Exploitation du gaz méthane : Aimé Ngoy Mukena éclaire la lanterne des sénateurs
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Le Ministre des Hydrocarbures, Aimé Ngoy Mukena, a répondu, hier jeudi 13 octobre 2016, aux préoccupations des sénateurs sur la question orale avec débat portant sur le recrutement d’une société pour l’exploitation du gaz méthane du Lac Kivu, formulée par le sénateur Chiribagula Bululi Michel.
Il a sollicité l’effort de tous pour rattraper le temps perdu dans l’exploitation des ressources naturelles du pays et a invité, par ailleurs, les acteurs politiques à apporter, chacun, sa pierre à l’édifice. Aimé Ngoy Mukena est convaincu qu’avec l’aide de Dieu et de tous les Congolais, l’avenir a déjà commencé.
Répondant aux différentes questions, le ministre des hydrocarbures a indiqué que la méthode d’enfouissement de dioxyde de carbone (Co2) choisie dans les zones intermédiaires est envisagée pour préserver les espèces rares notamment les Samnbaza, les Tilapia. Elle est bonne pour régir l’exploitation sécurisée du gaz méthane du Lac Kivu en ce sens qu’elle permettra de maintenir la stabilité de différentes zones, notamment la biozone.
En ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique et le gaz à effet de serre émanant de cette technologie d’enfouissement de dioxyde de carbone (co2), le numéro 1 des Hydrocarbures congolais a souligné qu’il est prévu le recrutement d’une société spécialisée pour réaliser l’Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES) assortie de son Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES). L’étude en question sera soumise à l’avis préalable du ministère des Hydrocarbures et à la validation de l’Agence Congolaise de l’Environnement (ACE).
Le ministre a, par ailleurs, répondu à la question du sénateur Jacques Djoli qui déplore le retard constaté dans l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, dans le pays. Dans sa réponse, il a indiqué les causes responsables de ce retard par rapport au Rwanda, l’Ouganda et l’Angola qui exploitent déjà lesdites ressources, dans les mêmes nappes.
Ce retard s’explique d’abord par l’instabilité à l’Est du pays, précise Aimé Ngoy Mukena qui ajoute, à ceci, le manque de financement pour procéder aux études approfondies sur l’exploitation du gaz méthane du Lac Kivu ; les exigences de la procédure de passation des marchés publics et le retard causé par les multiples recours du soumissionnaire Klec au démarrage et pendant le processus d’appel d’offres.
Lumière sur les accords
imé Ngoy Mukena a, aussi, éclairé les sénateurs sur les accords avec le Bresil, l’Angola (Zic), l’Ouganda (Ngourdoto) et la Tanzanie. Il a rassuré qu’il n’existe aucun accord de coopération signé entre la RDC et le Brésil dans le secteur des Hydrocarbures. Néanmoins, il a existé un début de collaboration avec une société brésilienne de service dénommée Hrt sur la recherche pétrolière dans la cuvette centrale.
Concernant l’accord avec l’Angola, il sied de préciser qu’il n’a pas eu de contrat de partage de production signé entre Cohydro et Sonangol, mais plutôt un protocole d’accord commercial préalable entre Cohydro sa et Sonangol EP pour préparer les termes qui devraient régir le Cpp à négocier et à signer avec un groupe d’operateurs sur la zone d’intérêt commun (Zic) entre la RDC et l’Angola au regard de l’Accord de 2007.
S’agissant de coopération Rdc-Ouganda dans le secteur des Hydrocarbures, un accord avait été signé le 23 juin 1990. Un avenant à cet accord est intervenu le 25 janvier 2008. Ce dossier déjà ratifié par la partie ougandaise attend d’être ratifié par la RDC pour sa mise en œuvre effective.
Par ailleurs, l’Accord du 23 juin 1990 fait partie intégrante de l’accord global de Ngourdoto du 8 Septembre 2007 qui embrasse plusieurs secteurs d’activités politiques et économiques de la RDC. Pour ce qui est de la coopération RDC-Tanzanie dans le secteur des Hydrocarbures sur le lac Tanganyika, un mémorandum d’entente a été signé à Dar-Es-Salam le 3 Octobre 2016. Ce mémorandum porte sur l’exploitation des Hydrocarbures et des gisements communs transfrontaliers.
Des stratégies de production de recettes
Afin de mobiliser des recettes susceptibles d’être générées par le secteur des Hydrocarbures, le ministère des Hydrocarbures a un plan précis d’intensifier les activités d’exploitation, évaluer les ressources, subdiviser les bassins en blocs, promouvoir les blocs, certifier les réserves pétrolières et gazières et enfin octroyer les différents blocs sur l’ensemble du territoire national par des appels d’offres, confirme Aimé Ngoy Mukena.
En outre, le ministère se propose, par ailleurs, d’obtenir la réhabilitation des infrastructures d’approvisionnement du pays en produits pétroliers et en gaz, la modernisation de la raffinerie nationale et l’implantation des micro-raffineries, etc. Pour lui, ces différentes stratégies et actions conduiront à la mobilisation des recettes assignées par la loi à son ministère.
Par Carroll Madiya