Dans le cadre d’une conférence internationale initiée par la structure américaine NED :Le processus électoral congolais s’invite aux Etats-Unis d’Amérique
Partager
Le rendez-vous du mois d’octobre au pays d’Obama est réservé prioritairement à la CENI,
pour laquelle le président Corneille Nangaa se livre à d’intenses activités!
Le processus électoral congolais a été au centre d’une conférence internationale tenue, le 13 octobre 2016, à Washington, capitale des Etats-Unis d’Amérique à l’initiative de la Fondation The McCain Institute avec la participation de la structure américaine NED (National Endowment for democracy), où le président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), Corneille NANGAA, a présenté la situation électorale de la RD Congo.
C’est une autre conférence qui est intervenue après celle organisée par les mêmes structures en faveur des leaders de l’opposition politique et de la société civile congolaise. Le rendez-vous du mois d’octobre a été réservé prioritairement à la CENI, qui a permis au président de la centrale électorale congolaise de se livrer à d’intenses activités au pays de l’oncle Sam.
Pour les organisateurs, ladite conférence constitue un exercice démocratique qui consiste à offrir aux Etats démocratiques un espace d’expression ouvert aux échanges et critiques constructifs. Ainsi, dans sa présentation, le président de la CENI a rappelé le rôle important de la RDC, pays géographiquement vaste avec 2.345.409 km2 et qui regorge presque 85 millions d’habitants, et un potentiel électoral estimé à 42 millions d’électeurs.
Absence d’un registre d’état civil et nécessité d’un fichier électoral
Le président de la CENI a, en outre, épinglé la faiblesse administrative qui expose dangereusement la RDC à savoir, le manque d’un état civil. Il a rappelé qu’en 2005, il avait été constitué un fichier électoral de 25 millions d’électeurs. Ce qui avait permis l’organisation du référendum constitutionnel, les cinq premières élections démocratiques directes (Président de la République, députés nationaux et Provinciaux) et indirectes (Gouverneurs et Sénateurs).
En 2011, la RDC a eu recours à la même formule de révision du fichier électoral pour constituer un fichier de 32 millions d’électeurs pour organiser deux scrutins électoraux (la présidentielle et les législatives nationales).
En 2016, il s’observe un réel retard dans l’organisation des élections étant donné que d’ici là, toutes les institutions démocratiques seront déclarées fin mandat, a soutenu le président de la CENI. C’est ainsi qu’il a évoqué le chemin emprunté par le Dialogue politique en cours qui doit permettre de dégager un consensus politique, notamment sur la révision du fichier électoral et sur la séquence des élections. Et de souligner, « un accord politique » est attendu, tout en reconnaissant qu’une frange de l’opposition n’est pas partie prenante au Dialogue.
Situation de la CENI
Le président de la CENI a fait savoir que la révision du fichier électoral se tient depuis un certain temps dans la province pilote du Nord-Ubangi. Cette opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, qui va s’étendre sur l’ensemble du pays, va se clôturer en juillet 2017.
Concernant l’enrôlement en cours, il a fait savoir que les statistiques du Nord-Ubangi indiquent déjà plus de 600.000 enrôlés. Entre-temps, le déploiement du matériel est en cours pour prendre en charge les 7 prochaines provinces opérationnelles.
Le temps nécessaire pour réaliser l’ensemble de cette opération sur l’ensemble du pays est évalué à 504 jours, par la CENI. Le choix pour l’institution d’appui à la démocratie d’organiser les trois scrutins combinés en un jour (Présidentielle, législatives nationales et provinciales) détermine le poids technique, logistique et opérationnel des délais, a martelé le Président de la CENI.
Quid du calendrier électoral?
Concernant le calendrier électoral, Corneille Nangaa a indiqué que la publication de ce chronogramme est une prérogative légale et exclusive de la CENI. Cette institution compte publier dans les tout prochains jours ce calendrier électoral, qui déterminera avec précision les différentes dates et étapes à suivre par le processus électoral. Il a néanmoins fait état de quelques risques et contraintes au regard du climat politique au pays caractérisé par une méfiance absolue entre acteurs politiques et même vis-à-vis de la CENI.
Intenses activités Pour Nangaa
Le président de la CENI a eu d’intenses activités le lendemain soit le 14 octobre 2016 au niveau du Département d’Etat américain. Il a procédé à une visite de travail avec la sous-secrétaire d’Etat américaine en charge des questions africaines, Linda Thomas-Greenfieldl, en présence de l’ambassadeur de la RDC aux États-Unis d’Amérique, Balumwene. La question électorale a été, une fois de plus, au centre de leur échange.
C’était l’occasion pour Corneille Nangaa d’éclairer les décideurs américains sur l’état actuel du processus électoral dans le pays. La sous-secrétaire d’Etat américaine a voulu évaluer à cette occasion, les chances d’organisation rapide des élections en RDC et les principaux et véritables défis.
Le président de la CENI a suggéré, premièrement, de réduire les délais des élections en procédant à une modification de la loi électorale. Celle-ci permettrait le changement de mode de scrutin avec un impact réel sur le nombre des candidatures réduisant automatiquement la taille des bulletins de vote.
Ce qui influerait suffisamment sur les délais des activités électorales. Deuxièmement, il a suggéré que les acteurs changent d’option sur la programmation des élections. Entre-temps, l’alignement de trois scrutins combinés le même jour (présidentielle, législatives nationales et provinciales) ne favorise pas un allègement de temps matériel pour la faisabilité des élections, a-t-il soutenu.
La deuxième séance de travail en un seul jour pour le président de la Ceni au Département d’Etat américain afin d’échanger avec une dizaine de hauts cadres fonctionnaires spécialisées dans les questions de démocratie, travail et droit de l’homme de l’Agence américaine de développement (USAID). C’était sous la direction de Steven Feldstein, assistant exécutif adjoint en charge des questions de Démocratie, Droit de l’Homme et Travail.
Les défis logistique et technique, imposés à la CENI, ont été aussi abordés, pour voir l’institut américain de renforcement de la démocratie édifié sur l’évolution du processus électoral en RDC. Au cours de ces différents échanges, les experts américains et les animateurs de la CENI ont manifesté leur vive préoccupation sur le niveau de crédibilité du processus électoral.
Par Lucien Kazadi T.