La France appelle J. Kabila au respect de la Constitution
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Paris par la voix de Jean-Marc Ayrault insiste sur le fait que la loi fondamentale
de la RD Congo l’interdit à l’actuel chef d’Etat de briguer un troisième mandat
Dans une interview accordée à nos confrères de TV5 Monde, le ministre français des Affaires étrangères et du développement international, Jean-Marc Ayrault, est revenu sur la situation en Syrie et en RDC. Concernant la République démocratique du Congo, qui a connu des violences lors de la répression des manifestations de l’opposition les 19 et 20 septembre, l’actuel patron du Quai d’Orsay appelle le président Joseph Kabila à respecter la Constitution de la République démocratique du Congo et à ne pas se représenter à la présidentielle.
Jean-Marc Ayrault a été très clair au sujet de la situation actuelle en RDC. L’ancien premier ministre français a, dans ses interventions déploré le fait que le président Joseph Kabila « ne respecte pas la Constitution pour garder le pouvoir » et créer les conditions d’une guerre civile.
L’époque de s’éterniser au pouvoir est révolue
Au cours de cet entretien avec TV5 Monde, le ministre français des Affaires étrangères a été clair : » le temps de la gouvernance où l’on s’installe au pouvoir, et on en part jamais doit s’achever « , a-t-il martelé. Allusion faite aux intentions de la Majorité présidentielle (MP) de créer la cacophonie pour bloquer le processus électoral, afin de permettre à l’actuel chef d’Etat de rester au pouvoir au-delà de son mandat constitutionnel.
» Je dénonce ce président qui n’a qu’un but : ne pas respecter la Constitution pour garder le pouvoir « , poursuit-il. » Ce n’est pas de l’ingérence « , soutient-il, eu égard aux propos de Joseph Kabila qui avait signifié récemment à la France que » la RDC n’est pas un département d’outre-mer français « . » Il s’agit seulement du respect du droit et des principes « , a fait remarquer le ministre Jean-Marc Ayrault.
Des sanctions planent sur les dirigeants congolais
Jean-Marc Ayrault s’est montré par ailleurs inquiet de la tension sécuritaire et sociale qui prévaut en RDC. » Il faut absolument que la Constitution soit respectée, qu’une date soit fixée pour les élections et que le dialogue national ait vraiment lieu. Il y a un vrai risque de guerre civile « .
Enfin, en accord avec les Etats-Unis, il brandit la menace de sanctions si la situation venait à dégénérer. » S’il faut passer par les sanctions, on les mettra en œuvre, mais j’appelle surtout à la raison. Si les dirigeants veulent le bien de leur peuple, il faut respecter la Constitution « , a-t-il souligné.
Il faut absolument que la Constitution soit respectée, qu’une date soit fixée pour les élections et que le dialogue national qui a été engagé ait vraiment lieu. (…) Quant à M. Kabila, il n’a pas le droit de se représenter, c’est la Constitution. Donc il faut qu’il donne l’exemple, a conclu le chef de la diplomatie française.
Réaction de Kinshasa
Réagissant le lendemain aux déclarations du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, sur le respect de la constitution en RDC, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a dénoncé ce qu’il appelle la » sollicitude suspecte » du chef de la diplomatie française.
Pour Lambert Mende, la posture du ministre français faisant croire qu’il se bat pour la Constitution de la RDC rappelle les interférences qui ont créé le chaos en Libye.
Kinshasa accuse pour sa part la France d’ « encourager les extrémistes « . Et d’ajouter : » la France évacuera ses compatriotes et laissera les Congolais se débrouiller », a martelé Mende en se confiant à Radio Okapi et à l’AFP.
Pour Lambert Mende, la RDC a davantage besoin de consensus que « d’invectives inutiles ».
Par Godé Kalonji