Indemnisation des familles éprouvées en septembre dernier : d’où proviennent les fonds ?
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L’opinion tant nationale qu’internationale a suivi avec attention l’annonce, tambours battants, et le début effectif, depuis samedi 1er octobre, de l’opération d’indemnisation des familles des victimes des évènements macabres ayant endeuillé la ville de Kinshasa les 19 et 20 septembre dernier.
Pilotée par l’Hôtel de Ville de la capitale de la République Démocratique du Congo, cette opération se poursuit encore jusqu’à ce jour. Des familles ayant perdu leurs membres lors desdits évènements continuent de se présenter aux bureaux de l’administration urbaine pour percevoir des frais funéraires estimés à 5 mille dollars américains pour chaque famille bénéficiaire.
Pour leur part, des analystes tiennent à connaître l’origine de ces fonds qui sont distribués dans une ville en proie à une insalubrité criante et à une dégradation indescriptible de la voirie. Des montagnes d’immondices traînent, depuis plusieurs semaines sur la place publique, dans presque tous les quartiers. Des routes impraticables attendent en vain d’être réhabilitées depuis belle lurette. Les avenues Luambo Makiadi (ex-Bokassa ), Elengesa (entre les communes de Ngiri-Ngiri et Bumbu d’une part, et de Kalamu et Makala, d’autre part) ; le boulevard Ezo (dans la commune de Kalamu), etc constituent des exemples patents qui suscitent davantage la perplexité des habitants de la capitale congolaise.
En attendant d’être fixés sur cette question, les Kinoises et Kinois sont tentés de soupçonner, à tort ou à raison, l’autorité urbaine de faire preuve de négligence dans sa manière de gérer ses administrés, au lieu d’entreprendre des actions efficaces pour épargner ces derniers de la malaria, de la fièvre typhoïde et de tant d’autres épidémies plus mortelles encore.
Les observateurs constatent, en effet, que ces frais ont été débloqués avec une rapidité inouïe et dans un temps record dans une ville, ou plutôt dans un pays, où la mobilisation des recettes a toujours posé problème, empêchant la mise en place d’un budget qui soit à la hauteur des besoins de la population.
Ce constat est de nature à faire croire que l’argent est là, mais c’est la volonté qui manque pour satisfaire les aspirations profondes des Kinois, en particulier, et des Congolais, en général.
L’autorité urbaine a intérêt à comprendre que, s’il est nécessaire de s’occuper des morts, il est plus qu’important de s’occuper des vivants, pour contenir le taux de mortalité toujours croissant.
Par Marcel Tshishiku