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Pour les organisations des droits de l’homme : Gédéon Kyungu Mutanga doit répondre de ses actes devant la justice

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Pour les organisations des droits de l’homme : Gédéon Kyungu Mutanga doit répondre de ses actes devant la justice

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Dans un communiqué conjoint, les organisations non gouvernementale de défense et de promotion des droits de l’homme du Katanga exigent que le chef milicien Gédéon Kyungu Mutanga, évadé de la prison de Kassapa et condamné pour crimes contre l’humanité, mouvement insurrectionnel et terrorisme et qui s’est rendu ce 11 octobre 2016 à Lubumbashi aux autorités provinciales puisse répondre de ses actes devant la justice congolaise ou internationale.

Ainsi , l’Action Contre l’Impunité pour les Droits Humains(ACIDH), l’Action pour l’Accès à la Justice(ACAJ), l’Association Africaine de Défense des Droits de l’homme(ASADHO), le Centre des Droits de l’homme et du Droit Humanitaire(CDH), Groupe d’actions non violences évangéliques, Humanisme et Droits Humains(HDH), Humanitas, COSCCET, JUSTICIA Asbl, RESCUE, le réseau des communicateurs humanitaires (RCH) et UACF, toutes des organisations non gouvernementales de promotion et de protection des Droits de l’homme basées au Katanga et qui luttent contre l’impunité des crimes graves de la compétence de la justice internationale, ont suivi avec attention  » l’accueil triomphal  » réservé le 11 octobre 2016 à Lubumbashi par le Gouvernement congolais à un criminel de guerre et évadé de prison, le chef milicien Maï Maï Gédéon Kyungu Mutanga.

Une cérémonie fortement médiatisée

En effet, c’est lors d’une cérémonie fortement médiatisée et présidée par Jean-Claude Kazembe, le Gouverneur de la province du Haut-Katanga, que ce seigneur de guerre , accompagné de quelques 150 compagnons, s’est rendu aux autorités provinciales en déposant plusieurs armes ainsi que des amulettes.

L’homme, arborant un chapeau sur lequel était notamment mentionné :  » Paix pour tous  » et d’un tee-shirt avec effigie du président de la république où était écrit ce fameux slogan  » shikata  » – en langue luba – et qui signifie   » enracine-toi « ,  » assieds- toi convenablement « , lancé depuis un certain temps par la Majorité présidentielle en soutien au Chef de l’Etat, qui en est à son dernier mandat constitutionnel.

Gédéon  a déclaré avoir répondu à l’appel du Chef de l’Etat,  qui veut la paix. Les organisations signataires de ce communiqué conjoint, tout en se félicitant de cette reddition pour laquelle le bureau de Lubumbashi de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo(MONUSCO) s’était aussi largement investi, ainsi que les autorités provinciales, estiment que la restauration de la paix sur toute l’étendue la province du Haut-Katanga, ne doit pas être un prétexte pour sacrifier l’indépendance de la justice ainsi que les droits des victimes d’être restaurés dans leurs droits.

Condamné en décembre 2010 à la peine de mort pour crimes contre l’humanité…

Les organisations rappellent que Gédéon Kyungu Mutanga, condamné en décembre 2010 par la Cour militaire de l’ex Katanga à la peine de mort pour crimes contre l’humanité, mouvement insurrectionnel et terrorisme commis entre octobre 2003 et mai 2006 dans le Triangle de la mort (partie comprise entre les territoires de Manono, Pweto et Mitwaba), s’était évadé le 7 novembre 2011 (à quelques jours des élections présidentielles et législatives), grâce à une opération commando venue spécialement pour

l’exfiltrer de cette prison gardée par les éléments de Police et de l’ Armée. Lors de cette évasion deux  personnes, dont un militaire, avaient été tuées. Et alors que tout le dispositif sécuritaire était déployé à sa recherche, Gédéon Kyungu Mutanga avait pu s’échapper et par la suite atteindre  le territoire de Mitwaba, où il avait réorganisé sa milice qui avait causé plusieurs autres crimes graves, dont des attaques contre les villages et le déplacement interne de milliers de personnes.

Complicité du pouvoir
En plus, ce criminel de guerre avait créé en mai 2015 un parti politique dénommé « Mouvement des Indépendantistes Révolutionnaires Africains » (MIRA),  qui avait d’ailleurs interagi avec les autorités provinciales et nationales. Gédéon avait accordé plusieurs interviews à la presse depuis son quartier général, par ailleurs bien localisé par les services de sécurité. Et malgré le déploiement de plusieurs bataillons de l’Armée pour le combattre, il n’avait jamais été arrêté.

Au lieu d’être  cantonné à la base militaire de Kamina, où se trouvent ses hommes démobilisés, Gédéon est logé au quartier Golf, dans la Commune de Lubumbashi, comme si il avait rendu des bons et loyaux services à la Nation, regrettent les ONGDH.

Par Godé Kalonji

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