Le royaume chérifien a déjà signé un accord avec la firme américaine Boeing
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Le royaume du Maroc revendique la quinzième place mondiale de l’aéronautique. Ainsi, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’industrie marocaine, a signé le 27 septembre dernier avec Raymond L. Conner, président de Boeing Commercial Airplanes, un accord devant lui permettre de doubler le nombre des sous-traitants locaux de l’avionneur américain basé à Seattle.
» Notre premier constat était simple. Aucun développement économique n’est possible sans industrialisation « , a expliqué Moulay Hafid Elalamy, en mai dernier. Aujourd’hui, le ministre du commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies, en poste depuis octobre 2013, affine son analyse. En VRP de la destination Maroc, il cherche à attirer des acteurs majeurs de l’aéronautique, » un des secteurs industriels les plus performants au niveau mondial « .
Créer au Maroc 500.000 emplois industriels d’ici 2020
Au ministère, Moulay Hafid Elalamy ne jure que par son » plan d’accélération industrielle « , qui doit permettre au royaume chérifien de créer 500.000 emplois industriels entre 2014 et 2020 et de faire passer la part de l’industrie, sur la même période, de 14 % à 23 % du PIB.
» L’aéronautique est un secteur qui ne connaît pas de problème de demande, il croît constamment et a été résiliant même durant la récente crise financière. Dans les vingt prochaines années, il faudra construire 40.000 avions « , explique le ministre marocain, qui précise avoir d’abord contacté Boeing parce que l’entreprise étasunienne est implantée au royaume depuis 2001, via Matis, une association avec Safran et la compagnie nationale Royal Air Maroc.
» Après une rencontre avec le président de Boeing, nous avons rapidement constitué une équipe mixte, début 2016, avec l’objectif de comprendre leurs besoins. Les choix d’investissements d’un poids lourd pareil sont très importants et l’engagent pour des décennies « , a précisé Moulay Hafid Elalamy.
Boeing » locomotive » pour les sous-traitants marocains
L’avionneur américain est une » locomotive » susceptible de constituer un » écosystème » de sous-traitants. Et concrètement, il ne s’agit pas pour Boeing d’investir un milliard de dollars, comme l’ont annoncé à tort certains médias, mais plutôt de remplir les carnets de commandes des fournisseurs basés au Maroc, dont le nombre est amené à doubler, pour atteindre 240 sous-traitants. A charge pour ces derniers de créer les 8 700 emplois annoncés. Aujourd’hui, le secteur génère déjà 10 000 emplois.
Cette politique pourrait à terme, permettre aux Marocains d’acquérir la technologie nécessaire pour leur donner la possibilité de construire leurs propres avions. Tous les espoirs sont permis.
Par Yves Mitondo