RDC : Les Nations Unies et le gouvernement pour l’éradication des violences sexuelles en RDC
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Reconnaissant les efforts ayant conduit à la réduction à 50% de ce fléau sur le territoire
congolais, ces 2 partenaires insistent sur le renforcement de la lutte
Les Nations Unies et le gouvernement de la République Démocratique du Congo ont exprimé mardi leur détermination à œuvrer ensemble pour l’éradication totale des violences sexuelles devenues monnaie courante sur le territoire national congolais.
Les 2 partenaires ont pris cet engagement au Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa-Gombe, lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence sur l’état de mise en œuvre du Communiqué conjoint sur la lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits, qu’ils ont signé le 30 mars 2013. Cette Conférence aura lieu du 11 au 13 octobre.
Mme le Représentant du Chef de l’Etat a, à cette occasion, rappelé que la RD Congo a souffert, pendant 2 décennies, de conflits violents alimentés davantage à partir des pays voisins et impulsés dans tout l’Est, notamment dans les 2 Kivu où le viol a été systématiquement utilisé comme arme de guerre pour terroriser et contrôler les paisibles communautés et annihiler la dignité des femmes.
Renforcer les effectifs des magistrats
Jeanine Mabunda a ainsi énuméré les résultats des efforts fournis par le gouvernement, à savoir la baisse d’environ 50% du nombre de cas de violences sexuelles constatés dans les zones en conflits ; plus de 252 condamnations des auteurs de violences sexuelles entre 2014 et 2015 ; la formation d’environ 1 000 survivants des violences sexuelles et autres vulnérables des communautés de base à l’Est de la RDC ; depuis 2014, un changement de narratif de la RDC sur les violences sexuelles.
Elle a, enfin, relevé les quelques mesures prises dans le cadre du Communiqué conjoint, ajoutant qu’en dépit du contexte difficile, la justice militaire et la justice civile ont permis d’obtenir de réelles avancées dans la gestion des crimes des violences sexuelles dans les zones en conflit à travers des audiences foraines.
» Ces efforts doivent se poursuivre notamment par le renforcement des effectifs des magistrats et leur déploiement en vue de permettre à la justice tant civile que militaire de répondre aux attentes de nos populations « , a enchaîné Jeanine Mabunda, avant de mentionner l’importance de la réinsertion socio-économique des victimes des violences sexuelles et des jeunes démobilisés, ainsi que d’autres vulnérables de la communauté.
Une approche préventive
Pour sa part, le représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations Unies en RDC a indiqué qu’en juillet et août 2016, 193 commandants d’unités de la 3ème zone de défense ont signé des actes d’engagement pour la tolérance zéro des actes de violences sexuelles commis par leurs éléments et que ces actes sont révélateurs de la volonté du gouvernement et des forces armées de combattre les crimes de violences, commis par les forces de sécurité.
Mamadou Dialo a également affirmé que le gouvernement a pris plusieurs initiatives pour lutter contre l’impunité des crimes de violences sexuelles et que la Mission de l’ONU pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) fournit un soutien multiforme aux autorités militaires pour appuyer les enquêtes sur ces crimes et pour organiser des audiences foraines.
» La MONUSCO veille aussi à avoir une approche préventive de la problématique des violences sexuelles, un aspect primordial de la question, à travers l’organisation des formations et des sessions de sensibilisation au profit du personnel de maintien de la paix, mais aussi du personnel de sécurité et des membres de la société civile congolaise… « , a poursuivi Mamadou Dialo.
Actualisation du champ d’action du Communiqué conjoint
Il a recommandé l’actualisation, à l’issue de cette Conférence, du champ d’action du Communiqué conjoint en fonction des défis rencontrés, invitant les participants à axer leurs réflexions et reco-mmandations sur l’identification des progrès obtenus dans le cadre de la mise en œuvre dudit Communiqué ; l’identification des domaines inachevés et la nécessité d’assurer leur priorisation ; la mobilisation des ressources nécessaires pour permettre la durabilité des actions prévues pour la mise en œuvre efficace du Communiqué, sans oublier les victimes des violences sexuelles liées aux conflits armés.
Avant le mot d’ouverture des travaux de la Conférence prononcé par Willy Makiashi, Vice-premier ministre congolais en charge de l’Emploi, du travail et de la prévoyance sociale, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies pour les violences sexuelles lors des conflits a déploré le manque de législation, de politique appropriée, d’infrastructures, de volonté politique… susceptibles de concourir efficacement à la lutte contre les violences sexuelles.
Zainab Hawa Bangura a ainsi recommandé l’engagement de toutes personnalités et instances tant nationales qu’inte-rnationales dans cette lutte.
Par Marcel Tshishiku