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Animaux en danger : La RDC concernée dans la protection des pangolins, perroquets gris, éléphants et autres

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Animaux en danger : La RDC concernée dans la protection des pangolins, perroquets gris, éléphants et autres

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Entre-temps, l’exploitation des animaux est devenue une nouvelle manne pour les rébellions africaines!

Le continent africain pourrait bientôt voir disparaître certains de ses emblèmes. Pour protéger ces animaux menacés; Pangolins, éléphants, rhinocéros, la CITES (Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction) a pris une série de mesures lors de son congrès tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 24 septembre au 4 octobre derniers.

La rencontre a permis le retour sur les grandes décisions adoptées, mais qui sont loin de faire l’unanimité, a relevé une dépêche de Public Affairs Section -PAS/PD, U.S. Embassy Kinshasa, par son Information Resource Center (IRC Director), Alain Mesa.

Ainsi, dans ces décisions, le commerce international du perroquet gris d’Afrique désormais interdit. Les mesures adoptées lors de cette réunion triennale par les délégués des 182 pays membres (plus l’Union européenne) ont « changé la donne », se sont globalement félicitées les ONG de défense des animaux.

Mais les débats, parfois très vifs, ont fait éclater au grand jour de profondes divisions au sein même des pays africains et des ONG sur la meilleure manière de lutter contre les trafics, dont le montant est évalué à 18 milliards d’euros chaque année.

L’autre commerce dont ont a procédé à l’interdiction est celui du pangolin. Jusqu’à présent, le commerce de ce petit mammifère à écailles était réglementé. Désormais, les huit espèces asiatiques et africaines connues du pangolin ont été inscrites à l’annexe I de la Cites. En clair, son commerce sera désormais interdit.

Statut quo et frictions sur le commerce de l’ivoire

C’était l’un des grands enjeux de ce congrès, l’interdiction totale du commerce international de l’ivoire des éléphants ou de la corne de rhinocéros contribue-t-elle à leur protection ou, au contraire, nourrit-elle le braconnage? Les 3 500 participants à la Cites n’ont pas tranché cette épineuse question.

La proposition de faire passer tous les éléphants de l’annexe II (commerce réglementé) à l’annexe I (commerce interdit) a ainsi été rejetée. Les pachydermes d’Afrique du Sud, du Botswana, de Namibie et du Zimbabwe restent donc dans l’annexe II. Un échec pour les pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Est qui soutenaient cette proposition.

Rendez-vous manqué pour le lion

Le rendez-vous manqué aussi pour la protection du « roi de la jungle », selon le Fonds international pour le bien-être animal (Ifaw) extrêmement « déçu », que les lions africains, dont les os sont prisés pour des potions soi-disant médicinales, ne soient pas inclus dans l’annexe I de la Convention, qui bannit toute possibilité de commerce. Il y a pourtant urgence. Selon une étude de l’université d’Oxford, les lions d’Afrique ont perdu 90% de leur effectif depuis le milieu du XXe siècle, et devraient encore perdre la moitié des leurs dans les vingt ans à venir.

Le perroquet gris désormais protégé

Réputés pour leur capacité à imiter la voix humaine, les perroquets gris ont bénéficié de la protection maximum, celle de l’annexe I. En clair, leur commerce sera interdit. Là encore, leur situation est critique. D’après l’IFAW, 2,1 à 3,2 millions de perroquets gris d’Afrique ont été capturés de 1975 à 2013.

Protection accrue des requins

Les requins soyeux et renards ont été inclus dans l’annexe II pour tenter de ralentir la surpêche actuelle. Si la pratique qui consiste à couper à vif leurs ailerons et à rejeter vivants les squales amputés, est officiellement interdite, elle persiste dans les faits.

L’argent nerf de la guerre

Pour les groupes armés qui parcourent l’Afrique centrale et la Corne de l’Afrique, l’adage est d’autant plus vrai. Si le contrôle des mines reste une traditionnelle manne financière, une autre est en train de s’imposer, liée à l’exploitation de la faune locale. Pour l’Armée de résistance du seigneur (LRA), les Shebab somaliens ou encore l’ex M23 congolais, les éléphants et les gorilles sont autant de puits de dollars.

La situation n’avait jamais été aussi critique, explique les spécialistes de la protection de la faune d’Afrique centrale. En 2011, plus de 38 tonnes d’ivoire ont été saisis dans le monde. Un triste record alors que les mesures de luttes n’ont jamais été aussi nombreuses.

Implications des armées

Les parcs nationaux d’Afrique centrale pâtissent d’un budget limité, bien qu’en augmentation. Les garde-forestiers se trouvent donc régulièrement impuissants devant l’incursion de véritables commandos surarmés. Et, s’ils font parfois appel à l’armée afin de les aider dans leur mission de sécurisation, la manœuvre peut s’avérer dangereuse.

Au printemps 2012, 22 éléphants morts ont été découverts dans le parc de Garamba, en RDC. Tous ont été abattus d’une balle dans la tête depuis un hélicoptère. Des tirs précis pour un butin estimé d’un million de dollars. Les suspects ? L’armée régulière ougandaise.  » C’est de l’argent facile « , témoigne ainsi le major Jean-Pierrot Mulako, de l’armée congolaise, dans le New-York Times, « Comme les diamants de sang ».

L’avenir de la faune d’Afrique centrale se joue-t-elle en Chine? C’est en effet vers l’Empire du milieu que seraient acheminés entre 55 et 70% de l’ivoire braconné en Afrique, selon les estimations des spécialistes. Pour ces derniers, la présence de travailleurs venus de Chine favoriserait même la circulation des marchandises à l’international. En 2011, du Kenya au Nigeria, plus de 150 ressortissants chinois ont été arrêtés pour trafic d’ivoire.

Par Lucien Kazadi T.

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