veiller tout particulièrement à s’assurer qu’eux-mêmes, leurs partisans, sympathisants et agents s’abstiennent, en tout temps et en tout lieu, de tout acte de violence criminelle contre les individus et les biens, et à prendre des mesures nécessaires afin de prévenir la commission d’un tel acte.

 « Mon Bureau surveille avec une extrême vigilance la situation sur le terrain en RDC où nous menons des enquêtes depuis 2004. Il est impératif que toute activité et toute action sur le territoire de la RDC, quels que soient son acteur, sa nature et sa forme, se déroule avec retenue et sens de responsabilité ; et que tout comportement de violence contraire au Statut de Rome de la CPI soit évité en tout temps et en tout lieu », dit-elle.

Fatou Bensouda rappelle que toute personne qui commet, ordonne, incite, encourage ou contribue de toute autre manière à la commission de crimes relevant de la compétence de la CPI, est passible de poursuites. « Je n’hésiterai pas à  prendre toutes les mesures qui s’imposent pour traduire en justice les personnes responsables en conformité avec le principe de complémentarité », prévient-elle.

Pour rappel, les 19 et 20 septembre derniers, plusieurs Congolais ont été tués à Kinshasa, suite à une marche pacifique organisée par l’Opposition, à travers le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, pour réclamer le respect de la Constitution. Surtout que le 19 septembre coïncidait avec la date de la convocation du scrutin présidentiel par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

Alors que cette manifestation était couverte par l’autorisation du gouverneur de la ville de Kinshasa, elle a été violemment réprimée, et il y a eu plusieurs victimes : 17 selon le gouvernement, une trentaine à en croire la Monusco, près de 50 pour des Ong des droits de l’homme, et plus de 100, selon le bilan de l’Udps.

L’équipe de la CPI qui est déjà sur le terrain termine sa mission ce 20 octobre. Or, le 19, soit un jour avant, le Rassemblement a décrété une journée ville morte, sous le thème « carton jaune », pour rappeler au chef de l’Etat que son mandat prend fin le 19 décembre prochain, soit dans deux mois exactement, et qu’il n’y aura pas une seconde de plus de prolongation.

Il est souhaitable que activité se déroule dans le calme. Au cas contraire, la délégation de la CPI sur place à Kinshasa aura des éléments de plus pour constituer leur dossier et faire le rapport à la hiérarchie.

Par Lefils Matady

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