Arthur Z’ahidi Ngoma mort hier à Paris
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Arthur Z’ahidi Ngoma, ancien vice-président de la République Démocratique du Congo, est décédé hier mercredi à Paris. C’est ce qu’a annoncé Lambert Mende, ministre des Médias et porte-parole du Gouvernement, sans donner de détails sur les causes de son décès.
« Il était très affaibli ces derniers jours », s’est contenté d’ajouter le porte-parole du gouvernement congolais, qui a dit s’être entretenu dans la matinée d’hier avec son médecin traitant. Ce dernier a alors confié au ministre qu’ « il n’y avait plus trop d’espoir ».
Plus tôt dans la journée, c’est Azarias Ruberwa, un autre ancien vice-président de la RDC, qui avait annoncé la nouvelle de la mort de « son collègue ». Barnabé Kikaya Bin Karubi, conseiller diplomatique du chef de l’État congolais, a expliqué que le gouvernement avait dépêché le lundi 3 octobre dernier un avion médicalisé d’Afrique du Sud pour amener Arthur Z’ahidi Ngoma à Paris, où se trouvent ses médecins. »
Vice-président
L’homme est décédé deux jours après son évacuation dans un état critique à Paris. En charge des affaires sociales et culturelles, Arthur Z’ahidi Ngoma a participé au sommet de l’État à la formule « 1 + 4 », qui a conduit le pays vers sa première élection présidentielle. Avec Jean-Pierre Bemba, aujourd’hui détenu à La Haye, Abdoulaye Yerobia Ndombasi et Azarias Ruberwa, ils avaient tous fait partie de la formule « 1 + 4 », mise en place à l’issue du dialogue politique à Sun City en 2003. Il s’agissait d’un gouvernement de transition de quatre vice-présidents, autour du président Joseph Kabila.
Opposant au régime de Kabila père, Z’ahidi Ngoma avait même rallié la rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) en 1998. Mais son expérience dans le groupe armé avait été de courte durée. Ces derniers jours, malgré son état de santé, il prenait part, en qualité de « personnalité », aux travaux du dialogue politique en cours à la Cité de l’OUA, à Kinshasa.
Il est né le 18 septembre 1947 à Kalima, dans la province du Maniema. Détenteur d’une Licence en Droit de la Faculté de droit et des sciences économiques de l’Université d’Orléans (France) en 1976 et d’un Doctorat d’État en Droit de l’Université de Paris I (Panthéon Sorbonne) en 1981.
Étudiant à l’Université Lovanium , à Kinshasa, il avait pris part en juin 1969 à l’organisation des manifestations estudiantines, réprimées par le régime. Cela lui a valu une arrestation au camp Kokolo, suivie de son évasion en France, où il a poursuivi et achevé ses études universitaires.
Un ancien de l’ UNESCO
De 1978 à 1998 à Paris, il a été fonctionnaire de l’UNESCO, où il a assumé notamment les fonctions de Responsable de programme mondial de l’UNESCO concernant la Paix, le Désarmement, la Recherche et l’Éducation en Droit International Public.
En 1997, arrêté par le régime de Laurent-Désiré Kabila à la prison de Makala de Kinshasa, puis déporté au Katanga à Likasi, à la prison de haute sécurité de Buluwo. Condamné à mort, la peine avait été commuée en condamnation avec sursis, grâce à l’intervention du Parlement européen et de personnalités européennes.
Par Yves Mitondo